Début 2006, je commence à former le projet de partir m'installer en Colombie. Je pars deux semaines entre fin février et début mars, pour une première visite "exploratoire". C'est un court séjour donc je ne me soucie pas trop de ma demande de carte d'identité en cours. Je pars avec mon passeport français qui me donne le droit de rentrer en Colombie sans visa (et de sortir sans problème) en tant que touriste.
A l'arrivée à Bogota, le fonctionnaire du service d'immigration (le DAS - Departamento Administrativo de Seguridad) me pose les questions d'usage:
- Que venez-vous faire en Colombie? Combien de temps restez-vous? etc...
- Je viens faire du tourisme et rendre visite à ma famille et à des amis.
- Ah, ok. Effectivement vous parlez bien l'espagnol, je me demandais... Mais si vous avez de la famille colombienne, vous avez vos papiers colombiens?
A l'arrivée à Bogota, le fonctionnaire du service d'immigration (le DAS - Departamento Administrativo de Seguridad) me pose les questions d'usage:
- Que venez-vous faire en Colombie? Combien de temps restez-vous? etc...
- Je viens faire du tourisme et rendre visite à ma famille et à des amis.
- Ah, ok. Effectivement vous parlez bien l'espagnol, je me demandais... Mais si vous avez de la famille colombienne, vous avez vos papiers colombiens?
- Non, je n'ai pas de passeport colombien, monsieur.
J'évite les détails, il me met un tampon sur mon passeport et je ne m'en soucie pas vraiment. Après 10h de vol, le tampon c'est le signe qu'on va enfin respirer de l'air frais et pouvoir se reposer. Pas le moment de se poser des questions existentielles...
Le jour de mon départ, 15 jours après, je repars directement de Cartagena à Paris avec une escale de 3h à Bogota. A Bogota, il y a un aéroport national (Puerto Aereo) et un international (Aeropuerto Internacional El Dorado), l'un à côté de l'autre. Avianca n'a pas trop de retard sur le vol national, encore une chance... Je récupère mes 2 bagages extra-lourds et prends la navette de suite. Du coup je me retrouve à El Dorado dans les premiers à enregistrer pour le vol à destination de Paris.
En faisant la queue, je découvre horrifiée le montant de la taxe d'aéroport: j'ai totalement oublié de garder des sous pour la payer! Mais je vois que ce n'est pas un si gros montant vu qu'en tant que touriste je suis dispensée d'une seconde taxe plus élevée. Bon, je n'ai "plus qu'à" trouver un distributeur. Soit dit en passant, en Colombie il n'y a pas de charriot à bagages à disposition des passagers, mais des coolies qui louent leurs services (et leur chariot). Je m'abstiens donc et me trimbale avec mes valises à l'étage au-dessus (sans ascenseur) jusqu'au distributeur. Je retire les sous nécessaires et repars faire la queue.
Après quand même vingt minutes, l'hôtesse qui jette un coup d'oeil préliminaire aux passeports des gens qui font la queue arrive jusqu'à moi. Etonnée, elle me demande ce que je suis venue faire en Colombie. Je répète:
- Faire du tourisme et voir ma famille et des amis
- Ah bon? C'est bizarre, vous n'avez pas un visa de touriste sur votre passeport!
- QUOI???!!!!
- Ben oui, vous avez un tampon "TV" au lieu d'un tampon "TU". Le tampon "TV" ne vous dispense pas de la deuxième taxe d'aéroport.
Aaarrrgghhh... Un groupe de filles colombiennes et européennes derrière moi prend ma défense et crie au scandale. Peine perdue, il faut voir ça avec le DAS. Comme je ne suis pas trop pour laisser mes bagages pour aller au bureau du DAS, elles prennent l'affaire en main et vont se renseigner pour moi. Elles obtiennent que la fonctionnaire accepte d'étudier mon cas, mais si je me déplace moi-même. Et c'est reparti pour un tour dans l'aéroport avec mes valises et en abandonnant ma place dans la queue encore une fois. Arrivée au guichet, je demande, je supplie, j'explique, je m'énerve. La fonctionnaire prend mon passeport sans m'adresser un regard, puis appose un coup de tampon et me le rend sans plus de commentaires: "TU"! Euhh... merci!
Je repars vers la queue, l'encre de mon "TU" à peine sèche et je brandis mon passeport au visage de l'hôtesse. Elle me dit:
- Ah, quelle chance! Maintenant vous pouvez aller demander l'exemption de taxes
- Comment ça, c'est pas automatique?
- Ah non, il faut que vous alliez demander un certificat d'exemption au bureau XYZ
Et c'est re-reparti! Le monsieur me regarde d'un air louche (quinze minutes avant, l'hôtesse lui avait montré mon tampon "TV") mais me délivre le fameux sésame. Pffioouuuu... Je retourne enfin dans la queue et j'enregistre parmi les derniers passagers, épuisée, en sueur, énervée... Les filles derrière moi m'affirment que tout cela n'a sûrement pas été le fruit d'une erreur. Elles y voient plutôt une entente entre douaniers et hôtesses pour se mettre l'argent des taxes dans la poche au passage, ce qui expliquerait que finalement la fonctionnaire du DAS n'a pas bronché pour corriger mon passeport (on fait ses bénéfices sur tous ceux qui ne râlent pas, de toutes façons...). A bout de forces mais victorieuse, je m'écrase sur mon siège et je suis endormie avant même le décollage...
