Friday, September 01, 2006

Speed freak, faster than a speedin' bullet (Jamiroquai - Travelling without moving)

Aujourd'hui j'ai pris la buseta pour la première fois. C'était compliqué de prendre le TransMilenio, donc je me suis lancée! Sur les busetas on se repère de plusieurs façons: les Colombiens connaissent les couleurs des différentes pancartes et sont capables de les repérer au loin. Sinon sur les pancartes, les rues principales du trajet et/ou les quartiers traversés sont indiqués. Seul problème: les bus arrivent à fond, je suis myope et je connais pas encore la ville comme ma poche! Il n'y a pas d'arrêts de bus donc on se met le long du trottoir et on hèle le bus, comme un taxi.
J'avais bien repéré le plan: c'est le fameux trajet sur les carreras 11-13-10. Bon, j'ai laissé passer 2 ou 3 busetas parce que je me rendais compte qu'au dernier moment que c'était le bon trajet, mais finalement j'ai réussi à grimper dans la bonne. La buseta s'arrête un quart de seconde donc tu t'accroches à la barre et tu grimpes plus ou moins gracieusement pendant qu'elle redémarre... Là, tu passes le tourniquet et tu payes (1000 pesos), puis tu vas t'asseoir, ou du moins tu essayes. Soit parce que la buseta est déjà repartie à fond dans le traffic et que tu manques de t'étaler sur tes voisins. Soit parce que tu t'entasses à 15 personnes debout dans 1 m² alors que toutes les busetas affichent fièrement: "Servicio Ejecutivo: no se admiten pasajeros de pie" (Service de luxe: passagers debout non admis)!
Par principe, le chauffeur conduit comme si sa vie en dépendait. Dès qu'il peut, il se met sur la voie de gauche pour aller plus vite. Ce qui ne l'empêche pas de déboîter à la Montoya et de traverser 3 voies de circulation pour faire monter un nouveau passager! Heureusement, si l'on peut dire, les rues sont à sens unique... Lorsque le véhicule devant n'avance pas assez vite, c'est la technique de l'intimidation: klaxon, distance de sécurité de 2mm, on commence à déboîter pour bien montrer qu'on peut pas attendre... A mi-parcours la buseta s'arrête et le chauffeur échange quelques mots avec un "chronométreur", qui lui indique son "temps de parcours". A l'occasion ce matin, le chauffeur signale un problème d'équilibrage des pneus. Un coup d'oeil du chronométreur, qui conclue que ce n'est rien. En mon for intérieur, j'émets quelques doutes... A chaque freinage et accélération il s'agit d'être vigilant: la conduite est tellement "souple" que c'est le coup du lapin assuré :-D Pour descendre on appuie sur le bouton ou, s'il y a trop de monde, on demande l'arrêt ou plutôt on crie à travers le bus pour qu'il s'arrête. Heureusement comme les rues sont numérotées on voit à peu près où s'arrêter. On descend aussi gracieusement qu'on est monté car le premier pied a à peine touché terre que la buseta est déjà repartie.
Ca, c'était l'aller. Pour ne pas que vous me preniez pour une chochotte ou une Marseillaise, voici donc le retour. Toute fière d'avoir réussi mon premier trajet en buseta, pourquoi revenir par un autre moyen de transport? Je fais donc signe à une buseta, bien moins pleine qu'à l'aller car on n'est plus en heures de pointe. Je peux donc prendre place sur un siège "couloir" à côté d'un jeune homme. La buseta file à travers la ville et je compte les calles en me cramponnant au siège pour pas être trop secouée. Une vendeuse de cacahuètes monte dans la buseta et propose sa marchandise. Elle explique que les temps sont durs mais que Dieu nous bénira de lui venir en aide et nous le rendra au centuple... Quelques passagers lui en achètent.
Soudain... POW!!! Ma buseta va se fracasser contre une autre plus grosse qui tournait!!!!! Mon voisin, moins sur ses gardes que moi et assis côté fenêtre est tout ébahi: la buseta est enfoncée pile à notre hauteur. Les paquets de cacahuètes ont volé à travers la buseta mais heureusement, personne n'a rien. Pendant que les passagers se remettent de leurs émotions, la vendeuse nous affirme que s'il ne nous est rien arrivé, c'est bien parce que les passagers ont été généreux, et que Dieu a veillé sur nous!! Sans éteindre le moteur, le chauffeur descend et va parlementer avec l'autre, de la même compagnie justement. C'est de la faute de notre chauffeur -tous les passagers sont d'accord- mais c'est notre buseta qui est touchée parce qu'elle est plus petite et à cause de la trajectoire. Après 10 minutes de négociation, les chauffeurs parviennent à un règlement à l'amiable. Surprise! C'est notre chauffeur qui récupère le dédomagement! On repart donc, encore plus vite qu'on est arrivés vu que maintenant il a pris du retard!!
C'était mes 2 premières expériences en buseta... D'un côté: Vive le TransMilenio! De l'autre, errrr... les chauffeurs du TransMilenio sont d'anciens chauffeurs de buseta "recyclés"...

5 comments:

Anonymous said...

Alors pour ne pas apparaître comme "utilisateur anonyme", mais signer directement avec votre prénom, il faut en fait choisir comme identité "AUTRE" et remplir la case "NOM", sans tenir compte de la page web car c'est un champ facultatif.
Alors j'essaye...

Anonymous said...

Ah ben voilà, ça marche. C'est quand même vachement plus sympa que "utilisateur anonyme", surtout quand on oublie de signer son commentaire, n'est-ce pas Naouelita!
Merci Isa pour le tuyau!

Anonymous said...

A voir à Paris (à Bruxelles, Rome, Montréal ?), le film colombien qui vient de sortir "Rosario" (Rosario Tijeras en VO)qui se passe à Medellin. Le critique de Télérama est tombé amoureux fou de Rosario.

Anonymous said...

grossssss bisousssssssssssssssssss
ça marche et je vais me coucher
bonne nuit

Anonymous said...

Pffiu!! Quelle aventurière!! J'ai hâte de lire la suite!! bises