Saturday, October 28, 2006

I traveled the World, and been alot of places, believe me dog, ain't nothin' like home (Mobb Deep - Nothing Like Home)

Ces derniers jours j'ai l'impression d'être entrée dans la troisième dimension de l'expatriation: celle où je reprends, en Colombie, mes réflexes d'expatriée... au Canada!

Tout a commencé quand Môman m'a envoyé "quelques" affaires par le biais d'une amie. Avec ma mère, on s'était mis d'accord sur quelques trucs qu'elle m'enverrait: des médicaments dont j'ai besoin, les derniers numéros de la revue à laquelle je suis abonnée, quelques pots de confiture maison... Et en fait elle m'a fait parvenir ça, plus des plaquettes de chocolat, mon thé préféré, des Pim's, du confit de canard, du foie gras, et encore plein d'autres trucs. C'était Noël avant l'heure :-)

En plus, depuis que je suis installée à Santa Barbara, j'ai dû faire pas mal de courses. Et là, en faisant ma liste de première nécéssité, j'ai forcément inclus de la moutarde Maille, du vinaigre de vin blanc Maille (pourquoi on ne trouve que Maille à l'étranger alors qu'en France on trouve plus d'Amora, c'est un mystère...), une petite passoire à thé (Made in Strasbourg, France, s'il-vous-plaît!), des pommes noisettes (Mc Cain, mais à part ça j'ai jamais vu un autre pays que la France où l'on mange autant de pommes noisettes, n'est-ce pas A2?)... Le truc bizarre, c'est qu'ici les supermarchés sont un mélange de produits locaux, européens et américains. Du coup je retrouve aussi quelques basiques de mes années montréalaises: les biscuits Oreo, la crème pour le corps St Yves, la tisane Goodnight de Celestial Seasonings, le fromage Philadelphia, le parmesan et la mozzarella yankee (qui ont tout à voir avec les bagels, les cheese macaroni et les pointes de pizza hawaïenne et absolument rien avec le Poîlane, l'huile d'olive et les herbes de Provence....). On peut donc dire que maintenant moi aussi je fais de la cuisine "fusion", hahaha...

Ces souvenirs de Montréal, je les retrouve aussi à la télé puisque l'avantage de ma chambre actuelle par rapport à celle d'avant, c'est que j'ai une télé, et avec le câble s'il-vous-plaît! J'étais pas trop pour, jusqu'au moment où je me suis retrouvée quatre ans en arrière, à zapper entre les infos de TV5, Latin American Idol (qui vient de couronner la vénézuelienne Mayré pour sa première édition) et CSI... Et là je dois dire que j'ai craqué. D'abord les séries. C'est un crime que les Etats-Unis produisent autant de séries d'une telle qualité: The West Wing, Desperate Housewives, Lost, CSI, ER, Law and Order, Alias, Cold Case, Commander in Chief, Third Watch, The L Word, 24, The Shield, Nip/ Tuck, Gilmore Girls... Evidemment il y a autant de séries bidons (The OC et toutes les séries sur les jeunes gens beaux et riches qui s'ennuient dans leur villas...). Pareil pour les émissions et les realitys: à côté des programmes pour décérébrés (prime à MTV avec Made, Room Raiders ou pire: Next), il y a des bijous d'inventivité et d'humour (Queer Eye for the Straight Guy). Et pas assez de jours dans la semaine pour tout regarder... Au moins mes soirées sont moins solitaires!

Au chapitre télé, TV5 mérite un petit paragraphe. Y'a pas de chaîne plus hétérogène que TV5. On a le journal de France 2, ça c'est toujours bien pour les expatriés, et en prime on a les infos belges et suisses (sans commentaires...) On a d'excellentes émissions de mode, et à chaque fois que je les vois je me demande: où sont-elles passées dans la grille télé française?? Est-ce que ce sont des programmes faits spécialement pour TV5, autrement dit pour l'exportation et la fameuse "image de la France", ou est-ce qu'ils les ont tirées de la case 2h30 du matin sur France 3 Paris Ile-de-France Centre?? Pourquoi est-ce qu'il n'y a que TV5 et Fashion TV pour parler de la saison des défilés parisiens et surtout de toutes les petites mains qui les ont préparés? Si on ne croit plus nous-mêmes à la valeur de ce travail exceptionnel, c'est pas étonnant que Paris soit plus vraiment la capitale mondiale de la mode... Y'a quand même pas que moi que ça intéresse?!! Bref... Sur TV5 il y a aussi le meilleur et le soit-disant meilleur de la télé française. Ca fait plaisir de voir La Carte au Trésor depuis Bab-El-Oued City, mais quand je tombe sur Ruquier, ça me donne envie -comme à Paris- de casser ma télé (et de pas payer ma redevance!!!). Et enfin sur TV5 on a droit aux plus nullissimes films français. Ca donne vraiment l'impression que TV5 est l'oubliée du budget de France Télévision, et ça provoque qu'une seule chose: le zapping immédiat sur une bonne série américaine. Au diable le patriotisme, et vive la qualité!!

