28/12/2006
Entre Noël et le Jour de l'An, c'est la déprime totale.
Bogota s'est vidée de ses habitants; il n'y a pas un chat dans les rues. Je n'ai pu rester à Cartagena que 3 jours. Je laisse Sumi aux bons soins de mes amis et je repars à Bogota travailler. 90% de mon travail se fait par mail, Internet ou téléphone; les bureaux qui nous hébergent ont fermé, mes interlocuteurs à l'étranger sont tous en vacances; ma superviseure reste joignable mais prend une semaine de repos. Malgré tout ça, je dois être à Bogota... "pour le cas où". Le privilège du dernier arrivé... Jusqu'à la 2e semaine de janvier je n'aurai jamais plus de 2h de travail par jour au lieu de 4, coincée à Bogota.
En plus de ça, je me retrouve entre deux solutions d'hébergement, et je dois me résigner à prendre une chambre d'hôtel en attendant d'avoir à nouveau un toit. Je trouve une auberge de jeunesse dans la Candelaria, prix imbattable, simple et propre. Bizarrement, la pension est spécialisée sur les touristes israéliens, et la moitié des informations aux hôtes sont en hébreu! A part ça, les clients viennent de partout dans le monde et ont tous les profils:
* un trentenaire négociant en pierres précieuses indien, grandi à New York de parents élevés en Tanzanie, qui part voir les mines dans la jungle pour faire les meilleures affaires;
* un autre négociant en pierres précieuses, français d'origine algérienne, qui vient en Colombie depuis plus de dix ans et connaît tous les filons du marché;
* une hippie canadienne, dread locks blondes jusqu'à la taille, qui fabrique des bijoux et les vend dans la rue;
* une jeune femme d'origine colombienne adoptée par des colombiens-américains, qui vient rechercher et faire la connaissance de ses deux familles;
* un brésilien qui a l'accent British en anglais car il a vécu deux ans à Londres, et l'accent madrilène en espagnol car son ex est britanno-espagnole;
* un australien qui trouve la Colombie reposante après avoir traversé la frontière Inde-Chine en jeep en compagnie de trois moines tibétains clandestins;
* deux israéliennes épuisées après 5 mois de voyage à travers l'Amérique Latine, qui ont décidé d'aller s'écraser sur la plage à Taganga, tant pis pour la visite de la Colombie...
Certains sont sympas, intéressants, mais ce n'est pas non plus l'Auberge Espagnole. Ce qui ressort de ma petite analyse sociologique du touriste en Colombie n'est pas très flatteur. Pour la plupart, ils voyagent à travers l'Amérique Latine et en profitent pour visiter la Colombie, la destination ultime. On n'est pas un "vrai" voyageur si on n'a pas "fait" la Colombie. Beaucoup ne parlent pas un mot d'espagnol et font l'effort minimum; pour les échanges culturels on repassera... Plusieurs me disent que je suis la première colombienne avec qui ils parlent (en anglais). Et le programme est serré, pas vraiment de place à l'improvisation car il y a encore 2 mois de voyage derrière.
D'ailleurs, le quotidien du tour-du-mondiste n'est pas bien attrayant. Un pot-pourri des discussions avec mes co-hôtes, ça donne: Arrivés dans la nuit après un voyage de 24h en provenance d'une capitale voisine, la grasse mat' est royalement autorisée jusqu'à... 8h. Les cernes bien marquées, direction le supermarché pour le ravitaillement, puis étude des guides touristiques et élaboration du programme du jour entre deux fourchettes d'oeufs brouillés-saucisses-céréales. Sans plus traîner, on lace les grosses chaussures, on vérifie les batteries de l'appareil photo numérique, bouteille d'eau dans le sac à dos et top départ! Retour épuisés à la tombée de la nuit, il faut maintenir les yeux ouverts et passer 2h à mettre les photos en ligne pour les amis. Puis on refait les sacs car on prend le premier car le lendemain. On se reposera pendant les 15h de route (sic)... Dans ces conditions, je suis bien contente de ne connaître "que" trois pays d'Amérique Latine, et je laisse le fantasme du Tour du monde à d'autres!
Entre Noël et le Jour de l'An, c'est la déprime totale.
