Wednesday, August 30, 2006

I'd have all the money in the world, if I was a wealthy girl (Patra - If I was a rich girl)

Hier soir je suis allée au ciné voir un film colombien récent: "Soñar no cuesta nada" (Rêver ne coûte rien). C'est un petit film sympa sympa tiré d'une histoire vraie, un peu moins sympa, enfin ça dépend comment on le voit....
En 2003 un bataillon de l'armée colombienne est tombé sur un trésor des FARC protégé par un champ de mines en plein milieu de la jungle au sud de la Colombie. Ici en Colombie on parle de la "guaca de las FARC", la "guaca" étant les bijoux et objets de valeur avec lesquels on enterrait les défunts dans les civilisations précolombiennes de la région. La guaca en question: 40 000 millions de pesos (plus de 13 millions d'euros) cash en dollars!!! Les soldats se sont réparti tout ce qu'ils pouvait porter sur leurs épaules avec l'accord et la participation de leurs chefs, et ont apparemment brûlé le reste (!!). Mais ils se sont fait attraper peu après, notamment parce que beaucoup d'entre eux ont flambé l'argent dès qu'ils ont pu, dans les bars et les bordels de Popayan! 92 militaires ont réussi à prendre le large, et les 55 militaires arrêtés viennent d'être jugés en Cour Martiale il y a une dizaine de jours (d'où le timing bien calculé de la sortie du film!)..
Tout cela a déclenché deux polémiques différentes en Colombie. D'une part, évidemment, chacun se demande en son âme et conscience ce qu'il aurait fait en de pareilles circonstances. Certains excusent les militaires, pour la plupart de simples soldats qui viennent de familles pauvres et qui risquent leur vie pour une solde pas bien grosse. Ils ajoutent que de toutes façons, si l'argent avait été remis aux supérieurs, ce seraient eux qui s'en seraient mis plein les poches. D'autres soulignent que cet argent était la propriété de l'Etat et devait être remis aux autorités compétentes. Mais surtout que c'est l'argent du Crime: "gagné" par le biais de l'extorsion de fonds, de la drogue, des meutres et des enlèvements, c'est-à-dire du sang des Colombiens.
D'autre part les peines exemplaires qui ont été dictées ont soulevé pas mal de questions: entre 6 et 10 ans de prison pour les militaires arêtés. Beaucoup de Colombiens trouvent les faits "pas si graves" pour des sentences aussi lourdes. Mais c'est surtout en comparaison avec d'autres peines que surgit la polémique. Les cas de corruption de haut vol -quand ils sont jugés!- génèrent des sentences à peine plus lourdes. Et surtout, la Ley de Justicia y Paz, qui encadre le désarmement et la démobilisation des paramilitaires -responsables des pires massacres de civils en Colombie- prévoit des peines de 5 ans fermes ou moins!! Un contraste écoeurant...

Street life, it's the only life I know (Randy Crawford - Street Life)

Un petit point d'orientation sur Bogota!
La ville de Bogota s'étend sur un plateau: la Sabana de Bogota, à 2600m d'altitude donc. Pour vous donner une idée de l'expansion de la ville: au début du XXe siècle elle comptait 100 000 habitants, plus de 3 millions dans les années 70 et plus de 6 millions actuellement! D'une petite ville nichée contre la montagne, c'est devenue une métropole qui s'est développée le long de sa limite naturelle et des terres agricoles. L'est de la ville est délimité par une chaîne de montagnes, ou plutôt de collines: les cerros. Où qu'on soit dans la ville, on voit toujours les cerros donc on sait à peu près dans quel sens on va (et si on s'est trompé de sens dans le TransMilenio, par exemple ;-) ).
A Bogota les rues sont à peu près au carré: les rues se coupent à angle droit et à part les grandes avenues, toutes sont à sens unique. Les carreras vont du nord au sud et les calles d'est en ouest. Elles sont toutes numérotées dans le sens de l'expansion de la ville. La carrera 1 est donc pratiquement sur la colline et plus le numéro de la carrera augmente, plus on s'éloigne des cerros. La calle 1 était à peu près la limite sud de la ville autrefois: plus le numéro de la calle augmente plus on va vers le nord, et vers le sud les numéros sont en Calle 2 Sur, Calle 3 Sur etc... Seules les plus grandes avenues portent un nom (Avenida Caracas, c'est la carrera 14, Avenida Chile c'est la calle 72), et quelques rues anciennes du centre historique. Dans la pratique, à cause de l'expansion de la ville certaines rues se retrouvent quand même en diagonale. Pour aller de la maison au centre ville c'est pratiquement tout droit vers le sud, mais en fait je dois prendre la carrera 11, la carrera 13 puis la carrera 10, va comprendre...
La ville est divisée en localidades (arrondissements) comme par exemple Suba, Usaquén, Fontibon, Bosa, Chapinero... Dans chaque arrondissement sont délimités des quartiers d'environ 10 calles par 5 carreras, comme par exemple autour de la maison: El Nogal, El Lago, La Porciuncula, El Retiro, Antiguo Country... En gros, plus on va vers le sud et vers l'ouest, plus les quartiers se dégradent, mais ce n'est pas de la science exacte...
Le système d'adresse est très marrant; il paraît que c'est l'un des plus exacts au monde! En premier vient le numéro de la rue où se trouve l'immeuble, puis le numéro de la perpendiculaire la plus proche, et enfin le nombre de mètres qui sépare la porte de la perpendiculaire. Exemple: Carrera 7 26-20: c'est sur la carrera numéro 7, à 20m de l'intersection avec la Calle 26! On est un peu dérouté au début, mais finalement on sait au mètre près où on se trouve! Ceci dit, certains rigolos ont trouvé le moyen de construire sur les pentes des Cerros, c'est-à-dire plus haut que la Carrera 1. Du coup ils ont dû actualiser les adresses il y a quelques mois pour rajouter une vingtaine de rues, et plutôt que de créer des Carreras 1 Este (qui pourtant existent à un autre endroit de la ville), ils ont décalé tous ceux qui se trouvaient plus à l'ouest du même nombre de carreras. ??!!! Les chauffeurs de taxi en perdent leur latin...

Tuesday, August 29, 2006

While I narrate, relate and equate, dictate and debate (Gang Starr - Words I manifest)

Aujourd'hui je prends enfin le temps de répondre à certains commentaires que vous avez laissé sur le blog. Non, non, je ne vous oublie pas!