Donc me voilà en train de reprendre mes bonnes -et mauvaises- habitudes d'expat' et ça me fait tout drôle!! Mais bon, j'imagine que c'est ce que ça prend pour se sentir chez soi un peu partout ;-)

Wednesday, October 25, 2006

If I gave you diamonds and pearls, would you be a happy boy or girl? (Prince - Diamonds and Pearls)

Mercredi 12h, Avenida Jimenez # Carrera Séptima, Station de TransMilenio Museo de Oro:

Tout d'un coup tout s'éclaire; je viens de comprendre.

Je passe à ce carrefour au moins une fois par semaine depuis mon arrivée. A ce coin de rue précis, à côté du Mc Do et à deux pas du Ministère de l'Agriculture. Tous les jours il y a plusieurs dizaines d'hommes debout, par groupes de 2-3. Tous se ressemblent: le visage buriné, en jean et veste en cuir qui a vu passer les années. Certains jours le vaste trottoir est noir de monde, d'autres jours les rangs sont clairsemés, mais il y a toujours au moins une vingtaine d'hommes. Pourquoi tant de gens? Pourquoi que des hommes? Pourquoi ils ne sont pas en train de faire la queue devant un magasin, une banque, une administration et pourtant ils sont toujours là debout sur le trottoir?? Intimidée et méfiante devant cet attroupement viril et mystérieux, je prends toujours le trottoir d'en face même si je dois re-traverser après.

Mais aujourd'hui j'en ai eu marre de me rallonger le trajet alors pour la première fois, j'ai serré mon sac bien fort, j'ai boutonné mon manteau et j'ai entrepris de traverser la foule masculine. Un regard à droite, un regard à gauche, et là j'ai compris. Discrètement, au milieu des petits groupes, un homme sort une petite feuille pliée de sa poche intérieure, un autre ouvre la paume de sa main, un troisième... m'envoie un rayon de soleil teinté de vert dans les yeux...

C'est le marché aux émeraudes de Bogota! Marché sauvage, bien entendu. Pourtant ce quartier d'affaires et de tourisme est truffé de surveillance et de sécurité en tous genres, mais visiblement aucun uniforme ne vient les déranger. La logique semble plutôt être: si vous êtes assez bête pour acheter une émeraude sur le trottoir, libre à vous! La Colombie fournit en effet 60% des émeraudes mondiales, et surtout, les émeraudes les plus pures, les plus foncées et donc les plus recherchées. Mais les émeraudes sont des pierres précieuses tellement rares et chères qu'il est plus que fortement déconseillé d'en acheter dans la rue. Les filous ne pouvant pas laisser passer une telle aubaine, toutes sortes de trucs existent pour rendre les pierres plus brillantes ou foncer leur couleur: les huiler ou les tremper dans des résines naturelles par exemple. Apparemment ces stratagèmes sont capables de tromper même les experts, alors que dire du touriste lambda... A l'achat, on se dit qu'on a fait l'affaire du siècle, et quelque temps après on a plus qu'un caillou vert pâle et fissuré, et ses yeux pour pleurer...

Quant à moi, je sais maintenant que je ne risque rien à traverser la foule du coin de la Avenida Jimenez. Du moins tant que je ne pars pas à la poursuite du diamant vert ;-)

Monday, October 23, 2006

Y'a toujours un peu de génie dans les gènes d'un sale con et ça c'est le comble (Youssoupha - Lyriciste Bantou)

Là, c'est vraiment le comble!!
En France il faut que je répète trois fois mon prénom pour que les gens le comprennent. Bah oui c'est exotique, mais bon... Bref, j'arrive ici et qu'est-ce qui m'arrive? Une fois sur deux les gens ne m'appellent pas Amalia!!! Le plus souvent on m'appelle "Ameli", sans doute pour "faire français" et peut-être pour me faire plaisir soit-disant. Et le reste du temps on m'appelle "Amelia". Y'en a marre! Ca fait genre "oh, la pauvre, elle se croit obligée d'hispaniser son prénom pour qu'on la comprenne, mais on va lui montrer qu'on a bien compris que c'était pas son vrai prénom, en fait..."
Grrrr.... Pourtant c'est pas dur à comprendre, comme prénom ici. Bon, c'est sûr que y'en a pas des masses et que dans ma génération les variantes de Diana sont beaucoup plus à la mode (mais prononcé à l'engliche vu qu'ici les séries américaines sont en version originale sous titrée, donc ça donne Dayanna, Dallana, Daiana etc...). Mais quand même, y'a pas plus colombien voire même "Côte Caraïbe de la Colombie" comme prénom!!! Alors quand en plus je dis que mon deuxième prénom c'est Melitina, il ne devrait plus y avoir de doute que mes parents ont "fait exprès" de me donner un prénom colombien. Mais non, y'a des gens qui continuent à m'appeller "Ameli" ou "Amelia" même quand je leur ai exposé mon pedigree.
Le prochain qui m'appelle "Ameli", je mords...

