Saturday, September 30, 2006

Mi porro me sabe a caña, me sabe a toros, me sabe a fiesta, me sabe a ron (Toto la Momposina - Los Sabores del Porro)

Samedi matin, ou plutôt samedi à l'aube: retour à Cartagena. Mon cousin a eu un appel la veille pour un entretien l'après-midi même, et il a réussi à négocier un rendez-vous le samedi à 9h30. Ca nous fait partir de Sincelejo à ... 4h30!!!
A cette heure là il n'y a pas encore de départs de cars, mais il y a déjà des voyageurs. Et comme en Colombie les entrepreneurs ont du flair, il y a donc une flotte de taxis collectifs postée devant les bureaux encore fermés de la compagnie de cars. On négocie le trajet à 30 000$ par personne et le taxi nous déposera devant la porte de chez mon oncle (25 000$ pour le Terminal de bus, mais on est pressés). 15 minutes plus tard on part récupérer les autres passagers qui ont réservé la veille: un couple et leurs 3 enfants, puis deux autres voyageurs. Les taxis longue distance sont par contre des monospaces, et tout le monde a son siège et s'attache. 5h30: départ de Sincelejo.
On ne revient pas par la Troncal de Occidente mais par la Transversal del Caribe, parce que le chauffeur doit déposer un des voyageurs dans un des village qu'elle traverse. La Transversal del Caribe est plus proche de la Côte et c'est l'équivalent d'une départementale. Elle ne traverse pas beaucoup de villages, mais des champs à perte de vue. De Sincelejo à San Onofre, ce sont des champs de maïs; ensuite des cultures de tabac. En passant dans le département de Bolivar à la hauteur de Maria la Baja (le village où ont grandi mon père et ses frères et soeurs), ce sont des plantations de palme. Puis les hameaux se resserrent jusqu'à ce que la Transversal del Caribe rejoigne la Troncal de Occidente près de Malagana.
Il est 7h, le jour est complètement levé et le soleil commence déjà à chauffer. Heureusement, le taxi a la clim'. La route est droite mais la conduite est sinueuse, et ça ne loupe pas: un des enfants rejette son petit-déjeuner, le pauvre... Les taxis collectifs et les camions sont les seuls véhicules, ce qui ne les empêche pas de jouer les rois du bitume entre eux. Et ce n'est pas forcément à l'avantage des taxis: alors que notre chauffeur commence à déboîter pour doubler, un camion arrive de l'arrière à fond la caisse sur la voie de gauche! Devant nous: deux camions donc impossible pour l'as du volant de se rabattre devant nous. En face: un taxi collectif suivi de deux camions. En quelques secondes le taxi d'en face se jette sur le bas côté et tous les autres véhicules freinent à mort. Par je ne sais quel miracle le bolide de 30 tonnes se faufile sans encombre! Tout le monde reprend son souffle et sa route...
Après Malagana les camions de la Troncal et de la Transversal se rejoignent avant le pont, et les bouchons commencent... Les vendeurs le long de la route en profitent pour assaillir les véhicules. C'est long, c'est long, mon cousin regarde sa montre toutes les deux minutes... Ouf! On a enfin passé le canal del Dique. Il est 8h et la circulation reprend. Arjona, Turbaco, Cartagena!
Arrivée à 8h30 chez mon oncle. Mon cousin vole hors du taxi, se douche, s'habille, déjeune et hop! A 9h il est parti pour son entretien. Tellement vite que Tio Guillo et Nati sont paniqués! Ils n'ont pas eu le temps de lui donner leur bénédiction... Quant à moi ça fait ni une ni deux: j'ai gardé les yeux grands ouverts pendant tout le trajet pour admirer le paysage, mais faut pas pousser: je vais finir ma nuit!!

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