Tuesday, November 14, 2006

Je ne crois plus en l'illicite, c'est ma croyance, mon thème et mon titre (Kerry James - Je ne crois plus en l'illicite)

Mardi 22h, dans une ruelle à l'intérieur des murailles:

Un homme est accroupi en plein milieu de la chaussée, une lampe de poche à la main. Il farfouille dans un trou dans l'asphalte en parlant dans sa barbe... Il est en train de trafiquer son compteur d'eau pour qu'il tourne plus lentement!

En Colombie, l'eau comme l'électricité ont des tarifs différents selon la catégorie socio-économique (estrato social, allant de 1 à 6). Mais tout le monde sans exception se plaint du prix de l'eau. De plus, la Colombie est riche en eau potable mais même quand on a l'eau courante, elle n'arrive pas tous les jours. Ma tante Clara habite dans un quartier d'estrato 3 alors que les autres oncles et tantes habitent dans des zones estrato 2, mais chez elle l'eau n'arrive qu'un jour sur deux. La cuisine, les salles de bain et la patio sont donc envahies de citernes. Du coup les colombiens utilisent l'eau comme un bien précieux, et il n'est pas question de la gaspiller ni dans un foyer pauvre ni dans une famille aisée. Bon, quant au sabotage de compteur... pas très civique! C'est le fameux dilemne du "passager clandestin": l'eau est chère donc ca incite les gens à frauder, ce qui renchérit encore plus le service pour les honnêtes citoyens qui payent leurs factures sans broncher. On va dire qu'on n'a rien vu...

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