Sunday, October 22, 2006

Santa Bárbara bendita es tu Changó, guía por el bien camino a tus hijos como yo (Orishas - Canto para Elewa y Changó)

Dimanche 15h, El Nogal:

C'est mon dernier jour dans le quartier El Nogal. Je dois déménager ce soir.

J'ai trouvé à louer une chambre chez une dame de bonne famille encore plus au Nord de Bogota. Le quartier est encore plus chic qu'ici, plus résidentiel et il s'appelle... Santa Barbara. Qui eût crû que j'habiterai à Santa Barbara un jour :-) ? Mais ce sont les conditions pour être en sécurité à Bogota (quartier sûr, accès à l'immeuble filtré par un gardien 24h/24). Autant dire que je vais sûrement m'ennuyer à mort!

Mais bon, c'est à quelques pâtés de maison du TransMilenio, à côté de la Ciclovia du dimanche (très important pour mes balades dominicales!), pas loin du Country Club (golf privé en plein Bogota, je suis même pas sûr qu'il y a un accès public), à une vingtaine de pâtés de maison de Unicentro (le plus gros et le plus ancien centre commercial de Bogota et de la Colombie d'ailleurs) et un peu plus loin vers les Cerros il y a aussi le joli quartier d'Usaquén, un petit village qui a été absorbé par l'expansion de Bogota mais qui a gardé son charme particulier.

Petite précision: je n'aurai plus internet à la maison et je vais devoir me connecter depuis des cyber-cafés. Je vais essayer de vous donner des nouvelles régulièrement mais le blog risque quand même de fonctionner au ralenti. Snif...

Friday, October 20, 2006

Attache ta tuque avec la broche, chérie l'hiver va être tough c't'année (Les Cowboys Fringants - L'Hiver Approche)

Vendredi 17h, Carrera 11 # 82, Centro Andino:
Incroyable mais vrai! Je viens de rentrer dans le Centro Andino et j'en reste bouche bée. Devant moi: une vente de... sapins de Noël!!!!!!!
Alors déjà, on est encore en octobre. Halloween n'est même pas encore passé (ce qui donnait, à Montréal, le feu vert pour les préparatifs de Noël). Bon, ça m'étonnerait qu'Halloween soit vraiment une fête traditionnelle ici, mais comme en France les magasins adoptent des décorations d'un orange du plus bel effet... Et les boîtes organisent des soirées déguisées. Quant à envoyer les enfants faire le tour du quartier pour récolter des bonbons, je pense que, comme en France, c'est pas encore passé dans les moeurs. Mais on verra le 31...
Bon, ensuite, ça peut pas encore être Noël... pas qu'il ne fait pas froid! Hehehehe... Ben oui, c'est évident qu'il ne fait pas froid et qu'il ne fera jamais froid, et que la température en octobre est la même qu'en février ou qu'en juin. En toute logique de plus de vingt ans à Paris et quatre ans à Montréal, quand on est au mois d'octobre... on attend le froid! Mais j'ai encore du mal à m'habituer à l'idée et à la sensation que la température ne baissera PAS.
Sans compter qu'à Montréal, les Cowboys Fringants m'ont appris que "Le Père Noël s't'un québecois, avec ses bas de laine et son gros parka", hahaha! Pourtant il faudra bien que je m'y fasse, surtout que je vais passer Noël à Cartagena, sous les Tropiques! Là, je crois que je serai définitivement et radicalement déphasée!!

Tuesday, October 17, 2006

Si tu te mets sur mon dos j'y laisserais sûrement ma peau, mais je t'arracherai quelques plumes (Pierpoljak - Police)

Mercredi 14h, Avenida El Dorado:

J'ai sauté dans une buseta après l'Avenida Caracas parce que je vais loin et qu'il commence à pleuvoir. On passe le Cementerio Central, on arrive lentement au Teatro Colsubsidio, et là ça se complique. On arrive dans un méga bouchon et on met une demi-heure pour passer le pont au-dessus de la Avenida Ciudad de Quito. On redescend enfin et on passe au pas devant la Universidad Nacional, la plus grande université du pays.

Et là on a enfin l'explication de ce méga bouchon en plein heure creuse. La voie de droite est interdite à la circulation sur toute la longueur du campus pour protéger les automobilistes de la scène apocalyptique qui a lieu à côté. Derrière les grilles de l'université une foule d'étudiants, foulards sur la bouche et le nez, criant des slogans et agitant des pancartes. A une dizaine de mètres devant les grilles, un cordon de policiers anti-émeutes, bouclier à la main et grenades lacrymogènes dans les poches. Entre les deux sur le parvis jonché de débris, trois chars d'assaut pointés sur les étudiants. Un peu plus loin sous la passerelle, un groupe de policiers genre SWAT, bardés de protections pare-balles sur le torse, les épaules, les cuisses, façon Robocop.

