Saturday, April 14, 2007

Enfin j'ai ma maison, mon coin de bleu, mon coin de feu, mon coin d'rivière (Les Compagnons de la Chanson - Enfin j'ai ma maison)

Voilà donc mon immeuble! "El Alcázar II" de son p'tit nom...

Je suis presqu'au coin de la Carrera Séptima, qui est une des avenues principales qui traverse Botogá du Nord au Centre historique. Comme les numéros des "carreras" commencent au pied de la montagne, vous aurez deviné que je ne suis pas loin des "cerros". Dommage, je ne les vois pas de ma fenêtre, par contre.

La Séptima est un axe rouge, très rouge, en semaine. L'avantage c'est que les busetas qui passent par là desservent tous les quartiers de Bogotá, l'inconvénient c'est que l'air y est irrespirable à partir de 16h. Heureusement je n'ai pas de fenêtre sur la rue donc le ronronnement de la Séptima n'arrive pas jusqu'à moi. Et le dimanche, la Séptima devient "ciclovía" de 7h du matin à 14h, c'est-à-dire qu'ils ferment une voie pour la réserver aux vélos, rollers et footeux.

Un bol hebdomadaire d'air frais et de détente sportive et familiale... Ici, un stand de jus de fruits frais, là un réparateur de vélos...

Et une rue plus loin, cette magnifique bâtisse, sûrement classée Patrimoine National. C'est une maison traditionnelle de Bogotá, dont il ne reste presque plus d'exemple. Alors qu'à l'époque presque toutes ces demeures étaient entourées de jardins, le peu de maisons typiques qui restent sont coincées entre immeubles de béton et boutiques... Heureusement celle-ci est en parfait état pour le plus grand bonheur des yeux des habitants du quartier...

Friday, April 13, 2007

Enfin j'ai ma maison, j'ai mon sofa, ma véranda, mon verre de bière (Les Compagnons de la chanson - Enfin j'ai ma maison)

Il est grand temps de vous annoncer la nouvelle: depuis le 10 mars j'ai enfin mon propre appartement! Ca n'a pas été une mince affaire, mais finalement par l'amie d'une amie pas trop exigeante, j'ai pu accéder à un joli chez-moi et enfin défaire mes valises pour la première fois depuis 7 mois!

Je vous présente donc mon "home sweet home", à peine quelques jours après avoir emménagé. Je vous rassure, maintenant il y a un peu plus de meubles... et de vie!

Roulement de tambours... ma chambre! Comme à Montréal, les fenêtres sont grandes mais ne s'ouvrent qu'en partie.

Tous les appartments de ce standing ont des placards intégrés et une cuisine aménagée avec des plaques et un four. Pour s'installer il n'y a donc plus qu'à acheter un frigo et un lit... Pas besoin d'acheter une machine à laver car il y en a une au dernier étage à disposition des habitants, ainsi qu'une sécheuse, un espace pour étendre le linge et 2 bacs / lavoirs (ici beaucoup de gens ont l'habitude de laver leur linge à la main).
La plupart des immeubles à Bogotá ont une partie des appartements avec 1 fenêtre sur rue et l'autre partie avec 1 fenêtre sur cour, mais tous les appartements ont leur autre fenêtre donnant sur un patio intérieur, ce qui fait que presque toujours, une partie des appartements est sombre. Heureusement je suis au 3e étage (sur 5) donc ça rend pas trop claustrophobe...

Et dans mon immeuble comme dans beaucoup d'autres à Bogotá, les parties communes regorgent de plantes vertes. Moi j'ai hérité d'une sorte de salade géante devant ma fenêtre, mais bon... J'ai le même genre de balcon sur mon autre fenêtre pour exprimer mes talents de pouce vert, hum hum...

Saturday, April 07, 2007

Un trago pa'Don Facunfo, esto si esta bueno, lechona pa'todo el mundo (Gloria Estefan - La Parranda)

Samedi après-midi, c'est déjà l'heure du départ. Nos espions au Terminal de Transports d'Ibagué nous on prévenues que tous les billets pour Bogotá sont vendus pour les départs entre dimanche et mardi. C'est donc maintenant ou jamais...

On fait tranquillement nos sacs et on se dirige vers le Terminal. Enfin, en faisant un détour par le marché. Ibagué est la capitale de la "Lechona", le cochon de lait. En ce Samedi de Semana Santa, on arrive à trouver un stand ouvert sur la douzaine de stands côte à côte normalement en fonctionement, car impossible de repartir d'Ibagué sans avoir goûté à la Lechona, même si j'entraîne mes amies dans le péché, hahaha!
Les "tamales" du Tolima sont aussi très réputés, et je fait le plein d'"achiras" de toutes les sortes (des biscuits salés) pour le voyage.



