Monday, January 01, 2007

Un abrazo a mi vecino, un trago'e ron p'al amigo que se va, la alegria de nuestros hijos, el año que viene ya (Gloria Estefan - Felicidades)

24/12/2006
C'est Noël!!!

La journée commence doucement pour cause de récupération de la soirée de la veille ;-) Mon oncle se réveille à 10h (au lieu de 4h30!!) et renonce donc à ses 2h de vélo matinales vu qu'il fait déjà plus de trente degrés. On commence la journée affalés sur des chaises en plastique sur la terrasse en écoutant du vallenato à fond la caisse, une bière glacée à la main. C'est une étrange sensation de lendemain-veille de fête :-)

La saison taurine approche en Colombie, et un voisin tient à nous initier aux subtilités de la "corraleja". Les baffles géantes ont déjà été déménagées sur la terrasse donc pas de problème pour déplacer le meuble télé itou... En matière de "La corraleja pour les Nuls", on a droit à un best of des vidéos les plus croustillantes des corralejas colombiennes. La corraleja, c'est comme les lâchers de taureaux dans les villages d'Espagne, sauf que ça se pratique dans une arène montée pour l'occasion. Les intrépides se battent au portillon, armés de divers accessoires pour attirer le taureau (le parapluie est un must). Et là, c'est le carnage... corps piétinés par le taureau, lancés plusieurs mètres en l'air par ses cornes, éventrés (avec zoom du cameraman histoire de voir de ses yeux vus que le gars n'est pas près de se relever...), chevaux massacrés, vaines tentatives de sauvetage, évacuation des agonisants par le col de la chemise (civière? minerve? connais pas!). Commentaires de mon oncle (approuvé par toute l'assistance): "s'il n'y a pas de mort(s) pendant la corraleja, c'est une mauvaise année..." Les voisins nous apprennent les arcanes de la corraleja: la plupart des intrépides payent pour entrer dans l'arène (et risquer leur vie!!) mais d'autres sont payés. C'est par exemple le cas lorsqu'un éleveur décide de se débarrasser de l'un de ses taureaux qui a trop mauvais caractère, et propose une récompense pour celui qui parviendra à planter les banderilles. Sumi et moi sommes au bord du vomissement, mais le reste de l'assistance s'éclate... Trois jours après, mes amis emmèneront Sumi à la corraleja de Turbaco, qui marque le début de la saison taurine sur la Côte. Moi merci, ça m'a pas manqué!

Heureusement, c'est l'heure de partir à la plage. Yiiihhhaaaaa!!!! On part pour Bocagrande en troupeau (hahaha) et on marche pendant un temps interminable car les messieurs n'arrivent pas à se mettre d'accord sur la meilleure plage. Trop de choix tue le choix... Et on se pose donc à Castillo Grande une demi-heure avant le coucher du soleil. Sumi fait la planche dans la mer en grignotant des bâtons de mangue verte salée sur fond de soleil couchant... c'est le plus beau jour de son année 2006, me dit-elle. Je n'arrive pas à croire que c'est Noël et j'essaye déséspérément de trouver le lien entre ce que j'ai sous les yeux et mes Noëls d'il y a 3-4 ans (Montréal, tempêtes de neige, jus de canneberge...). Ben en fait y'en a qu'un... c'est moi! Je savoure chaque seconde...

Bon, c'est pas tout ça mais y'a un réveillon à préparer! Direction le supermarché, car Sumi et moi, vaillantes, avons promis de cuisiner la moitié du repas de Noël :-) A 20h-21h, le centre commercial est plein à craquer. Normal, ici on ne commence à manger qu'à minuit. Au menu, plus métissé, c'est pas possible:


Foie gras allongé sur son canapé
Boeuf en sauce créole
Riz à la noix de coco
Haricots verts à l'ail
Pommes de terre masala
Fontaine d'Uva Postobon

A minuit, tout le monde s'embrasse, et on commence à manger. Enfin presque. Il faut d'abord servir une assiette pour la voisine qui a fait goûter sa cuisine la veille, puis servir quelques toasts de foie gras aux opportuns visiteurs qui viennent de passer nous souhaiter un Joyeux Noël, puis encore deux autres assiettes pour les voisines sinon on se fait mal voir... Bon ok, à notre tour! Etrangement, on n'a pas raté notre coup et les saveurs se marient bien. Le seul petit problème, évidemment, c'est le foie gras par 30 degrés... Il a beau être dans le congélateur depuis son arrivée à Cartagène, et sorti au dernier moment, c'est la fonte des glaces accélérée (cf l'amas jaune vif sur la petit assiette)! Mais bon, j'ai pas encore battu le record de Môman avec sa légendaire tentative d'importation de camembert à Cartagena il y a vingt ans, hihihi...

La tradition pour les jeunes, c'est de sortir danser après le repas de Noël. Mais entre les émotions du jour, la plage et le repas de Noël, Sumi et moi nous endormons en quelques secondes malgré l'air saturé de décibels dans tout le quartier... Joyeux Noël!

2 comments:

The Chapati Kid said...

Oh Meli,

You captured it SO beautifully! It certainly was the best day of the year for me...

Anonymous said...

Désolée, le camembert, c'était un munster ! et ça n'était pas moi, mais la maman de Lucilla. Moi, c'était le gratin dauphinois dont les patates n'ont jamais voulu cuire !
Môman