Bogota s'est vidée de ses habitants; il n'y a pas un chat dans les rues. Je n'ai pu rester à Cartagena que 3 jours. Je laisse Sumi aux bons soins de mes amis et je repars à Bogota travailler. 90% de mon travail se fait par mail, Internet ou téléphone; les bureaux qui nous hébergent ont fermé, mes interlocuteurs à l'étranger sont tous en vacances; ma superviseure reste joignable mais prend une semaine de repos. Malgré tout ça, je dois être à Bogota... "pour le cas où". Le privilège du dernier arrivé... Jusqu'à la 2e semaine de janvier je n'aurai jamais plus de 2h de travail par jour au lieu de 4, coincée à Bogota.
En plus de ça, je me retrouve entre deux solutions d'hébergement, et je dois me résigner à prendre une chambre d'hôtel en attendant d'avoir à nouveau un toit. Je trouve une auberge de jeunesse dans la Candelaria, prix imbattable, simple et propre. Bizarrement, la pension est spécialisée sur les touristes israéliens, et la moitié des informations aux hôtes sont en hébreu! A part ça, les clients viennent de partout dans le monde et ont tous les profils:
* un trentenaire négociant en pierres précieuses indien, grandi à New York de parents élevés en Tanzanie, qui part voir les mines dans la jungle pour faire les meilleures affaires;
* un autre négociant en pierres précieuses, français d'origine algérienne, qui vient en Colombie depuis plus de dix ans et connaît tous les filons du marché;
* une hippie canadienne, dread locks blondes jusqu'à la taille, qui fabrique des bijoux et les vend dans la rue;
* une jeune femme d'origine colombienne adoptée par des colombiens-américains, qui vient rechercher et faire la connaissance de ses deux familles;
* un brésilien qui a l'accent British en anglais car il a vécu deux ans à Londres, et l'accent madrilène en espagnol car son ex est britanno-espagnole;
* un australien qui trouve la Colombie reposante après avoir traversé la frontière Inde-Chine en jeep en compagnie de trois moines tibétains clandestins;
* deux israéliennes épuisées après 5 mois de voyage à travers l'Amérique Latine, qui ont décidé d'aller s'écraser sur la plage à Taganga, tant pis pour la visite de la Colombie...
Certains sont sympas, intéressants, mais ce n'est pas non plus l'Auberge Espagnole. Ce qui ressort de ma petite analyse sociologique du touriste en Colombie n'est pas très flatteur. Pour la plupart, ils voyagent à travers l'Amérique Latine et en profitent pour visiter la Colombie, la destination ultime. On n'est pas un "vrai" voyageur si on n'a pas "fait" la Colombie. Beaucoup ne parlent pas un mot d'espagnol et font l'effort minimum; pour les échanges culturels on repassera... Plusieurs me disent que je suis la première colombienne avec qui ils parlent (en anglais). Et le programme est serré, pas vraiment de place à l'improvisation car il y a encore 2 mois de voyage derrière.
D'ailleurs, le quotidien du tour-du-mondiste n'est pas bien attrayant. Un pot-pourri des discussions avec mes co-hôtes, ça donne: Arrivés dans la nuit après un voyage de 24h en provenance d'une capitale voisine, la grasse mat' est royalement autorisée jusqu'à... 8h. Les cernes bien marquées, direction le supermarché pour le ravitaillement, puis étude des guides touristiques et élaboration du programme du jour entre deux fourchettes d'oeufs brouillés-saucisses-céréales. Sans plus traîner, on lace les grosses chaussures, on vérifie les batteries de l'appareil photo numérique, bouteille d'eau dans le sac à dos et top départ! Retour épuisés à la tombée de la nuit, il faut maintenir les yeux ouverts et passer 2h à mettre les photos en ligne pour les amis. Puis on refait les sacs car on prend le premier car le lendemain. On se reposera pendant les 15h de route (sic)... Dans ces conditions, je suis bien contente de ne connaître "que" trois pays d'Amérique Latine, et je laisse le fantasme du Tour du monde à d'autres!
1 comment:
T'as raison, à quoi bon voyager si c'est pour faire la course et ne pas renconter les gens ! !VIVA SIESTESITA !!!
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