Et c'est le départ. Cette fois-ci, on voyage de jour et on peut profiter du paysage. Enfin presque, car Betty et moi on s'endort instantanément et on se réveille lorsque le bus passe Melgar. On a donc raté tout le paysage du Tolima, hahaha. Après Melgar, la route longe le magnifique fleuve Sumapaz et ses jolies falaises.



Puis on grimpe et on profite de la vue sur la cordillère. Arrivés à Fusagasugá, on redescend sur la Sabana de Bogotá, et le traffic n'est plus autorisé que dans la direction de la capitale, pour faciliter les retours de week-ends.



Ca y est, on est à Bogotá! On traîne un peu dans le centre commercial Salitre Plaza, à côté du Terminal, et on en profite pour voir le but de Millionarios contre le Deportes Tolima: Betty exulte, Cata grogne... Et on rentre chacune dans nos pénates...

Friday, April 06, 2007

Dans la flemme absolue, n'importe où mais doux (Jean-Jacques Goldman - Doux)

Le jeudi, c'est farniente toute la journée... Le soir on sacrifie à la coutume colombienne de la Semana Santa en allant faire le tour des églises du quartier. Cata et Betty prennent soin de moi et de mon ignorance presque totale en matière de religion (catholique a fortiori). C'est là où je me dis qu'un cours de religion(s) ne serait pas de trop dans l'éducation française, même si je risque de faire se dresser les cheveux sur la tête de plus d'un républicain...

La ferveur est impressionnante dans les Eglises pleines à craquer. Cata et Betty m'expliquent toutes les traditions et aussi les coutumes locales, identifient toutes les sculptures et peintures de saints pour moi. Elles me proposent de me confesser (??!!) mais après quelques minutes de débat elles concluent qu'en fait je n'ai pas le droit car je n'ai pas fait ma première communion. Ouf...

Le Vendredi Saint, c'est le jour des processions. En fait, la paresse aura raison de nous... On travaille toutes les 3 dans des boulots très exigeants, sans horaires, avec un stress impressionnant à gérer. La preuve, Cata devra s'enfermer dans un café internet pendant plusieurs heures jeudi et vendredi matin pour envoyer à sa chef un travail urgent, Betty et moi l'accompagnant patiemment. Quant Cata termine enfin, c'est la paresse collective la plus totale... On enchaîne les DVD et les discussions... La soeur de Cata, masseuse professionelle, nous offre à chacune un massage de près d'1 heure. La randonnée du Nevado del Tolima, ça sera pour une prochaine invitation!



Thursday, April 05, 2007

Every day I get in the queue / Too much, the Magic Bus (The Who - The Magic Bus)

Mercredi 4 Avril, mon amie Cata m'a invitée à passer le long week-end de Semana Santa chez ses parents, ainsi qu'une autre amie - Betty. Ici, ce sont le Jeudi et le Vendredi Saint qui sont fériés, mais pas le Lundi de Pâques. On peut enfin échapper à la pollution de Bogotá et aller se reposer à Ibagué, capitale du département du Tolima.

On se rejoint donc, chacune avec notre petit sac à dos, des vêtements et des chaussures confortables, et en route pour le Terminal de Transportes. Au Terminal, c'est l'hystérie collective. Il faut se frayer un chemin à travers l'entrée "Sud", où sont situées les compagnies de bus desservant les régions au Sud de Bogotá. Puis trouver les compagnies qui desservent Ibagué et commencer à faire la queue, en se répartissant sur 3 files d'attente... Après quelques temps on se regroupe sur la compagnie Velotax, car Cata connaît le gérant et c'est une compagnie de confiance.

Le Terminal est plein à craquer, et bien que la Police Nationale et l'Armée soient là pour canaliser et protéger la foule, les compagnies pirates font leurs choux gras. Des "pirates" passent à travers la foule à la recherche des desespérés, ceux qui ne trouvent plus de place de bus pour leur destination. En criant le nom des destinations, ils rallient les gens à leurs véhicules. Or c'est totalement interdit et extrêmement dangereux: leurs bus ne sont pas forcément en état, les chauffeurs ne sont pas contrôlés, pas de tickets de bus donc pas de preuve etc... Il vaut donc mieux prendre son mal en patience et faire la queue pour voyager avec une compagnie disposant de toutes les autorisations et de tous les contrôles nécessaires.