Réaction blasée de mon voisin de buseta: "Otra vez se rebeló la Nacional!". Effectivement, plusieurs centaines d'étudiants bloquent le campus pour protester contre une réforme universitaire. Des affrontements ont eu lieu sur le campus et sur la Plaza de Bolivar, où les gazs lacrymogènes ont même incommodé les parlementaires réunis au Capitolio Nacional. Depuis plusieurs mois, la police accuse les Farc de recruter et de former des miliciens dans l'université. Les étudiants répliquent que ce sont plutôt les paramilitaires qui entrent comme dans un moulin sur le campus et les menacent.

Les représentants étudiants de tout le pays sont sur le qui-vive depuis qu'un étudiant membre du Conseil Etudiant de la Universidad del Valle a été "sicariado" (assassiné par des sicarios, des tueurs à gage, même si c'est une très mauvaise traduction) à Cali la semaine dernière. En Colombie la défense des droits -sans même parler de militantisme politique- est encore trop souvent vu comme une activité subversive par certains groupes. Pourtant les choses changent: le Polo Democrático Alternativo, parti de gauche où militent plusieurs anciens guerrilleros démobilisés du M-19, est actuellement la troisième force politique colombienne, et dirige la plus grande mairie du pays: celle de Bogota.

Pour revenir au sujet, les étudiants ont été délogés le soir-même par la police. Le lendemain j'assistais à une conférence dans un des bâtiments du campus, revenu à la normale... La scène n'en était pas moins impressionnante...

Monday, October 16, 2006

But I don't like no disco and I don't like no house, 'cause I'm born to rock, I'm born to pogo! (Mano Negra - King of Bongo)

Aujourd'hui lundi, c'était le dernier jour de Rock al Parque, le plus grand festival de rock en plein air d'Amérique du Sud, au Parque Simon Bolivar comme d'habitude.

C'était la douzième édition du Festival, fréquenté par 300 000 personnes en trois jours. Samedi c'était la journée spéciale heavy metal, dimanche le punk-rock, le ska et le blues, et lundi reggae, pop et fusion. Des groupes colombiens, d'Amérique Latine, des Etats-Unis se sont produits. Et c'est nul autre que le plus latino-américain des musiciens français, Manu Chao, qui a clôturé le Festival.

L'histoire d'amour entre Manu Chao et la Colombie date d'il y a plus de dix ans. En 1993, il embarque La Mano Negra, les comédiens de la troupe Royal de Luxe et une cinquantaine de colombiens dans l'Expreso del Hielo, un train décoré de fresques par les élèves des Beaux-Arts de Bogota. De Bogota à Santa Marta sur la Côte Caraïbe aller-retour (sachant que pas un train n'avait circulé depuis quinze ans!), ils s'arrêtent dans les villages et improvisent concerts et spectacles gratuits au milieu de nulle part, pour les gens du coin. Entre les soucis techniques, les déraillements, les blessures et les maladies, la désertion de la moitié du personnel, les questions de sécurité, la pluie, les retards, la tournée épuise littéralement la troupe et la Mano Negra se sépare l'année d'après, mais Manu Chao a laissé un souvenir impérissable aux colombiens.

Et évidemment, moi j'étais malaaaaaaaaaade lundi et j'ai pas pu aller au concert. Grrrrrr.....

Sunday, October 15, 2006

Yo no nací pa’ violento. Nací para ser llanero. Nací pa’ querer mi tierra, mi caballo y mi sombrero (Orlando "Cholo" Valderrama - Si, soy llanero)

Cette semaine le ciné était à moitié prix au Centro Andino. J'en ai profité pour aller voir un deuxième film colombien: Karmma, El Peso de tus Actos.

L'histoire? Celle du fils d'un propriétaire terrien, organisateur de rapts par ambition, et qui, trahi par l'un de ses collègues, fait enlever son propre père et le vend à la guerrilla sans le savoir.

Dérangeant? Tiré par les cheveux? Karmma est tiré d'une histoire vraie. Encore, me direz-vous, mais c'est que la réalité colombienne dépasse souvent la fiction... Les faits ont eu lieu dans les années quatre-vingt-dix dans la région des Llanos Orientales, au sud-est de Bogota. Le réalisateur a d'ailleurs tourné le film dans la région, sollicité la participation d'un des plus grands chanteur de musica llanera pour la bande son (cf titre), et même impliqué le bataillon de l'armée responsable de la zone dans plusieurs scènes, ce qui donne un réalisme et une profondeur dramatique inpressionants au film.

C'est aussi, apparemment, le premier film colombien qui montre un enlèvement dans sa réalité la plus crue. En effet c'est rarement la guerrilla qui organise les enlèvements, car elle ne se risque pas beaucoup en dehors de ses retranchements. Ce sont en fait des truands qui enlèvent sur commande et ensuite vendent leur "marchandise" à la guerrilla. Par exemple en avril dernier en pleine campagne électorale, la soeur de l'ex-président libéral César Gaviria a été assassinée lors de son enlèvement raté par un groupe de délinquants... Les détenus sont ensuite emmenés au plus profond du monte dans des conditions physiques et sanitaires extrêmement éprouvantes, ce que le film montre dans le détail.