Avec le recul, je suis arrivée à une autre conclusion. D'après moi, la raison pour laquelle les douaniers refusent systématiquement de me considérer comme une touriste, c'est évidemment à cause de ma tête et de mon espagnol. Comme ils supposent automatiquement que j'ai la double nationalité, ça les défrise que je "n'utilise pas" mon passeport colombien (inexistant en fait). Et cette petite aventure en mars dernier n'a été qu'un avant-goût de ce qui m'attendait depuis que je suis revenue. Comme pour bien confirmer cette version de l'"incident", on m'a refait le coup du tampon "TV" lors de mon arrivée à Bogota en août dernier, compliquant encore plus ma situation vu que je n'avais plus un billet d'avion de deux semaines mais d'un an...
J'évite les détails, il me met un tampon sur mon passeport et je ne m'en soucie pas vraiment. Après 10h de vol, le tampon c'est le signe qu'on va enfin respirer de l'air frais et pouvoir se reposer. Pas le moment de se poser des questions existentielles...
Le jour de mon départ, 15 jours après, je repars directement de Cartagena à Paris avec une escale de 3h à Bogota. A Bogota, il y a un aéroport national (Puerto Aereo) et un international (Aeropuerto Internacional El Dorado), l'un à côté de l'autre. Avianca n'a pas trop de retard sur le vol national, encore une chance... Je récupère mes 2 bagages extra-lourds et prends la navette de suite. Du coup je me retrouve à El Dorado dans les premiers à enregistrer pour le vol à destination de Paris.
En faisant la queue, je découvre horrifiée le montant de la taxe d'aéroport: j'ai totalement oublié de garder des sous pour la payer! Mais je vois que ce n'est pas un si gros montant vu qu'en tant que touriste je suis dispensée d'une seconde taxe plus élevée. Bon, je n'ai "plus qu'à" trouver un distributeur. Soit dit en passant, en Colombie il n'y a pas de charriot à bagages à disposition des passagers, mais des coolies qui louent leurs services (et leur chariot). Je m'abstiens donc et me trimbale avec mes valises à l'étage au-dessus (sans ascenseur) jusqu'au distributeur. Je retire les sous nécessaires et repars faire la queue.
Après quand même vingt minutes, l'hôtesse qui jette un coup d'oeil préliminaire aux passeports des gens qui font la queue arrive jusqu'à moi. Etonnée, elle me demande ce que je suis venue faire en Colombie. Je répète:
- Faire du tourisme et voir ma famille et des amis
- Ah bon? C'est bizarre, vous n'avez pas un visa de touriste sur votre passeport!
- QUOI???!!!!
- Ben oui, vous avez un tampon "TV" au lieu d'un tampon "TU". Le tampon "TV" ne vous dispense pas de la deuxième taxe d'aéroport.
Aaarrrgghhh... Un groupe de filles colombiennes et européennes derrière moi prend ma défense et crie au scandale. Peine perdue, il faut voir ça avec le DAS. Comme je ne suis pas trop pour laisser mes bagages pour aller au bureau du DAS, elles prennent l'affaire en main et vont se renseigner pour moi. Elles obtiennent que la fonctionnaire accepte d'étudier mon cas, mais si je me déplace moi-même. Et c'est reparti pour un tour dans l'aéroport avec mes valises et en abandonnant ma place dans la queue encore une fois. Arrivée au guichet, je demande, je supplie, j'explique, je m'énerve. La fonctionnaire prend mon passeport sans m'adresser un regard, puis appose un coup de tampon et me le rend sans plus de commentaires: "TU"! Euhh... merci!
Je repars vers la queue, l'encre de mon "TU" à peine sèche et je brandis mon passeport au visage de l'hôtesse. Elle me dit:
- Ah, quelle chance! Maintenant vous pouvez aller demander l'exemption de taxes
- Comment ça, c'est pas automatique?
- Ah non, il faut que vous alliez demander un certificat d'exemption au bureau XYZ
Et c'est re-reparti! Le monsieur me regarde d'un air louche (quinze minutes avant, l'hôtesse lui avait montré mon tampon "TV") mais me délivre le fameux sésame. Pffioouuuu... Je retourne enfin dans la queue et j'enregistre parmi les derniers passagers, épuisée, en sueur, énervée... Les filles derrière moi m'affirment que tout cela n'a sûrement pas été le fruit d'une erreur. Elles y voient plutôt une entente entre douaniers et hôtesses pour se mettre l'argent des taxes dans la poche au passage, ce qui expliquerait que finalement la fonctionnaire du DAS n'a pas bronché pour corriger mon passeport (on fait ses bénéfices sur tous ceux qui ne râlent pas, de toutes façons...). A bout de forces mais victorieuse, je m'écrase sur mon siège et je suis endormie avant même le décollage...
Avec le recul, je suis arrivée à une autre conclusion. D'après moi, la raison pour laquelle les douaniers refusent systématiquement de me considérer comme une touriste, c'est évidemment à cause de ma tête et de mon espagnol. Comme ils supposent automatiquement que j'ai la double nationalité, ça les défrise que je "n'utilise pas" mon passeport colombien (inexistant en fait). Et cette petite aventure en mars dernier n'a été qu'un avant-goût de ce qui m'attendait depuis que je suis revenue. Comme pour bien confirmer cette version de l'"incident", on m'a refait le coup du tampon "TV" lors de mon arrivée à Bogota en août dernier, compliquant encore plus ma situation vu que je n'avais plus un billet d'avion de deux semaines mais d'un an...
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