On arrive presque au guichet et là, Velotax est à court de bus et on doit attendre qu'un bus de la compagnie arrive. La compagnie d'à côté a soudain un bus de retour, qui repartira à Cali. En 3 secondes, c'est pratiquement l'émeute! Les gens qui faisaient sagement la queue se ruent sur le guichet, débordant les pauvres policiers qui tentent en vain de faire respecter la ligne de convivialité au sol. En 2 minutes presque tous les tickets sont vendus. Il reste des familles nombreuses dépitées devant le guichet, et 3 places libres dans le bus. La compagnie fait donc appel aux jeunes recrues de la Police pour aller haranguer les passagers seuls à destination de Cali et les rabattre - légalement cette fois - sur eux pour compléter le bus. Une demi-seconde suffit pour trouver un monsieur âgé qui doit être escorté par la Police à travers la foule pour rejoindre le guichet, et une femme et sa fille. Complet!

Un mini bus de Velotax arrive enfin, et on est les premières dans la queue pour acheter nos billets. On passe dans la salle d'attente et un quart d'heure après on peut monter dans le bus. La plupart des colombiens voyagent par route, car le transport aérien est horriblement cher en Colombie: un billet d'avion pour un trajet national coûte presque aussi cher qu'un billet d'avion pou une des capitales voisines. Le transport routier est donc très réglementé et la sécurité est une priorité. Alors qu'en France les chauffeurs s'endorment au volant et on en conclut qu'il faut renforcer les toits des cars, en Colombie cela fait longtemps qu'ils ont compris la dimension humaine. Il y a toujours 2 chauffeurs par car, et le deuxième en profite pour se reposer, ou pour parler au chauffeur pour lui éviter de s'endormir, ou pour s'occuper des passagers. En plus de celui du tableau de bord, il y a un compteur de vitesse géant à l'intérieur du car, et chaque passager peut donc contrôler la vitesse du véhicule. Si le véhicule dépasse la vitesse autorisée, c'est carrément une alarme qui se déclenche. A part ça les cars sont très confortables, les sièges s'inclinent d'une demi-douzaine de façons différentes. Bref, c'est parti pour 4h de route entre Bogotá et Ibagué...

Euh... en fait ça sera 7h de route, car tout Bogotá part en week-end prolongé et ça roule au pas. Jamais plus de 30 km/h au compteur!! C'est un peu désespérant mais finalement on arrive... à 3h du matin! Aaaahh... c'est les vacances...

Wednesday, April 04, 2007

Mi corazón te quiere hablar, que por tí está latiendo, y te quiere preguntar qué vas a hacer el resto de tu vida (Shakira - Eterno amor)

Et pour finir plus gaiement, un passage de El amor en los tiempos del cólera de Gabriel García Márquez (Editorial Norma - 1985), l'histoire de l'amour passionné et éternel de Florentino Ariza pour la belle Fermina Daza... L'adaptation par Mike Newell (Quatre mariages et un enterrement, Donnie Brasco...) a été tournée en septembre-octobre dernier à Cartagena de Indias, avec entre autres Javier Bardem (Mar adentro...) et Catalina Sandino (Maria pleine de grâce...), et la sortie est prévue pour Noël 2007.

"_ ¿Quieres quedarte sola? – preguntó.
_ Si lo quisiera no te hubiera dicho que entraras – dijo ella.
Entonces él extendió los dedos helados en la oscuridad, buscó a tientas la otra mano en la oscuridad, y la encontró esperándolo. Ambos fueron bastante lúcidos para darse cuenta, en un mismo instante fugaz, de que ninguna de las dos era la mano que habían imaginado antes de tocarse, sino dos manos de huesos viejos. Pero en el instante siguiente ya lo eran. Ella empezó a hablar del esposo muerto, en tiempo presente, como si estuviera vivo, y Florentino Ariza supo en este momento que también a ella le había llegado la hora de preguntarse con dignidad, con grandeza, con unos deseos incontenibles de vivir, qué hacer con el amor que se le había quedado sin dueño.
Fermina Daza dejó de fumar por no soltar la mano que él mantenía en la suya. Estaba perdida en la ansiedad de entender. No podíá concebir un marido mejor que el que había sido suyo, y sin embargo encontraba más tropiezos que complacencias en la evocación de su vida, demasiadas incomprensiones recíprocas, pleitos inútiles, rencores mal resueltos. Suspiró de pronto: “Es increíble cómo se puede ser tan feliz durante tantos años, en medio de tantas peloteras, de tantas vainas, carajo, sin saber en realidad si eso es amor o no.” Cuando terminó de desahogarse, alguien había apagado la luna. El buque avanzaba con sus pasos contados, poniendo un pie antes de poner el otro: un inmenso animal en acecho. Fermina Daza había regresado de la ansiedad.
_ Vete ahora – dijo."