Sur le plan de la technique et des moyens aussi, ce film est un première dans l'univers cinématographique colombien... alors que c'est un premier film d'un jeune réalisateur! Le film a été présenté à Cannes l'année dernière (mais pas en compétition, pour des raisons techniques), où il a été remarqué par une journaliste de la célèbre revue de cinéma américaine Variety qui l'a classé parmi les 9 jeunes réalisateurs latino-américains à suivre.

Autres nouvelles cinématographiques: en ce moment a lieu à Cartagena le tournage de El amor en los tiempos del cólera, l'adaptation du roman de Gabriel Garcia Marquez. Le tournage dure 90 jours, dans plusieurs couvents coloniaux et places du centre historique, ainsi qu'à Mompox, près de Cartagena. C'est Mike Newell (Harry Potter et la Coupe de Feu, sic...) qui se lance dans l'aventure. L'acteur espagnol Javier Bardem ("Avant la nuit" !!!!, "Mar Adentro" !!!!), l'actrice italienne Giovanna Mezzogiorno ("Au secours j'ai trente ans", "Les murs porteurs", re-sic...) et l'actrice colombienne Catalina Sandino ("Maria llena eres de gracia" !!!!) sont à l'affiche. Du coup les paparazzis sont sur le qui-vive à Cartagena!!

Et pour terminer, j'ai vu The Merchant of Venice (pas encore sorti en France) avec Jeremy Irons (!!!!), Al Pacino (normalement j'aurai mis des !!, mais pas dans un film d'époque antérieur au XXe siècle), Joseph Fiennes (il me hérisse!!! malheureusement rien à voir avec son frère Ralph). Alors disons que c'est une reconstitution magnifique, et sans doute une très belle adaptation. Le problème numéro 1 c'est le thème: comment un vieux juif piège un marchand de Venise puis se fait piéger à son tour. On a droit à tous les stéréotypes sur les juifs et l'argent, les juifs et leurs filles, les juifs et les goys, et vu les réactions de la salle ça a plutôt provoqué l'hilarité que le questionnement. En ces temps sensibles y'aurait eu mieux à faire comme film... Le problème numéro 2 - pour moi- c'est que je n'avais pas fait attention que c'était du Shakespeare, et en plus dans le texte. Or, désolée, mais moi je suis allergique à l'anglais de Shakespeare; jamais pu ressentir la beauté de ses textes, pour moi ça tient plus du massacre linguistique... Alors pour les fans de Shakespeare; foncez!

Friday, October 13, 2006

No me alcanza el dinero para contratar a los músicos (Les Luthiers - Serenata Mariachi)

Vendredi 10h, Avenida Caracas # Calle 57, station de TransMilenio Calle 57:

Un mariachi, deux mariachis, dix mariachis, vingt mariachis... C'est le coin des mariachis! Ils attendent sur le trottoir, discutant les uns avec les autres ou avec le commerçant du coin. Bottes pointues, pantalons brodés argent sur le côté, vestes serrées, sombrero... Des rouges, des bleus, des noirs, des verts... Ils attendent qu'on vienne les engager pour une fête, un anniversaire... ou pour un enterrement...

Un peu plus loin, des guitaristes, deux par deux. Eux, c'est le style plus local: ils jouent la musique des Llanos Orientales, des boleros ou encore des balades romantiques. On les engage pour aller chanter des sérénades sous les fenêtres de sa bien-aimée.

Tous les jours, ils sont là, au coin de la Calle 57, les mariachis et les llaneros...

Wednesday, October 11, 2006

Toute ma vie j'ai rêvé de voir le bas d'en haut (Jacques Dutronc - L'Hôtesse de l'Air)

Mercredi 16h, Avenida calle 19 # carrera 2nda, près du terminus du TransMilenio Las Aguas:

Je suis assise dans un café à l'étage, à une table près de la fenêtre. J'ai commandé un chocolate santafereño (un chocolat chaud avec une tranche de fromage, spécialité de Bogota) et je commence à me réchauffer. Dans la rue en contrebas, il y a foule. Les étudiants de la Universidad de los Andes descendent prendre le bus. D'autres discutent en grappes ou s'installent dans les cafés.

Une indienne et son fils d'environ 8 ans passent par là, en tirant un âne chargé de bidons. Pendant que la mère rentre dans un magasin, le fils fait monter l'âne sur le trottoir. Il s'approche d'un arbre et lance la corde autour d'une branche. Il la récupère de l'autre côté et recommence: un tour, deux tours. Il tire bien fort pour vérifier... que l'âne est bien attaché? Non! ...Qu'il peut grimper le long de la corde! En deux temps trois mouvements, hop, il se hisse le long du tronc d'arbre et disparaît dans les feuilles! De là haut, tranquille comme moi, il regarde passer les étudiants...