A Seb El Argentino: eh oui, tu as tout compris! J'ai dû rentrer en Colombie avec mon passeport français! Pas de visa à payer, mais effectivement je ne peux pas rester plus de 6 mois... consécutifs. Tout ça parce que ma carte d'identité colombienne met DEUX ANS à arriver! Je l'ai demandée en août dernier... encore un an à attendre pour la carte d'identité, et donc aussi pour le passeport. Si je trouve du travail je serai obligée de demander un visa de travail et je pourrai rester. Si je ne trouve pas de travail dans les 6 mois, je rentre au bercail... ou je vais faire un petit tour chez les voisins et je reviens! Je me trouve donc dans l'absurdité administrative la plus totale, à devoir demander un visa pour travailler dans un pays qui a pourtant reconnu ma nationalité!! La bonne nouvelle c'est qu'après avoir refusé par deux fois de lancer la procédure, le Consulat a enfin lancé le processus... Il faut se contenter de ça pour le moment...
A Môman: non je ne me couche pas à des heures indûes Môman! Tu as dû zapper le fait que l'heure est écrite à l'américaine, avec A.M. et P.M., et c'est bien l'heure colombienne :-) Ceci dit je peux postdater ou antidater les messages que je met en ligne, et c'est vrai que j'en profite. Ca me permet de donner des nouvelles au fur et à mesure et pas par grappe. On a en effet des problèmes avec Internet en ce moment et parfois on n'a pas de connexion pendant 2 jours. Mais comme dit ma canado-barbado-sénégalaise préférée, à Dakar parfois on n'a pas d'eau ni d'électricité pendant 2 jours, et pourtant c'est la capitale ;-)
A Naouelita (enfin je pense que c'est toi la chimiste culinaire anonyme :D ): ah ben oui mes cours de physique chimie sont loin! Je comprend mieux l'histoire de l'ébullition, mais quel est le rapport avec le fait que ce sont (certes) des pâtes italiennes??? Désolée hein... l'altitude doit avoir des effets aussi sur le cerveau ;-D Tiens d'ailleurs, il y a quelques jours j'ai failli m'arracher les yeux en voulant enlever mes lentilles. Explication de l'opticien: l'altitude assèche les yeux de ceux qui viennent des terres basses, donc il faut penser à mettre des gouttes dans les yeux toutes les 2-3 heures. Hyper pratique, grrrrr... L'altitude, toujours l'altitude!!!! J'ai vraiment l'impression d'être sur une autre planète!
A KatyKat: oui, je sors mon appareil photo de temps en temps, discrètement. Je cache surtout les côtés pour qu'on ne remarque pas qu'il est ultra-plat. J'ai déjà vu des gens avec des numériques, mais pas aussi miniaturisés. Quand il y a du monde autour je me sens plus en sécurité car je ne suis pas la seule à photografier ou filmer. Et j'ai vu plusieurs fois des policiers en faction sortir leur portable pour immortaliser l'instant! Sans parler des collégiens qui se bousculaient pour prendre en photo les momies précolombiennes avec leur portable au Museo Nacional... D'ailleurs ce genre de gros événements est quadrillé par les policiers et les militaires. On ne voit pas bien sur les photos, mais chaque char était escorté par une nuée de jeunes en service dans la Police Nationale, plus au moins un vrai policier sur le char.
Mais dans d'autres circonstances je ne le sors pas. Par exemple j'aurai aimé prendre Yohanna et Maria Fernanda en photo, mais le décalage aurait été vraiment trop grand avec ce qu'elle me disait d'elle, et le geste un peu obscène... J'ai préféré m'abstenir.
Au fait: n'oubliez pas que vous pouvez cliquer sur les photos pour les voir en grand. Je les ai publiées en petit car sinon ça fait une page interminable.

Monday, August 28, 2006

Bag lady you gonna miss your bus, you can't hurry up cause you got too much stuff (Erikah Badu - Bag Lady)

Hier, après le passage des chars, je suis descendue à pied jusqu'au Parque Simon Bolivar, où se tenait un grand concert gratuit à partir de 16h. Sur le chemin j'ai fait une rencontre assez insolite.
Au moment de passer le pont au-dessus de l'avenue NQS (Norte-Quito-Sur), une jeune femme avec un bébé m'interpelle. Terrorisée par le vertige, elle me demande si je peux l'aider à traverser le pont. J'ai moi-même le vertige mais bon... je prends sur moi pour lui filer un coup de main! On est du côté où il n'y a pas de passage piéton, juste un mini trottoir, mais le flot de voitures nous empèche de rejoindre le bon côté. Alors on fait comme les autres piétons: on se colle à la barrière de sécurité et on file! Empêtrée dans ses affaires, elle me confie sa bouteille d'eau après quelques mètres pour pouvoir mieux tenir son bébé. Après le pont, elle reprend sa bouteille et me donne le bébé en échange pour pouvoir boire. Je me retrouve avec deux grands yeux verts qui me fixent au milieu d'un amas de couvertures! Euh... comment ça se porte déjà cette crevette?! Bon, ok, elle est vraiment empêtrée dans ses affaires et elle a mal aux bras... Pendant tout ce temps, elle débite un flot ininterrompu de paroles, avec un accent de Bogota à couper au couteau! Je peux pas en placer une mais comme elle va aussi au concert, on fait le chemin ensemble:
Elle s'appelle Yohanna, elle va sur ses 28 ans comme moi et elle vit à Suba, un des quartiers de Bogota. Elle a déjà fait mille et un métiers, mais en ce moment elle vend des empanadas dans la rue. La semaine elle travaille toute la journée et ne voit presque pas ses deux enfants: Maria Fernanda qui a un an et Paulina qui en a trois. C'est sa maman qui s'en occupe, et en échange elle lui verse la moitié de son salaire pour aider. Ses deux filles ont des pères différents, mais elle vit chez ses parents car sa mère trouve que le dernier Jules ne lui convient pas. Là, elle profite du dimanche pour s'aérer un peu et passer du temps avec son bébé. Elle a une poussette mais dans les transports c'est pas pratique, et puis on ne lui a jamais offert de porte-bébé alors elle se débrouille comme elle peut pour porter la petite. A force ça fait vraiment mal aux bras. Par contre elle a préféré laisser la plus grande à la maison, parce qu'elle aurait pas pu faire tout ce chemin à pied. On la laissera pas rentrer au concert avec le bébé, mais elle restera assise dans le Parc pour écouter. De toutes façons, elle a déjà vu à la télé la plupart des chanteurs qui vont se produire. Elle a mangé un tamal avant -sa mère vend des tamales- et la petite a terminé son jus de goyave. Elle a terriblement envie d'une glace mais comme elle a dû acheter une couche pour le bébé, il lui reste juste de quoi payer le bus de retour. Il faut pas qu'elle craque. Plus tard, elle appelera son Jules pour qu'il la rejoigne au Parc en douce et passe un moment avec elle et leur fille...
On a partagé ma banane et mes gâteaux entre nous trois et je lui ai donné 300 pesos pour qu'elle passe son coup de téléphone. Elle m'a remercié pour le coup de main avec le bébé et pour la monnaie et elle m'a donné son numéro de téléphone. Je les ai laissées et je suis rentrée à la maison car il se faisait tard et je n'avais pas prévu de pull. Tant pis pour le concert, mais de toutes façons le débit de paroles de Yohanna m'avait rempli les oreilles pour plusieurs heures!

Sunday, August 27, 2006

Soyons unis, fondus dans le même rayonnement de conscience et de raisonnement, universellement (IAM - Unité)

La municipalité de Bogota fait de gros efforts d'éducation à la citoyenneté, comme la campagne sur les plaques d'égouts dont je vous ai déjà parlé. La journée de la Solidarité est une autre action du plan "Bogota Sin Indiferencia".

