Saturday, September 02, 2006

Ojala que llueva cafe en el campo... (Juan Luis Guerra - Ojala que llueva cafe)

Hier, croyez-le ou non, j'ai bu la première tasse de café entière de ma vie.
J'ai jamais aimé ça, sauf pour faire un "canard", c'est-à-dire tremper un morceau de sucre dedans (aucune idée si c'est la terminologie familiale ou si tout le monde appelle ça comme ça :-D ). J'ai l'habitude de dire que je dois avoir un ancêtre britannique perdu, parce que je carbure au thé: ni café colombien, ni vognoble français!
Hier j'ai été invitée dans une réunion de travail. J'ai bien réussi à échanger la tasse d'acceuil de 9h contre un verre d'eau. Mais à 10h, plus moyen d'y échapper: un assistant est arrivé avec une tasse pour chaque participant. Ca aurait été malpoli de refuser une deuxième fois... De toutes façons dans le pays du tinto il fallait bien que ça m'arrive tôt ou tard!
Allez, c'est parti, on fait un effort. Ca sent super bon... Dans le doute, je mets quand même un sucre, et je me lance... Iiiiiaaaarrrrrkkkkkk... C'est amer, au secours!! Diantre, le panier avec le sucre est reparti à l'autre bout de la table... Bon, une gorgée d'eau. Une deuxième gorgée de café... Ouaaah, c'est vraiment par respect pour mes gènes!
Au bout de quarante minutes j'ai enfin réussi à terminer ma (petite) tasse de café. Heureusement, j'avais à peine fini qu'est arrivé l'en-cas de la matinée: chocolate y almojabana. Sauvée! Ici, le chocolat chaud surprend le palais européen parce qu'il est la plupart du temps à base d'eau et non de lait. Mais le chocolat est tellement plus parfumé que ça ne devient pas du jus de chaussettes comme en France. Il y a aussi souvent des épices dedans (cannelle par exemple...). Les almojabanas sont des petits pains à base de farine de maïs et de fromage. Quel soulagement!
Bon, au moins j'ai respecté le patrimoine national. Car attention le café c'est un symbole national presque au même titre que l'orchidée, le condor et le palmier de Quindio (les symboles officiels). Et ici on rigole pas avec le patriotisme: du ministre à la vendeuse de rue, on porte un bracelet avec les couleurs du drapeau. L'hymne national est diffusé régulièrement à la radio, même sur l'équivalent de NRJ, et du coup on l'entend jusque dans les endroits les plus incongrus (au supermarché par exemple!!!). La pub en particulier est super patriotique ("Colombia es unica, Colombiana es unica!", pour la bière du même nom...) Mais le comble c'est justement la pub Aguila Roja, une marque de café:
Là, il faut s'imaginer une musique super pompeuse, et un chant genre touché par la grâce:
"Abrazame Colombia, que no tengo miedo...
Abrazame Colombia, que sé que puedo...
Abrazame Colombia, para volver a confiar...
Abrazame Colombia, que quiero amar!
Tu eres mi historia y todo en lo que creo
Abrazame Colombia, arriba! Animo!"
Puis une voix tonitruante:
"Tomémonos un tinto... seamos amigos!
Café Aguila Roja!
Calidad Certificada!"
Amen!

2 comments:

Anonymous said...

Je te suggère le tinto servi au thermos dans la rue pour t'habituer.
D'abord parce qu'il est déjà (très) sucré, et puis il est fait à la turque mais très léger, donc pas amer puisque c'est de l'arabica de Colombie. J'ai enfin ouvert le paquet de SELLO ROJO que tu avais apporté et il est très suave même dans la cafetière française. Mais rien ne vaudra le 1er café du matin de Julia !

Anonymous said...

L'espresso italien ne plaisante pas non plus! Ici la pause au bar est un rituel, meme plusieurs fois par jour... et ça secoue autant que si on buvait un alcool fort (d'ailleurs le café est tellement court que tu le finis en deux gorgées: et hop! cul sec!!)
Je dois avouer que quand je suis chez moi je bois du thé!

Bises aromatisées et un coucou à Marie-Noelle en cette nouvelle rentrée des classes ;-)

Laure