Tuesday, April 03, 2007

Y en sus ojos siempre el dolor existió, todo fue porque en su niñez un malpa la violó y ella se vengó (Juanes - Rosario Tijeras)

Un bout de Rosario Tijeras, de Jorge Franco (Editorial Planeta - 2005), l'histoire de Rosario, racontée par Antonio, fou d'amour pour elle mais qui doit se contenter d'être son meilleur ami... Rosario qui a gagné son surnom grâce à sa première arme (une paire de ciseaux avec laquelle elle a castré son violeur, à l'âge de treize ans), bien qu'en grandissant elle se soit professionalisé en affinant son style (embrasser sa victime tout en lui tirant dessus à bout portant), et qui sort avec Emilio, l'ami d'enfance d'Antonio lorsqu'elle rentre de "mission".

"Cada vez estábamos más confundidos con Rosario. Se comenzaron a crear historias sobre ella y era imposible saber cuáles eran las verdaderas. Las que se inventaban no eran muy distintas de las reales, y el misterio y las desapariciones de Rosario obligaban a creer que todas eran posibles. En las comunas de Medellín, Rosario Tijeras se volvió un ídolo. Se podía ver en las paredes de los barrios: “Rosario Tijeras, mamacita”, “Capame a besos, Rosario T.”, “Rosario Tijeras, presidente, Pablo Escobar, vicepresidente”. Las niñas querían ser como ella, y hasta supimos de varias que fueron bautizadas María del Rosario, Claudia Rosario, Leidy Rosario, y un día nuestra Rosario nos habló de una Amparo Tijeras. Su historia adquirió la misma proporción de realidad y ficción que la de sus jefes. Y hasta yo, que conocí los recovecos de su vida, me confundía con las versiones que venían de afuera.
_ Emilio, ¿sí has oído todo lo que andan diciendo?
_ No me digás nada, viejo – decía-, que me estoy volviendo loco.
Entre los nuestros también se colocaron las historias incorroborables de Rosario, historias que tomaban un pedazo de realidad y el resto se iba añadiendo de boca en boca, acomodándose a las necesidades del interlocutor. Algunas de ellas nos incluían. Pero alcancé a escuchar tantas cosas que nunca pude recopilarlas para contárselas a ella, que gozaba hasta más no poder con lo que decían.
_ Contame, parcero, ¿qué más dicen de mí?
_ Que has matado a doscientos, que tenés muelas de oro, que cobrás un millón de pesos por polvo, que también te gustan las mujeres, que orinás parada, que te operaste las tetas y te pusiste culo, que sos la moza del que sabemos, que sos un hombre, que tuviste un hijo con el diablo, que sos la jefe de todos los sicarios de Medellín, que estás tapada de plata, que la que no te gusta la mandás tusar, que te acostás al tiempo con Emilio y conmigo... en fin, ¿te parece poquito? Qué tal que todo fuera verdad.
_ Todo no – me dijo-. Pero sí la mitad.
Ya hubiera querido ella que todo fuera cierto, y yo también. Porque mi sitio estaba en la mitad excluyente, con las historias que nunca tuvieron lugar, junto con el hijo del demonio, mentiras, porque Rosario nunca pudo tenerlos, junto a las tetas y el culo artificiales, porque yo se los toqué, una sola vez, una sola noche, y nunca antes ni después tocaría algo más real, más de carne, más hermoso; junto a la Rosario que era hombre, mentiras, porque no existía nadie tan mujer.
_Qué más dicen, parcero, contame más.
_ Puras güevonadas. Imaginate. Dizque yo ando enamorado de vos.
_ ¡Eh! Ya no saben qué inventar –dijo ella y me mató.
_ Imaginate –dije yo agonizante."

Monday, April 02, 2007

Si tropiezo y me caigo en el intento me paro otra vez, no hay nada que perder... (Maná - Nada que perder)

On continue avec Perder es cuestión de método de Santiago Gamboa (Editorial Planeta, 2003), l'enquête d'un journaliste fatigué sur une sombre histoire de cadavre empalé et ses ramifications des clubs louches jusqu'aux hautes sphères de Bogotá...