De 10h à 15h, des chars défilent avec dessus des stars du petit écran, de la chanson, des reines de beauté diverses et variées, depuis la Plaza de Bolivar jusqu'au Parque Simon Bolivar (et oui, encore et toujours ce brave Simon!). A plusieurs étapes du chemin, des scènes où se relaient des groupes de salsa, de vallenato, de reggaeton. Chaque scène est sponsorisée par un service différent de la Ville. Ici, la Secretaria de Hacienda -service du budget- ("Asi crece Bogota, moderna y humana; recursos bien invertidos"). Et à 12h pile, chacun prend la main de son voisin pendant que retentit l'hymne national: Solidario a diario!

Et surtout: les chars! Bon, évidemment entre les "stars", pseudo stars et wannabees qui se trémoussaient sur les chars, je me suis référée à l'applaudimètre pour les départager! L'année prochaine je serai plus calée en telenovelas ;-) Alors commençons les présentations:

Dans la série stars de la chanson:
Un clône de Shakira, c'est la chanteuse Fanny Liu...


Le groupe de reggaeton V.I.P., complet blanc de mafioso et bling bling compris...
Dans la série telenovelas:
Les acteurs de la série "Hasta que la plata nos separe"
Les acteurs de la série "Floricienta"

Dans la série reines de beauté:
Les participantes du Concours National de Beauté...
La Reine du carnaval de Barranquilla (?)...



Le char Nectar et ses égéries...
Le char Aguila, la plus grande marque de bière colombienne... et surtout ses Chicas Aguila! Les Chicas Aguila sont les égéries de la marque. Les affiches successives des Chicas Aguila ornent les routes de la Colombie: les visages des Chicas Aguila... les triangles de Chicas Aguila.. les bikinis des Chicas Aguila... tout un programme! Sans aucun doute un des chars les plus populaires de la Caminata ;-)

Dans la série régions de Colombie:
Le char Juan Valdez, la marque de café la plus réputée de Colombie. Ils portent donc le costume traditionnel des cafeteros-as...
Le char de la région Amazonas (je crois)
Le char de la région Atlantique...
Le char de San Andres y Providencia, deux îles colombiennes au large du Costa Rica. Ces îles sont un peu à part en Colombie: on y parle autant espagnol qu'anglais ou créole et c'est le royaume des rastas et du reggae. Jah rastafari!
Le char des Costeños, la Côte Caraïbe, et ses participants absolument déchaînés! Je précise s'il en est besoin: ceci N'EST PAS le costume traditionnel de la Côte Caraïbe, hahaha :-) !!
Vraiment désolée, c'est tout de travers mais impossible de faire une présentation correcte avec plus de 3 photos!!!

Saturday, August 26, 2006

Who got y'all rockin' the Prada, the Gucci, Dior, Chanel, Versace and Louis (Lil' Kim - Heavenly Father)

Nous sommes samedi soir: un mot donc sur le quartier où je suis hébergée en ce moment, qui est à son apogée à ce moment de la semaine. Le quartier où j'habite en ce moment s'appelle "El Nogal". C'est un quartier résidentiel et commerçant chic, avec petits repères de designers, boutiques d'artisanat colombien et cafés "à l'européenne".
Le nom du quartier est malheureusement très connu car le 7 février 2003, les FARC y ont fait exploser une voiture piégée devant un des clubs les plus selects de la capitale. Le Club El Nogal, avec piscine, squash, restaurants, chambres d'hôtel, salon de coiffure, salles de conférence... réunit la crème de l'oligarchie colombienne. L'attentat, qui a fait 33 morts et plus de 100 blessés a marqué la Colombie, par la violence spectaculaire du procédé, le nombre et le statut social des victimes, parce les FARC avaient pu monter une opération au coeur de la capitale etc...
En tous cas, à quelques pâtés de maison, c'est le royaume des centres comerciaux et de la vie nocturne huppée de Bogota: la Zona Rosa. Attention, pas le centre commercial du coin, genre Auchan et quelques boutiques autour. Non, je parle de centres commerciaux où Tommy (Hilfiger) côtoie ses potes Louis (Vuitton), Hugo (Boss) et Giorgio (Armani). Il n'y a pas que ça, mais les boutiques de "second rang" n'en sont pas moins étonnantes: Naf Naf, Chevignon, Mango, l'Occitane! Il ne faut pas oublier la différence de pouvoir d'achat, et donc de prestige. Ici on a un repas complet pour 4 000 pesos (1,30€), donc au supermarché le vinaigre balsamique Leader Price est présenté comme un produit de luxe :-) Mais un savon L'Occitane ne coûte pas moins cher qu'en France pour autant.
Les centres commerciaux ferment vers 21h le week-end, mais le quartier s'anime dès 18h (l'heure où la nuit tombe, donc). Quand les boutiques ferment, Bogota by night prend le relais. Il faut voir et être vu sur La Te, la rue piétonne qui traverse le Centro Andino. C'est le repère de la jeunesse dorée de Bogota, qui, comme vous l'aurez compris, n'est pas en plaqué or mais bien en or massif!! Entre le Centro Andino, l'Atlantis Plaza, El Retiro et les rues alentour, les bars hype et les restos branchés font le plein.
Socialement écoeurant dans un pays où 3 enfants de moins de cinq ans meurent de faim chaque jour, mais sociologiquement intéressant... C'est la traduction concrète de statistiques du genre: les 10% plus riches de la Colombie concentrent 46,5% des richesses (respectivement 25% au Canada et 25,1% en France), les 10% les plus pauvres en possèdent 0,8%...
Bon, je me réconcilierai peut-être avec la Zona Rosa quand j'aurai des amis avec qui y sortir, mais l'étalage des richesses reste très dérangeant...

Friday, August 25, 2006

I'm stone to the bone now! I'm on the edge, a danger zone (FFF - Stone to the bone)

Aujourd'hui, première crise de soroche, le mal de l'altitude. Je pensais avoir laissé ce risque derrière moi en marchant beaucoup depuis mon arrivée, pour habituer mes poumons au manque d'oxygène. Mais j'étais particulièrement fatiguée aujourd'hui, et il m'a assomée juste au moment où je rentrais dans l'Office du Tourisme pour poser une question avant d'aller à la banque changer des Travellers cheques.
En un quart de seconde: les jambes en coton, la tête qui tourne, la vue qui se brouille, la nausée, le coeur qui accélère et accélère et accélère et semble vouloir sortir de la cage thoracique...
J'ai l'habitude vu que ça m'est déjà arrivé plusieurs fois en Amérique Latine. Lors de précédents voyages, on m'a fait boire de l'agua panela (la panela est un résidu de canne à sucre: autant dire une injection de glucides directement dans le sang!!) et aussi une tisane de coca (un des meilleurs remèdes contre le soroche).
Je n'étais pas à la campagne comme les autres fois, mais à l'Office du Tourisme ils doivent avoir l'habitude des étrangers qui tournent de l'oeil à cause de l'altitude ;-) Je me suis assise et un des deux policiers spécialement affecté aux touristes est allé me chercher une bouteille d'eau citronnée. Il a même complété de sa poche car je n'avais plus de sous. Beurk, mais ça a fait l'affaire...
Après 30 minutes j'ai pu repartir. La banque avait fermé, donc pas d'argent pour le week-end et pas de retour en taxi: obligée de prendre le bus version heure de pointe, y como de costumbre el TransMilenio andaba "full", le bonheur quoi... Espérons que ça m'arrivera pas chaque fois qu'il me manque 1h de sommeil...
A propos des effets bizarres de l'altitude: chers amis chimistes, pourriez-vous m'expliquer pourquoi des pâtes tout ce qu'il y a de plus normales sont à peine al dente après 20 minutes dans l'eau bouillante, alors qu'il y a écrit 11 minutes de cuisson sur le paquet?? On m'a dit que c'était à cause de l'altitude; je comprends pas bien... C'est pas une question de vie ou de mort mais ça serait cool si vous résolviez cette énigme :-)