Sunday, October 08, 2006

Une vraie caillera, tout le monde te respecte, quand tu marches dans le tiéquar tout le monde baisse la tête (Al Peco - Lascards contre Blédards)

Dimanche 16h30, Avenida calle 63 #Avenida 48, le long du Parque Central Simon Bolivar:

Ce jour-là j'ai traversé toute la ville à pied. Je suis monté à la Carrera 7a et je l'ai descendue de la Calle 79 à la Calle 26. Puis j'ai descendu la Calle 26 de la Carrere 7a jusqu'à la Avenida Calle 68. Ca fait à peu près 120 pâtés de maison, pour vous donner une idée. J'ai terminé mon parcours au Parque Simon Bolivar.
C'est les 10 ans de Hip Hop al Parque et le festival bat son plein. Le long de la Avenida calle 63, les jeunes font sagement la queue pour rentrer dans l'enceinte des concerts. La plupart ont l'air d'avoir 16-18 ans. La semaine ils portent l'uniforme: pantalon à pince pour les garçons, jupe plissée à carreaux au-dessus du genou et grandes chaussettes blanches pour les filles, chemise impeccable et gilet sagement boutonné pour tous. Mais là c'est le week-end alors on se lâche. Casquette de travers - T-shirt immense - baggy pour les B-Boys, casquette de travers - top décolleté assorti - baggy assorti et soit-disant négligeamment posé sur les hanches pour les B-Girls. Tout le monde a l'air sorti de Compton/ Los Angeles.

L'entrée est gratuite, et les mesures de sécurité sont draconniennes. Arrivé à la barrière, les B-Boys et les B-Girls ouvrent leur sac s'ils en ont un (fortement déconseillé!!). Puis ils et elles doivent enlever leur veste et sont fouillés par palpation. Ensuite ils et elles enlèvent leurs chaussures, qui sont inspectées. Et enfin il doivent parcourir les quelques mètres qui les séparent de l'entrée de la Plaza de Eventos avec leurs effets à la main et ne se rechausser qu'une fois le sas de sécurité dépassé. Autant pour les B-Boys et B-Girls stylés au top, mais tout le monde se plie aux instructions sans broncher. Les colombiens ont l'habitude, et ce sont les conditions à respecter pour la tenue d'un festival gratuit et en plein air à Bogota!

Friday, October 06, 2006

Can't you hear me when I call (Manu Chao - Mama Call)

Petites tranches de vie à Bogota...

Vendredi soir 17h30, calle 80 # carrera 12 devant le Centro Comercial Atlantis, "Zona Rosa":

C'est la première soirée du week-end. Le jour tombe et le quartier s'éveille. Les jeunes branchés commencent à peupler les bars et les boutiques hype. Les 4*4 rutilants, aux vitres fumées, sillonent lentement le quartier.

Plus lentement encore, un cheval éflanqué tire péniblement une charrette remplie à ras bord de cartons. Perchés sur la charrette, deux recycleurs pratiquement en haillons.

Au milieu des bruits de sabots, une sonnerie de portable retentit. Non, ce n'est pas le Nokia dernière technologie de la fille de bonne famille qui marche devant moi. C'est le recycleur, qui décroche et crie à son collègue:

"Oye, para el caballo, que no se escucha nada!"

Wednesday, October 04, 2006

Bella es la India Catalina, bonita es Susana Caldas (Diomedes Diaz - La Reina de Cartagena)

Pendant ce voyage je n'ai pas été souvent au centre historique de Cartagena car... eh oui... il y a une ville et surtout une vie en dehors des murailles, ce que la plupart des colombiens de l'intérieur ont tendance à oublier. Et quand j'y ai été, je n'ai presque pas sorti mon appareil photo dans la rue. Je le ferai peut-être à l'avenir et je vous en ferai profiter bien évidemment.

Mais ça serait quand même dommage de ne pas voir de quoi il s'agit quand je vous parle de Patrimoine de l'Humanité!

En attendant je vous propose de surfer à travers les photos de ces quelques photographes professionnels, vu que c'est pour la plupart des photos que je réussirai jamais à faire moi-même :-) Bon, les photos de Marcus machin font pas beaucoup avancer le schmilblick et celles de Mangini sont datées (maintenant les fils électriques sont enterrés dans tout le centre historique) mais par contre j'aime beaucoup le regard de Monsieur Andres.

Tiens au fait, la India Catalina, symbole de Cartagena, a été déplacée de quelques mètres à cause des travaux du TransCaribe. Indignation municipale généralisée!!!

Tuesday, October 03, 2006

Champetun, champetudo, aprieta, te quiero mas (Joe Arroyo - Te quiero mas)

Comme je vous disais plus tôt, à Cartagena il n'y a pas de vie sans musique. J'ai donc déniché pour vous des magnifiques "clips de blédards" pour que vous fassiez connaissance avec la musique qu'on entend tous les jours à Cartagena. (Si les vidéos sont "hachées", laissez défiler presque jusqu'au bout sans le son et relancez les du début, histoire que l'ordi les aie en mémoire).

