Comme je vous disais plus tôt, à Cartagena il n'y a pas de vie sans musique. J'ai donc déniché pour vous des magnifiques "clips de blédards" pour que vous fassiez connaissance avec la musique qu'on entend tous les jours à Cartagena. (Si les vidéos sont "hachées", laissez défiler presque jusqu'au bout sans le son et relancez les du début, histoire que l'ordi les aie en mémoire).
A Cartagena bien sûr, on écoute de la salsa (surtout dans ma famille!!!). Et en ce moment parmi les groupes colombiens c'est l'Orquesta Guayacan - Cuando hablan las miradas qu'on entend partout.
A Cartagena bien sûr, on écoute de la salsa (surtout dans ma famille!!!). Et en ce moment parmi les groupes colombiens c'est l'Orquesta Guayacan - Cuando hablan las miradas qu'on entend partout.
Côté pop il y a l'inégalable et innimitable Shakira Mebarak nationale, et comme on la voit se trémousser partout sur nos écrans, je vous propose un morceau plus intimiste qui me touche particulièrement: Shakira - No.
On continue avec le Vallenato, ou plutôt ce qu'on appelle le "Vallenato Nueva Ola", qui est son équivalent moderne. Voici le très joli clip de Peter Manjarres - El Amor de mi Sabana: grandes jupes, sombrero "vueltiao" et vaches: c'est la Sabana del Caribe, la région de Sincelejo. Pour les spécialistes, ce n'est pas un vrai vallenato mais un vallenato mélangé avec un porro, le rythme de la Sabana. Car maintenant on mélange le vallenato avec tout: avec la salsa et même avec le reggaeton! Et au fait, petite précision: en Amérique du Sud l'accordéon n'est PAS un instrument ringard ;-)
Chez les jeunes on écoute beaucoup de reggaeton, mais 90% des groupes sont de Puerto Rico et les 10% restants de Panama. Bon, je vous propose quand même le duo panaméen Mach & Daddy - Las Solteras, avec un clip un peu moins bling-bling que le style portoricain et un refrain un peu moins macho aussi ('E mejo' 'ta sola que mal acompaña'...)
Bon, voilà pour le côté commercial, maintenant la vraie musique de Cartagena, celle qui est née dans les quartiers les plus pauvres au sein des communautés de palenqueros, les descendants des esclaves, c'est la Champeta Criolla, un mélange de Soukous d'Afrique Centrale francophone, de Highlife d'Afrique Centrale anglophone, de Reggae et Ragga jamaïcain, Compa haïtien, et d'autres rythmes de la Caraïbe. La Champeta, c'est une musique et une culture populaire: elle est née dans les sounds-systems de Cartagena ("los picós", de l'anglais "pick-up", les méga enceintes assourdissantes des sounds-systems) et leurs DJ annonçant les dernières nouveautés("la placa").
Attention pur clip de blédard! Pour commencer en douceur: Anne Swing - La Vuelta, et Hernan Hernandez - El Paga Diario (pauvre blanc de service qu'ils ont chopé pour le clip!!), et pour ceux qui n'ont pas froid aux yeux, histoire de savoir comment ça se danse vraiment dans les soirées: El Afinaito - Busco alguien que me quiera et Mr Black - Los Trapitos al Agua.
Voilà, maintenant vous avez vu, entendu et ressenti l'héritage africain de Cartagena et vous me croyez enfin depuis le temps que je vous parle des liens entre la Colombie et l'Afrique ;-) D'ailleurs, si vous ne comprenez pas la moitié des paroles, c'est normal: les palenqueros parlent un mélange d'espagnol et de langue bantoue. La Champeta est née à Cartagena, mais elle est maintenant diffusée sur toute la Côte colombienne et est populaire aussi dans la Caraïbe et à Panama. Une belle revanche pour une population afro-descendante complètement marginalisée en Colombie...
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