Thursday, August 24, 2006

Por la calle del desengaño esta mañana yo pasé (Manu Chao - Malegria)

Hier en marchant dans la rue je suis tombée sur le Museo Nacional. Il y avait une queue immense pour l'exposition temporaire, et personne pour l'exposition permanente, donc je suis rentrée. Etrange musée que celui-ci, situé dans une ancienne prison. Chaque étage propose un thème précis et bien présenté, mais les trois étages n'ont pas grand chose à voir les uns aves les autres! Surtout, ce musée est intéressant à la fois pour ce qu'il dit et ce qu'il ne dit pas, pour ce qu'il montre et ce qu'il ne montre pas.

Rez-de-chaussée: l'Amérique préhistorique et quelques fragments d'information sur l'évolution de l'humanité sur ce coin de Terre.

Premier étage: la "Découverte" de l'Amérique, les Incas et les Aztèques, la présence espagnole du XV au XVIIIe siècle...

Errrr... où est passée l'Histoire entre la sortie des Temps Préhistoriques et 1492?? Autant dire que selon le Museo Nacional, l'Histoire commence à la naissance de Chritophe Colomb et des Rois Catholiques... Passons...
Les civilisations Aztèques et Incas sont présentées rapidement, et seulement dans ce qui a trait aux interactions avec les Espagnols. Ce qui est frappant, c'est que les archives présentées sont presque toutes des copies; les originaux se trouvent dans les musées de Madrid, Paris, Londres, Berlin et du Vatican. Ca ne devrait pas m'étonner, la richesse d'un musée comme Le Louvre étant surtout dûe au pillage culturel systématique des colonies, mais ça fait quand même mal au coeur...
Cela mis à part, le musée mentionne à peine que les civilisations Maya et Aztèque n'ont pas atteint la Colombie, et la civilisation Inca seulement le sud du territoire actuel, et donc l'Histoire des Aztèques et des Incas n'est pas vraiment l'Histoire de la Colombie! Vive la confusion...
L'Histoire de la Colombie au XIXe siècle est par contre bien présentée et fournie. Bon, comme dans beaucoup de musées c'est l'Histoire des Grands, en l'occurence les héros de l'Indépendance et de la fondation de la République. Au 20e portrait de Simon Bolivar (El Libertador), au 15e d'Antonio Nariño (traducteur de la Déclaration des droits de l'Homme), au 10e du Général Francisco de Paula Santander (bras droit du Libertador et 2e président de la République) et au 5e de Policarpa Salavarrieta (héroïne et martyre de l'Indépendance) on commence un peu à se lasser... Mais ça permet de comprendre certaines choses, comme le nom du Palais Présidentiel (Casa de Nariño), ou de savoir enfin QUI est représenté sur les billets (General Santander sur les billets de 2 000 pesos, Policarpa Salavarrieta sur les billets de 10 000)!

Deuxième étage: un peu pêle-mêle, l'histoire du bâtiment avant sa conversion en musée, l'Histoire colombienne du début du XXe siècle très rapidement (Jorge Eliécer Gaitan, leader libéral et homme politique majeur de la première moitié du XXe siècle... et billet de 1 000 pesos :-) )... et la peinture colombienne contemporaine. Euh, quel est le rapport??

Museo Nacional de Colombia

Bref, pour comprendre ce qu'a été la Colombie pendant 16 des 20 derniers siècles, rien de tel que le Museo del Oro. Description dans un prochain bulletin ;-)

Tuesday, August 22, 2006

Gotta run for shelter, gotta run for shade (Kool & The Gang - Too Hot)

Hier, en me dirigeant vers la sortie du Parque Central Simon Bolivar, je suis tombée sur cette animation très bien faite. Sur une estrade, le ou la volontaire répond à des questions de culture générale sur la ville de Bogota et sur l'action de l'équipe municipale, en particulier sur le thème des services d'eau et d'éléctricité. Lorsque le ou la participant(e) répond juste à 5 questions successives, il ou elle remporte un lot. Mais à la moindre mauvaise réponse, une trappe s'ouvre et le ou la volontaire tombe dans les cubes de mousse (sous les hourras du public, hehehe)!!

Une petite animation sympathique mais qui a toute son importance, et surtout sa signification, à Bogota. Depuis des années, Bogota et ses habitants font face à des vols de plaques d'égouts dans des proportions ahurissantes. 10 000 plaques d'égout par an sont volées pour être refondues et/ou revendues au marché noir de matériaux (une toutes les 50 minutes!). Certains quartiers sont littéralement dépouillés de leurs plaques. Bien sûr cela coûte énormément d'argent à la ville de les remplacer, mais c'est surtout extrêmement dangereux pour les automobilistes et les piétons. Des accidents mortels se produisent régulièrement.

Le recyclage étant cette fois-ci le but à ne pas atteindre, les plaques d'égout sont maintenant faites en polyéthylène, matériau non recyclable et n'ayant aucune valeur marchande. La municipalité de Bogota et l'entreprise qui fournit l'eau à la ville ont donc lancé une vaste campagne de rebouchage des égouts. Les bouches d'égout ouvertes ont été refermées avec les nouvelles plaques, et les plaques toujours en place seront remplacées par la suite. Et une grande campagne de communication a été lancée pour sensibiliser les habitants au problème et à l'action de la municipalité, d'où l'animation du Parque.

Bon, à part ça, aujourd'hui il faisait à nouveau un soleil magnifique, mais j'ai préféré rester cloîtrée à la maison. En effet, c'est officiel: j'ai un coup de soleil sur le nez, le reste du visage d'un rose-rouge ravissant, et les yeux explosés par la luminosité de la montagne. J'ai passé la journée à me tartiner de crème. Le week-end prochain je sors en tenue de ski avec écran total, non mais! Voici l'étendue du désastre:

Monday, August 21, 2006

I wish that I could fly, into the sky, so very high, just like a dragonfly (Lenny Kravitz - Fly away)

Ce lundi était un jour férié "en retard": quand le 15 août ne tombe pas un lundi, le jour férié est déplacé au lundi suivant. Malin pour récupérer un week-end de 3 jours là où le calendrier ne l'avait pas prévu!!

Du 8 au 21 août c'est le Festival de Verano à Bogota, donc j'ai profité du dernier jour de répit avant de me lancer dans la recherche d'emploi. Après de nouveaux errements dans le TransMilenio et un raccourci pas du tout rassurant le long de la voie ferrée, j'ai enfin atteint le Parque Central Simon Bolivar.