A Cartagena bien sûr, on écoute de la salsa (surtout dans ma famille!!!). Et en ce moment parmi les groupes colombiens c'est l'Orquesta Guayacan - Cuando hablan las miradas qu'on entend partout.
Côté pop il y a l'inégalable et innimitable Shakira Mebarak nationale, et comme on la voit se trémousser partout sur nos écrans, je vous propose un morceau plus intimiste qui me touche particulièrement: Shakira - No.

On continue avec le Vallenato, ou plutôt ce qu'on appelle le "Vallenato Nueva Ola", qui est son équivalent moderne. Voici le très joli clip de Peter Manjarres - El Amor de mi Sabana: grandes jupes, sombrero "vueltiao" et vaches: c'est la Sabana del Caribe, la région de Sincelejo. Pour les spécialistes, ce n'est pas un vrai vallenato mais un vallenato mélangé avec un porro, le rythme de la Sabana. Car maintenant on mélange le vallenato avec tout: avec la salsa et même avec le reggaeton! Et au fait, petite précision: en Amérique du Sud l'accordéon n'est PAS un instrument ringard ;-)

Chez les jeunes on écoute beaucoup de reggaeton, mais 90% des groupes sont de Puerto Rico et les 10% restants de Panama. Bon, je vous propose quand même le duo panaméen Mach & Daddy - Las Solteras, avec un clip un peu moins bling-bling que le style portoricain et un refrain un peu moins macho aussi ('E mejo' 'ta sola que mal acompaña'...)

Bon, voilà pour le côté commercial, maintenant la vraie musique de Cartagena, celle qui est née dans les quartiers les plus pauvres au sein des communautés de palenqueros, les descendants des esclaves, c'est la Champeta Criolla, un mélange de Soukous d'Afrique Centrale francophone, de Highlife d'Afrique Centrale anglophone, de Reggae et Ragga jamaïcain, Compa haïtien, et d'autres rythmes de la Caraïbe. La Champeta, c'est une musique et une culture populaire: elle est née dans les sounds-systems de Cartagena ("los picós", de l'anglais "pick-up", les méga enceintes assourdissantes des sounds-systems) et leurs DJ annonçant les dernières nouveautés("la placa").
Attention pur clip de blédard! Pour commencer en douceur: Anne Swing - La Vuelta, et Hernan Hernandez - El Paga Diario (pauvre blanc de service qu'ils ont chopé pour le clip!!), et pour ceux qui n'ont pas froid aux yeux, histoire de savoir comment ça se danse vraiment dans les soirées: El Afinaito - Busco alguien que me quiera et Mr Black - Los Trapitos al Agua.
Voilà, maintenant vous avez vu, entendu et ressenti l'héritage africain de Cartagena et vous me croyez enfin depuis le temps que je vous parle des liens entre la Colombie et l'Afrique ;-) D'ailleurs, si vous ne comprenez pas la moitié des paroles, c'est normal: les palenqueros parlent un mélange d'espagnol et de langue bantoue. La Champeta est née à Cartagena, mais elle est maintenant diffusée sur toute la Côte colombienne et est populaire aussi dans la Caraïbe et à Panama. Une belle revanche pour une population afro-descendante complètement marginalisée en Colombie...

Monday, October 02, 2006

Y solo ten mi numero telefonico, para cuando te sientas sola (Wisin y Yandel - El Telefono)

Petite prolongation cartagenera pour vous présenter mon cousin Pedro et vous faire un petit cours d'économie appliquée niveau débutants.

Pedro fait un métier très XXIe siècle, caractéristique de l'ère de ce qu'on appelle les NTICs dans les conférences sérieuses entre universitaires (Nouvelles Technologies de l'Information et de la Communication). Il l'exerce dans les règles de l'art de la concurrence pure et parfaite chère aux économistes (multiplicité des vendeurs, transparence des prix, libre circulation des facteurs de production, adaptation fluide de l'offre et de la demande...). Et pourtant ni les économistes érudits ni les multinationales et leurs études de marché n'avaient vu venir ce genre de métier.

Pedro vend des "minutes". C'est-à-dire qu'il a plusieurs téléphones portables avec des abonnements aux trois grand réseaux colombiens, et il les mets à disposition des clients en faisant payer la communication à l'unité. Nokia, Motorola et consorts n'ont rien vu venir et ont dû s'adapter en vitesse en commercialisant des modèles de téléphone simples, résistants et bon marché: la Logan du téléphone portable (oui oui, celui que j'ai acheté en arrivant par exemple).

Pourquoi les économistes n'ont rien vu venir? Ma réponse: seuls les économistes du développement ont mis les pieds dans l'hémisphère Sud et savent que là où les finances font défaut règne la vente à l'unité. Quand on n'a pas beaucoup de sous on n'achète pas de piles, pansements et cigarettes par paquets, ni de lessive en énormes bidons, ni de réserves alimentaires pour un régiment. Peu importe que cela "revienne" moins cher d'acheter en gros. On achète au fur et à mesure des arrivées d'argent et des besoins parce que ça "coûte" moins cher comme ça.