"_ Detective, aquí Estupiñán al habla. Cambio.
_ ¿Ya está listo?
_ Sí, y hablé con Catastro. Me dieron libre hasta el lunes.
_ Entonces salga a la Caracas con Avenida Chile, ahí lo recojo dentro de media hora.
_ ¿A dónde vamos?
_ Otra vez al Sisga.
_ Caray, parece que le gusta ese lago. ¿Hay alguna pista?
_ Por el camino le cuento.
_ Señor sí. Cambio y fuera.
La autopista estaba vacía. Sólo algunos camiones y flotas.
_Permítame una pregunta, jefe – dijo Estupiñán rascándose el mentón-: ¿Usted cree que los liberales son socialdemócratas?
_ No sé, Estupiñán, ¿por qué me pregunta?
_ Es que el otro día leí en El Tiempo que los colombianos no tenemos educación política. Por eso a mí me gusta sacar el tema de vez en cuando, a ver qué aprendo.
_ Pues no sé, el problema es que yo también soy colombiano."

Sunday, April 01, 2007

Agujero, quiero salir de este agujero, quiero tomarme el mundo entero (Jox - Agujero)

Depuis mon arrivée je fais un rattrapage intensif de littérature colombienne. Pour apporter ma pierre aux événements littéraires du mois, je vous propose donc quelques transcriptions de paragraphes de mes dernières lectures.

Pour ouvrir le bal, la première page de Sin tetas no hay paraíso, de Gustavo Bolívar Moreno (Quintero Editores - 2005), l'histoire basée sur des faits réels de Catalina, qui du haut de ses quatorze ans à Pereira a une idée très particulière de l'ascension sociale: trouver à tout prix l'argent de l'augmentation mamaire qui lui permettra de passer du statut de prostituée de quartier à celui d'épouse de trafiquant de drogue:

"Catalina nunca imaginó que la prosperidad y la felicidad de las niñas de su generación quedaban supeditadas a la talla de su brasier. Lo entendió aquella tarde en que Yésica le explicó, sin misericordia alguna, por qué el hombre que ella esperaba con tanta ilusión la dejó plantada en la puerta de su casa :
_¡Por las tetas ! ¡ “El Titi” prefirió llevarse a Paola, porque usted las tiene muy pequeñas, parcera !
Con estas agraviantes palabras Yésica puso fin al primer intento de Catalina por prostituirse, mientras Paola ascendía sonriente a la lujosa camioneta que la conduciría a una hacienda de Cartago donde, por 500 mil pesos, haría el amor y posaría desnuda para un narcotraficante en ascenso con ínfulas de Pablo Escobar apodado “El Titi” en la playa de una descomunal piscina, al lado de otras mujeres igual de ignorantes y ambiciosas y junto a innumerables estatuas de mármol y piedra de las cuales brotaba agua con aburrida resignación.
A pesar de su corta edad, acababa de cumplir los catorce años, Catalina quería pertenecer a la nómina de Yésica, una pequeña proxeneta, apenas de un año mayor, que vivía de cobrar comisiones a la mafia, por reclutar para sus harenes las niñas más lindas y protuberantes de los barrios populares de Pereira.
El descarnado desplante de “El Titi” frustró para siempre a Catalina quien nada pudo hacer por evitar que de sus ojos brotaran ráfagas mojadas de odio y autocompasión. No tengo buena ropa, no me mandé a alisar el pelo, le parecí muy niña, decía, rebuscando en su mente algunas disculpas que pudieran atenuar su humillación. Pero Yésica no la quería engañar. Escueta y crudamente diagnosticó la situación con honestidad aún sabiendo que cada palabra suya le taladraba el orgullo y el ego, pero sobre todo el alma a su pequeña amiga:
_ Paola las tiene más grandes y ante eso, no hay nada que hacer, amiga.
En un segundo intento por reivindicar su naturaleza y su orgullo Catalina llevó sus manos a los senos y se defendió de una nueva humillación replicando que “las tetas” de Paola eran de caucho y que las suyas, aunque muy pequeñas, eran de verdad. Cansada de la pataleta de su vecina de infancia Yésica sepultó su rabieta con el mismo, único y contundente argumento:
_ No importa hermana, las de Paola pueden ser de caucho, de madera o de piedra, pueden ser de mentiras, pero son más grandes y eso es lo que les importa a los “tales” parce: ¡que las niñas tengan las tetas grandes!
Catalina aceptó con rabia y resignación la despiadada explicación de Yésica y maldijo con odio a “El Titi” por haberla privado de obtener sus primeros 500 mil pesos con los que pensaba hacer un gran mercado para mitigar el hambre de su familia a cambio de que su madre le permitiera abandonar para siempre el colegio. El estudio la indigestaba y para ella resultaba de tanta importancia dejar de asistir a la escuela como empezar a ganar dinero a expensas de su inconcluso cuerpo."