Comme je vous le disais, c'est l'"été" en ce moment, mais surtout août est le mois du vent... donc des cerfs-volants. En Colombie le cerf-volant n'est pas qu'une activité pour enfants, c'est toute une culture. La preuve, les centaines et centaines de cerfs-volants de toutes formes, tailles et couleurs à travers tout le Parc.


D'où la progression pas toujours facile dans les allées, où on se fait alternativement étrangler et "croche-patter" par les nombreux fils qu'on ne voit qu'au dernier moment :-)


Ca c'est pour les amateurs. Car cet après-midi avait lieu un festival international de cerfs-volants. Des cerfs-volants de différentes formes:


Des voiles de traction, avec lesquels on fait des figures à pied ou sur un mini-charriot style KyteSurf. Très impressionnant: les cerfs-volistes sont pratiquement couchés en arrière pour arriver à retenir la voile jusqu'au moment où il relâchent pour faire des figures, quand ils ne se font pas happer par surprise pour le plus grand bonheur des spectateurs, hehehe :-D

Et enfin les cerfs-volants géants El Oso et Puka (spécial dédicace à A2)



Une belle après-midi sous le soleil... Et m...!!! J'ai oublié qu'on était aussi haut que dans une station de ski française! J'ai le pif comme un sémaphore!!! Heureusement, ça va se transformer en bronzage dans quelques jours mais quand même... Ceux qui ont vu "La moitié gauche du frigo" sauront qu'arriver trop bronzé à un entretien n'est pas vraiment recommandé :-D

Sunday, August 20, 2006

I just wanna bring back all of my blue skies, and if you take away my rainbow I will cry, give me back my sunshine (Floetry - Sunshine)

Ce matin, je suis allée faire une virée sur les Ciclovias puisque c'est dimanche. Ca m'a fait regretter mes rollers, restés à Paris... malgré les faux-plats de 2km parsemés ça et là. La Ciclovia est très bien organisée, avec des jeunes à tous les carrefours pour sécuriser les croisements avec la circulation de voitures. Pour la sécurité, les ciclistes sont obligés de mettre pied à terre pour passer les ponts, et des chicanes sont installées dans les descentes pour freiner les fous du bitume. Tout le monde est très obéissant... Il y a régulièrement des points de ravitaillement avec stand de premier secours pour les personnes comme pour les vélos. Très sympa, même s'il en faut plus pour respirer de l'air pur à Bogota!

Bon évidemment, juste AVANT et juste APRES que je sorte il a fait un soleil magnifique, et pendant ma balade il a fait gris et il a plu...

Le temps change très vite ici. Il paraît d'ailleurs que c'est l'"été", bien qu'ici les saisons soient plus une histoire de précipitations que de température. Il fait toute l'année entre 10°C le soir et 19°C l'après-midi. Le minimum enregistré est quand même -1°C et le maximum historique absolu, un caniculaire 23,8°C!!! A Cartagena, où habite ma famille, il fait autour de 30°C toute l'année... snifff...

Il pleut toute l'année mais il y a quand même 2 grosses saisons de pluies: mars à mai et octobre-novembre. Et là, attention c'est pas de la rigolade: 150L/m² en avril et en octobre!! Pour vous donnez un élément de comparaison, le record de pluie en 24h à Paris est de 104 L/m² mais en moyenne 50L/m² par mois nous tombent sur la tête.

Météo à Bogota

L'altitude modifie aussi les sensations. On sent le soleil taper fort quand le ciel est dégagé, mais dès la tombée de la nuit la température chûte et gare à toi si tu n'as pas prévu un pull! D'autant que comme Bogota n'est qu'à 5° de latitude Nord (les 3/4 du pays sont dans l'hémisphère Nord), la nuit TOMBE réellement: en un quart d'heure il fait nuit noire! En ce moment il fait jour de 6h moins 10 à 18h10 environ, et il n'y a qu'une demi-heure de moins de jour en décembre.

Donc il faut être lêve-tôt pour profiter de sa journée. Ce qui ne gêne pas les colombiens. Ici la majorité des gens sont levés à 5h-6h. Le chemin de montagne qui monte au sanctuaire de Monserrate est bondé entre 5h et 7h du matin car les Bogotanos viennent y faire leur footing avant d'aller travailler. Euh... je suis prête à beaucoup de sacrifices et de concessions, mais de ce côté-là ça va être vraiment difficile ;-)

Saturday, August 19, 2006

Why don't you leave your name and your number, and I'll get back to you (De La Soul - Ring ring ring ha ha hey)

Pour ceux qui souhaiteraient laisser un commentaire de temps en temps, voici comment faire:
A la fin de chaque bulletin, vous trouvez l'heure à laquelle le bulletin a été mis en ligne, et à côté le nombre de commentaires déjà publiés ("1 comments"). Cliquez sur le nombre: une fenêtre s'ouvre et vous pouvez les lire s'il y en a. En dessous, vous trouvez un cadre "Enregistrer un commentaire" où vous pouvez écrire.
Si vous avez vous-même un blog sur Blogger, vous signez "blogger", vous entrez votre nom d'utilisateur et votre mot de passe et comme ça votre commentaire sera signé avec un lien vers votre blog (cf le commentaire de Chapati Kid sur le bulletin "O jubilo..."). Si vous avez un blog sur une autre communauté vous signez "autre" et vous entrez l'adresse pour que le lien s'affiche aussi en signature. Si vous n'avez pas de blog, vous signez "anonyme" et vous n'oubliez pas de mettre votre nom dans le message!
Ensuite vous pouvez avoir un aperçu de votre commentaire ou le publier tout de suite. Et pour répondre à l'intervention de quelqu'un, il suffit d'ajouter un commentaire à la suite.
Autres astuces:
Les nouveaux bulletins chassent les plus anciens, mais vous pouvez les retrouver dans la colonne de droite ou dans les archives par mois.
Et pour mieux voir une photo il vous suffit de cliquer dessus, et vous pouvez aussi la télécharger.
Voili voilou!
Au fait: rectification = Le TransMilenio n'est pas surveillé par l'Armée mais par la Police. Voire même, visiblement, par des jeunes en service civil (la plupart ne sont pas armés et paraissent très jeunes). Ils surveillent et vérifient les sacs aux heures de pointe... et bien souvent ils blaguent entre eux... voire reluquent les filles qui passent... Autant pour la sécurité des voyageurs ;-) !

Friday, August 18, 2006

Bien sûr j'fais du sport, j'suis toujours en train de courir à fond dans les transports (Busta Flex - J'fais mon job à plein temps)

Première fois que je me perds dans le TransMilenio - et sûrement pas la dernière! J'ai voulu prendre l'express sans me rendre compte qu'il ne s'arrêtait pas à mon arrêt; du coup j'ai dû reprendre un omnibus dans l'autre sens... Allez, je me rassure en me disant que je dois pas être la seule vu que c'est nouveau pour tout le monde :-)

Le TransMilenio n'existe que depuis quelques années. Traditionnellement, le transport à Bogota est assuré par un maillage chaotique de bus collectifs antiques et ultra-polluants, et 45000 taxis jaunes jonglant joyeusement avec le code de la route. Un projet de métro trainait dans les cartons depuis des lustres quand la municipalité de Bogota a décidé de l'enterrer définitivement et de le remplacer par un système de transport par bus en voies protégées, beaucoup moins coûteux, beaucoup plus rapide à installer et souple à organiser.