Et pour les téléphones portables, c'est pareil! Ici la règle c'est que tout le monde a un portable, mais personne n'a de crédit! Ceux qui ont un peu d'argent achètent des cartes prépayées, mais la plupart des gens préfèrent téléphoner dans la rue. D'autant que les opérateurs n'ont pas harmonisé les tarifs et qu'il revient très cher d'appeler un portable d'un réseau différent du sien.

Avec l'abonnement, la minute revient à 100 pesos. Pedro travaille la plupart du temps sur le marché de Cartagena, où la concurrence entre les nombreux vendeurs de minutes a fixé le prix à 250-300 pesos la minute. De nuit ou lorsqu'il va travailler près des hôtels ou des boîtes du centre-ville, le tarif augmente à 400 pesos la minute. Il retourne alors son gilet marqué "llamadas" pour faire apparaître "llamadas a 400$".

La concurrence est parfaite puisque s'il augmente les tarifs, les clients iront ailleurs et il fera moins de bénéfice. Et s'il les diminue et que les autres vendeurs suivent il gagnera également moins par communication. L'équilibre est donc atteint. Le seul moment où il peut se permettre d'augmenter les tarifs en journée, c'est quand les autres vendeurs ont écoulé toutes les minutes prévues à leur forfait alors que lui en a encore. Forcément, les clients se rabattront sur le vendeur à qui il reste des minutes, même s'il faut payer un peu plus cher.

Comme le savent les économistes du développement, ce qui importe dans ce genre de métier ce n'est pas de travailler 8h par jour, c'est d'atteindre le but qu'on s'est fixé pour la journée et ensuite on rentre chez soi. Pour les femmes sur le marché, ça sera de vendre toute la marchandise qu'elles auront apporté. Pour Pedro, c'est de vendre 100 minutes chaque jour, ce qui lui fait un bénéfice de 20 000$ (6,6€). S'il voit que la journée est difficile, il change de quartier pour essayer de faire quand même son bénéfice du jour. S'il passe lui-même quelques appels, ils les décompte sur ses bénéfices du jour et travaille un peu plus. Parfois il faut beaucoup marcher et faire de longues journées, parce qu'il ne faut pas perdre de vue qu'à la fin du mois il faut payer l'abonnement de toutes façons. Plus d'un s'est lancé sur l'aubaine sans bien en comprendre les contraintes, et s'est endetté parce qu'il ne vendait pas assez de minutes alors qu'il avait encore de longs mois d'abonnements dûs contractuellement.

Les journées sont effectivement de plus en plus difficiles. En mars quand Pedro a souscrit les abonnements, ils n'étaient pas beaucoup de vendeurs sur le marché. Mais avec l'explosion de la téléphonie mobile, tout le monde a flairé le filon. Sur le marché, il y a donc les vendeurs de minutes, qui ne font que ça. Mais la vendeuse d'avocats vend aussi des minutes, ainsi que le poissonnier et le fleuriste. Avec l'augmentation de l'offre et la concurrence accrue, les prix baissent et il devient de plus en plus difficile d'atteindre les 100 minutes par jour vendues. A l'échéance de ses abonnements, Pedro verra si c'est toujours une activité rémunératrice ou s'il change. Il reviendra peut-être à son commerce d'avant: vendre des bonbons dans la rue.

En attendant, il rêve d'apprendre le français et l'anglais, de voyager et de découvrir le monde au delà du marché de Cartagena. Et il se rappelle avec des yeux brillants le jour où ma mère lui a offert Les Misérables et que grâce à l'imagination il a voyagé à travers le temps et l'espace...

Sunday, October 01, 2006

Y escogi el Hotel Caribe, por ser mas cartagenero (Diomedes Diaz - La Reina de Cartagena)

Dimanche: dernier jour à Cartagena. Je fais ma valise chez Tio Gilberto en début d'après-midi car on va tous se réunir chez Tia Sady avant mon départ. En attendant le taxi, petite danse sur la terrasse...

Petite précision! pour toutes les photos du jour il manque une dimension essentielle: la musique à fond les tympans!!!! Navrée, car c'est vraiment une dimension essentielle de la culture de Cartagena :-D

Chez Sady, la famille est réunie. De gauche à droite, je vous présente: Tio Gilberto ("Gilbert" ou "Gilbertico") le papa de Jinner, Sandra et le bébé Jesus, mon père Francisco ("Pacho" ou "Pachiquito"), Tia Clara la maman de Cori, Tio Guillermo ("Guillo" ou "Guillermito") le papa de Yei, et Tia Sady la maman de Meli.

De mes oncles et tantes qui habitent Cartagena il manque Tia Rosalia ("Rosa") la maman de Daniela la princesse. Vous trouvez que j'ai une grande famille? Il manque encore Tia Dolores ("Lola"), Tia Juana et Tio Wilfrido qui vivent à Caracas au Venezuela, et Silfrido, Nilsa, Lilia et José les demi-frères et soeurs de mon père. Euh... c'est tout, hahaha!!

Alors, voilà, pour terminer en beauté mon récit de voyage: ma chère cousine Meliza "La Loca" prise en flagrant délit en train de faire son show, hehehe ;-)