Le TranMilenio a révolutionné le transport à Bogota. On traverse maintenant la ville de bout en bout en un temps record et pour un prix fixe et abordable; les bus sont bondés à toute heure, victimes de leur succès. Les bus "accostent" les plate-formes vitrées au centre des voies réservées, et les portes du bus et de la plate-forme s'ouvrent et se ferment simultanément (comme sur la ligne 14). Les changements sont faciles (ainsi que les demi-tours imprévus!). On s'y sent en relative sécurité (bon, ok, dans chaque bus des autocollants rappellent l'interdiction de monter armé dans le TransMilenio, et 2 militaires sont postés à CHAQUE sortie de CHACUNE des 104 stations: comme toujours en Colombie c'est à la fois rassurant s'il arrive quelque chose et pas rassurant si la présence de l'Armée est nécessaire pour qu'il ne s'y passe rien...). Les bus fonctionnent jusqu'à 21h-22h et le réseau s'étend de façon exponentielle. Le TransMilenio est devenu un modèle pour les métropoles congestionnées du Sud.

Plan et guide du TransMilenio

Parallèlement et pour faciliter la transition, les entreprises de busetas sont impliquées dans la gestion du TranMilenio à la condition d'envoyer à la casse un certain nombre de busetas. Aux heures de pointe, le système "Pico y Placa" limite l'accès à la ville selon le numéro de la plaque d'immatriculation (même pour les taxis). Plus de 300km de pistes ciclables longent les artères principales (et beaucoup de ciclistes portent un casque). Tous les dimanches, entre 2 et 3 millions de cyclistes, rollers et piétons profitent de plus de 120km d'axes rouges fermés aux voitures. Les préjugés sur les Latins indisciplinés en prennent pour leur grade... Et quand on pense à la levée de boucliers des automobilistes parisiens devant le quart de la moitié des transformations urbaines prévues pour Paris...

Cf (en espagnol): Bogota, paradigma para el continente, un article très bon, bien que plus trop à jour, sur la transformation de Bogota ces dernières années

Thursday, August 17, 2006

Wisdom is better than silver and gold, I was hopeless now I'm on Hope road (Lauryn Hill - Lost Ones)

Today I went back to the small bookstore close to Plaza Bolivar.

I first got into this bookstore last february, strolling in la Candelaria. Confessing giant loopholes in Colombian litterature, I asked the bookseller for help. We spent like half an hour scanning shelves and chatting. Then I left with three books and a list of authors and novels.

Not being able to bring any books to Colombia has been quite difficult, as you already know :-) So getting something to read was a top priority.

I recognized the bookseller who had helped me immediately, and most surprisingly... he recognised me too! He even remembered the books I had bought in february and asked me if I had liked them!! I left with another book (Gabriel Fonnegra - Las Bananeras).

I may not be able to find a job, I may face tough times in Colombia in the future, my dear bookseller will always be there, helping me cope with litterature plasters... Such a relief!

Wednesday, August 16, 2006

Gonna get myself connected (Stereo MC's - Connected)

Aujourd'hui, achat d'un téléphone portable pour pouvoir être joignable et commencer à chercher du boulot. Mon portable français étant seulement bi-bande, Môman en a hérité. Je me mets donc en quête d'un portable Comcel, le plus grand réseau en Colombie.
Je fais le tour des portables avec carte prépayée: soit trop moches, soit trop gros, soit trop voyants... Finalement, j'opte pour un Nokia simplissime que personne n'aura envie de voler.
Attention les yeux Seb: Nokia 1110, écran noir et blanc, pas d'appareil photo, pas de blutooth, pas de wap ;-) A l'ancienne.
C'est très bien, il me fallait juste un téléphone qui téléphone!
Ah j'ai oublié de vous dire: mon portable est tellement basique qu'il faisait partie d'un pack spécial enfants et donc on m'a offert des feutres de couleurs Crayola. Le ridicule ne tue pas...
Pour internet, c'est une autre histoire: la connexion haute vitesse à la maison ne fonctionne pas avec mon ordi (?!) donc je me connecte en douce sur les réseaux sans fil à portée. Merci le wifi...

Tuesday, August 15, 2006

Aéroport de Bogota, paré, au top (Oxmo Puccino, Pucc Fiction)

Oui c'est sûr, on n'est pas censée commencer sa valise à 16h la veille d'un départ de cette importance-là. Cerise sur le sundae: môsieur le chef des travaux qui appelle à 18h car il vient d'apprendre (sic) que l'eau n'a pas été rétablie vendredi dernier, ni depuis d'ailleurs. Il me promet l'arrivée de l'eau pour... la fin de la semaine!! Sic puissance 10...

Comme je le sentais, j'ai donc passé la nuit précédant mon départ à faire ma valise... embarquant ma petite môman dans ma nuit blanche. Je n'ai officiellement droit qu'à 20kg de bagages sur Iberia, plus 2 bagages à main. Conséquence: je ne peux emporter aucun livre (déchirant!!) et même pour le reste, c'est chaud! Une grosse pensée pour les efforts des uns et des autres pour m'offrir des cadeaux de départ COMPACTS et LEGERS!! Les choix cornéliens enfin terminés, on arrive péniblement à 27kg et on croise les doigts pour pas avoir à payer 5€ le kilo en trop!!

5h du mat': départ pour l'aéroport. A2 et Jules suivent le taxi dans leur voiture; eh oui, ma valise maousse costaud ne rentre pas dans le coffre de la catégorie A! On a dormi 4h à nous quatre... Arrivée à Orly Ouest, je ne vois pas mon vol sur le tableau: PANIQUE!! Jules vient à la rescousse: en fait je suis trop petite et je ne vois pas la dernière ligne du tableau... la honte... obligée de grimper sur les sièges pour voir quelque chose...



A l'enregistrement: grosse angoisse. En fait, RAS, aucun commentaire de l'hôtesse sur le poids de la valise, et aucune amende... Il vaut mieux car le petit déjeuner, en revanche, est bien au prix Aéroports de Paris!!



Et c'est parti!
Paris-Madrid: RAS, j'ai dormi tout le vol... Changement interminable à Madrid Barajas: 40 minutes à pied! On prend les escalators, on descend les escaliers, on prend le métro-navette, on remonte, on prend 2km de tapis roulants... Ceci avec 15kg de bagages à main sans chariot, sinon ce serait pas drôle...

Madrid-Bogota: on décolle avec 20 minutes de retard. 2 sièges plus loin, un bébé hurle pendant tout le vol (les dents...); mais je dors en force... Aucune idée des films qui ont été projetés!
1h avant l'arrivée, j'émerge et commence à discuter avec ma voisine qui s'ennuie comme un rat mort et attendait avec impatience que j'ouvre un oeil :-) Depuis Paris d'ailleurs, vu que je découvre, ahurie, qu'on a été voisine sur les 2 vols!! Elle me dit qu'elle aussi a eu chaud à l'enregistrement, mais finalement l'hôtesse ne lui a rien dit pour ses... 50KG DE BAGAGES!!!! Je suis dégoûtée...

On arrive à Bogota avec 20 minutes d'avance. A l'aterrissage, tous les Colombiens autour de moi essuient une larme... Bon, 1h de queue pour passer la douane mais le douanier me donne royalement 60 jours de visa, le maximum autorisé en une seule fois; ma valise est bien là; je ne suis pas fouillée; on m'attend... Et pas d'averse torrentielle de bienvenue comme la dernière fois! Pffiioouuu... Que demande le peuple?

Monday, August 14, 2006

Mwen ké trouvé un bon chimin Parc'que soleil mwen trop gris (K'Reen - Ritounin)

Ritouné mwen lé ritounin...

Un petit billet aujourd'hui car mes valises ne sont toujours pas terminées. Evidemment c'est la panique, mais bon... j'dormirai dans l'avion...
Comme dit l'ami victorieux: juste fais le!

Prochain billet live from Bogota...

Saturday, August 12, 2006

I'm getting spoiled like old beans and I can't lose my head 'Cause when you're not around I'm crumbling like cornbread (Leela James - Soulfood)

A la demande générale (hihihi..) voici enfin la recette du fameux pain de maïs (cornbread):

Préparation: 10 min (facile)
Cuisson: 45 min
Pour: 1 pain

Ingrédients:
1 tasse 1/2 de farine
3 cuil. à café de levure
1 cuil. à café de sel
1 tasse de farine de maïs jaune
2 cuil. à coupe de sucre

2 oeufs battus
1 tasse 1/2 de lait ribot
1/4 de tasse d'huile végétale
50g de beurre fondu

* 1/ Préchauffer le four à 180°C. Faire chauffer un moule rectangulaire (à bords bas) de 30*20 cm, pendant 5 minutes.
* 2/ Tamiser la farine, la levure et le sel dans une grande jatte; incorporer la farine de maïs et le sucre. Faire un puits au centre.
Dans un bol, mélanger les oeufs, le lait et l'huile et battre énergiquement. Verser le mélange sur les ingrédients secs et bien remuer.
* 3/ Beurrer le moule réchauffé et y verser la préparation. Egaliser la surface.
Enfourner 25 minutes. Enduire la surface du pain d'un peu de beurre fondu et remettre 15 minutes au four.
* 4/ Couper le pain et servir chaud.

Astuces du chef:
* Le lait ribot c'est du lait fermenté. On en trouve en petites bouteilles dans les supermarchés. Sinon, utilisez du lait normal auquel vous ajoutez un jet de jus de citron 10 minutes avant utilisation, ça fait l'affaire...
* La farine de maïs doit être fine mais pas trop. L'idéal c'est de trouver une consistance entre la semoule italienne pour Polenta(jaune) et la farine de maïs qu'on utilise en Amérique du Sud (blanche).

A vos casseroles!

ps: je rassure les cobayes qui ont testé mes premiers essais gastronomiques = je ne suis pas en train de lancer un blog culinaire!!!

Thursday, August 10, 2006

C'est l'histoire du petit castor, le plus petit mais le plus fort (Yelo Molo - Le petit castor)

La bonne nouvelle, c'est que je suis enfin en train de trier mes affaires du Canada, qui m'ont patiemment attendu 2 ans dans les cartons. Et dans la foulée, j'ai jeté mes cours de la Terminale au Master. Je n'ai conservé que mes cours de littérature espagnole et d'économie du développement -ça c'est sacré- les bouquins, les bibliographies et les papiers importants. Environ 10kg de papier envoyés au recyclage: la connaissance, ça pèse...
Mais c'est surtout une grosse page de ma vie que je tourne, et ça fait tout drôle! Bon, c'est pas de bazarder mes cours de Stats qui m'a fait de la peine. Mais pour mes compagnons de route, les mythiques Bratton & Van de Walle, O'Donnel & Schmitter, Przeworski, et autre Médard... là j'ai eu plus de mal...
Allez! C'est pour la bonne cause! Nouvelle ville, nouvelle vie!
Quelques surprises et souvenirs sympathiques, aussi, en triant. Comme ce plan de cours d'Eco de Concordia University, qui précise: "Exam on Feb. 15th, in class. In case of emergency closing the university, the exam will be automatically moved to the first class after the reading week". En Amérique du Nord, on est jamais trop prudent, on sait jamais qu'on se prenne un procès parce qu'on n'avait pas prévu la probabilité d'une explosion atomique ou d'invasions barbares... Bon, quelques mois après (de l'année 2001, donc), je vous accorde qu'on rigolait moins...
Autre redécouverte: mon premier exam d'Eco à Concordia, salué par un remarquable 60% (12/20) que j'interprète sur le coup comme une bonne note. Quelques jours et quelques retours de contrôle plus tard, je me rend compte qu'entre 50% et 65%, c'est considéré comme médiocre, 65% et 75% passable, 75% et 85% (17/20!!!) correct, 85% et 90% bon, au-dessus de 90% excellent. Je décide donc de mettre l'accélérateur et on ne m'y reprendra plus... Quelques semestres plus tard lorsque je deviens correctrice, je me rend compte que les étudiants québécois redoutent les correcteurs français, qui ont la réputation de saquer les étudiants (et vont même jusqu'à exiger que le prof réhausse tout le monde de quelques points). Tu m'étonnes, quand tu dois mettre l'équivalent de 16/20 à une copie tout juste moyenne d'un étudiant en troisième année d'université, ça fait mal au coeur!!!! Le choc culturel se cache parfois dans des recoins insoupçonnés...

Wednesday, August 09, 2006

The water of life, mentally rinsing me, physically drenching me (Arrested Development - Raining Revolution)

Coupure d'eau, deuxième épisode...

Cet après-midi, coup de fil de Môsieur le chef des plombiers: "Oui, c'est pour vous dire que l'eau reviendra vendredi normalement, on va tout faire pour que vous ayiez de l'eau ce week-end, quand même, c'est vrai que c'est pas normal... etc, etc..."
En gros, il a eu pitié de moi et il a mis le turbo sur les travaux... En tant qu'ex-chargée d'assistance je devrais pas dire ça, mais quand même: des fois ça paye de pousser son coup de gueule...

En attendant, mes valises ne sont toujours pas commencées. Pour vous donner une idée de l'avancement du rangement chez ma mère:

Tuesday, August 08, 2006

Rien que de l'eau, de l'eau de pluie, de l'eau de là-haut... (Véronique Sanson - Rien que de l'eau)

Attention... théorème universel:
La dernière ligne droite vers un grand et long voyage attire les embûches les plus invraisemblables et les contre-temps les plus acadabrantesques...
Vérification empirique version départ en Colombie:
J'ai donc fini de travailler le 4 août, et j'ai commencé à déménager mon appartement et à transférer toutes mes affaires chez ma mère (qui a un logement de fonction dans une école). L'idée c'était d'y passer les derniers jours avant le départ, me reposer et y faire mes valises...
Or l'école est en travaux depuis la fin des classes et chaque semaine apporte son lot de surprises: après les coupures d'électricité intermittentes... la coupure d'eau vendredi dernier (sans avoir été prévenus du tout, sinon ça serait pas drôle...)!!
Pas d'eau = impossible de se désaltérer, de faire la vaisselle, de se doucher... d'aller aux toilettes!!!
Juste avant l'arrivée de Naouel et la petite famille venus pour le week-end me dire au revoir, ça fait toujours plaisir... Et donc séjour écourté pour les Belges qui ne seront même pas restés 24h à Paris!!!
Le week-end passé, je me dis qu'ils vont remettre l'eau... J'en discute avec les ouvriers (euh non, je rectifie: je pousse une gueulante monumentale sur la gardienne remplaçante pour ne pas avoir prévenu les ouvriers qu'il y avait des gens qui vivaient dans l'école, les ouvriers plombiers pour avoir laisser l'eau coupée tout le week-end et leur chef pour tout le reste...)
Que nenni!! Môsieur le chef des travaux de plomberie m'annonce tout de go que l'eau ne reviendra pas avant le milieu de semaine prochaine, ce qui me fait une belle jambe vu que je serai à Bogota à ce moment-là!!! Impossible de remettre l'eau le soir: en fait c'est toute la plomberie qu'ils ont enlevée!!!!!!!!!
Je résume la situation: alors que toutes mes affaires sont maintenant stockées dans un appartement inhabitable, je dois camper dans mon appartement presque vide!! Sans compter que je n'ai pas encore commencé mes valises, que je suis censée recevoir trente personnes pour ma fête de départ... et que le jour du départ je vais devoir partir pour 30 heures de voyage sans avoir pu prendre une douche!!
Zen... il paraît que dans quelques mois j'en rigolerai...

Monday, August 07, 2006

Sueño con la paz de mi pueblo desangrado y con el final de esta injusta guerra (Juanes - Sueño)

Aujourd'hui, c'était l'investiture du président Alvaro Uribe, réélu en juillet dernier à la Présidence de la République. Je ne ferai pas de commentaire partisan mais je me permets -en tant que politoloque- de signaler ceci:

Jusqu'à il y a quelques mois la Constitution Colombienne ne permettait pas au Président sortant de se représenter au scrutin présidentiel (art 197: "No podrá ser elegido Presidente de la República el ciudadano que a cualquier título hubiere ejercido la Presidencia").

La limitation à un mandat ou tout au moins l'interdiction d'exercer deux mandats consécutifs est présente dans la plupart des constitutions latino-américaines. Elle est une piqûre de rappel pour les chefs d'Etat qui auraient envie de s'accrocher au pouvoir, et accessoirement de se remplir les poches et/ou de virer à l'autoritarisme, comme trop souvent en Amérique Latine par le passé...

A l'initiative du Président Uribe, un amendement à la Consitution a donc assoupli la règle, qui se lit maintenant comme suit: "Nadie podrá ser elegido para ocupar la Presidencia de la República por más de dos períodos" (Base de Données Politiques des Amériques)

Ca tombe à pic...


Pour un petit compte-rendu:
Alvaro Uribe a prêté serment pour un second mandat à la tête de la Colombie, Le Monde, 8 août 2006

Et pour détendre l'atmosphère, rien de tel qu'une investiture digne du Zapping:
Video del Juramento del Presidente Uribe

Sunday, August 06, 2006

Upside down, boy, you turn me, inside out, and round and round (Diana Ross - Upside down)

Journée de samedi avec la petite famille Zigoto. Je vous présente donc les plus belles nièces du monde:
Loustic alias Imane (g.) et Pirate alias Lina (d.):

Gymnastique du matin...


Un peu d'air frais au square:



Et enfin Imane goûtant un repos bien mérité... et bien chocolaté!!



Merci Naouelita :-)
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Friday, August 04, 2006

O jubilo inmortal! (Himno de Colombia)

Ok, let's get on with our Colombia 101 sessions:

Chapter 2 - Population

Colombia's total population is 44,2 millions (France: 60 millions and Canada 31,6 millions), of which a third is under 15 years old and only 4,2% is above 65 years old: really nothing to do with our senior paradises...

One fun statistic: the median age is 26,3 years old in Colombia, which means I just started to get old a few months ago (in France it's as if I just got out of my teen years, as the median age is 39,1 years old!!!!). It really is quite surprising for a European traveller to be surrounded by young people everywhere...

However, life expectancy at birth is 72,4 years, only 8 years short of France's and Canada's. My own grandma died when she was about 82 years old.

(UNDP HDR Report and CIA World Factbook)

That's all folks!

Thursday, August 03, 2006

Keep on moving, don't stop, no (Soul II Soul - Keep on moving)

Aujourd'hui, jour 1 de mon déménagement...

Et c'est reparti pour les cartons qu'on fait et défait, les lumbagos et les tours de reins, les mains d'ouvrier du bâtiment et les inévitables objets perdus dans la bataille... Ces cartons tout frais vont donc rejoindre les cartons revenus du Canada il y a 2 ans et toujours stockés chez Môman!! Et les peluches sont de nouveau sur le départ...


Je commence à être une pro des déménagements et des valises. Ca me saoûle mais après tout, je me suis mise toute seule dans cette galère :-D
Allez courage, les déménageuses sont là pour me donner un coup de main ;-)

Wednesday, August 02, 2006

O gloria inmarcesible! (Himno de Colombia)

As I am leaving in less than two weeks (aaarrrgghhh, no! so little time and a trillion things to do before I leave?!!) and many of you don't know the beautiful country I am heading to, let's start some Colombia 101 sessions:
Chapter 1 - Geography
Colombia in located in South America, top left corner, with borders with (clockwise) Venezuela, Brasil, Peru, Ecuador and Panama. It's the only country in South America with borders on both the Carribean Sea (to the north) and the Pacific Ocean (to the West). Its area is about 1,139,000 km² (about the size of Ontario or Egypt / Canada is 9,985,000 km² and France is 547,000 km²).
The Andean Mountains end up in Colombia dividing into three parts. Strangely enough, Colombia's highest point is not part of the Andean Moutains but stands alone in the middle of flat land near the Carribean Coast: it's Pico Cristobal Colon (5,775m).
Colombia's climate is tropical along the coasts and in the east, NOT in the capital, Bogota, unfortunately for me as you know I will live in the capital city...
Bogota is located in the central highlands, about 2,600m high, which makes it one of the highest capital city in the world ... and therefore makes it impossible to catch that morning express bus or to climb stairs two at a time unless you were born and raised there!!!
(CIA World Factbook... and personal experience!)
Oh yeah, this blog will be trilingual so my monolingual friends can get some news once in a while ;-) Let's hope I stay trilingual enough to keep my promise. I'll try not to write in frenspanglish either...

Tuesday, August 01, 2006

Mic check, one two, one two...

Blog d'Amalia, première!
A quelques jours de mon départ en Colombie, j'inaugure donc mon blog.
Au fil de mes aventures, je vous y ferai part de mes attentes, balbutiements, coups de gueule, découvertes, espoirs, fantaisies, galères, hésitations, impressions, joies, kifs, lubies, mouvements, névroses, objectifs, passions, québecismes, rencontres, spontanéités, tristesses, urgences, valeurs, week-ends, xénophilies, de mes yakafokon... voire même de mes zuts!
Entrez, faites comme chez vous...
Bienvenue chez moi...