Sunday, October 14, 2007

Don't run so fast, you won't be the last (Rahsaan Patterson - Don't run so fast)

A Cartagena on passe toujours de longues heures... à ne rien faire! C'est le cas évidemment quand il pleut, car ici nous ne parlons pas de bruine mais bien de pluie tropicale: on est trempé en 10 secondes, et les rues se transforment en fleuves. Donc quand il pleut, tout s'arrête. Vous aviez rendez-vous avec quelqu'un; vous deviez sortir faire des achats, vous deviez aller à l'école ou au travail? Eh ben tant pis, ça attendra! Et sachez que si vous décidez de braver quand même le déluge pour arriver à l'heure au rendez-vous en esquivant les torrents et autres cascades, votre ami, lui, n'aura pas pris de risque et sera gentiment en train d'attendre à la maison que le ciel se dégage... Car en effet, l'avantage des pluis tropicales, c'est qu'en général elles cessent aussi rapidement qu'elles ont commencé (photos Mag).



Quand ce n'est pas la fin de la pluie qu'on attend, c'est aussi souvent le repas. Dans les quartiers, la plupart des femmes sont des mères au foyer, et les finances ne sont pas faramineuses. Donc on évite d'acheter des produits rapides à préparer, qui coûtent cher. On achète de la bonne nourriture qui tient au corps, et on la cuisine... pendant des heures. Le rythme de la journée dépend donc de la maîtresse de maison: de son humeur, de l'heure à laquelle elle s'est réveillée, de l'heure à laquelle passe le vendeur ambulant de poisson, celui de crème sûre et celui de fruits et légumes. Mais gare à vous si vous ne résistez pas à l'attente et grignotez un petit quelque chose: le repas arrivé, vous n'arriverez pas à finir votre assiette et vexerez la cuisinière!

Souvent on attend aussi les copains. Ca, ça peut durer des heures. La veille tout le monde était d'accord pour se retrouver à 9h au magasin du coin pour partir à la plage. Mais comme le groupe s'est séparé après minuit, personne n'est encore levé aujourd'hui à cette heure-là, donc à 10h il n'y a toujours personne. Vers 10h30-11h on apprend que Fulanito cherche désespérément un caleçon de bain et que Perengana se retrouve sans chancletas parce que sa soeur est partie avec faire les courses. On patiente en regardant d'un oeil les telenovelas, sans s'apercevoir qu'ente temps celle qu'on a commencé à regarder s'est finie et qu'une nouvelle a commencé: pour nous, c'était une seule et même histoire d'adultères, trahisons et vengeances... A partir de 11H30, plus question de s'éloigner de la maison car le repas peut être prêt d'un moment à l'autre (dans une fenêtre de 1h30-2h tout de même). Toute la maisonnée regarde les infos, qui commencent par les incendies et les chiens écrasés et terminent par les nouvelles internationales, sans oublier une demi-heure de sport et une autre d'"info" people, beauté et soirées chic. Après déjeuner c'est l'heure de la sieste et le soleil grille sur place le moindre Cartagenero qui met un doigt de pied dehors. Vers 14h30 on arrive à sortir de la léthargie pour entrer sous la douche, et on est (en)fin prêt à 15h. On va prendre le bus au bout de la rue, et là Mengano nous dit qu'il a un creux. On s'arrête donc à la mesa de perros du coin (le stand de hot dog) et on s'assoie tranquillement pour grignoter un bout car en Colombie, pas question de manger en marchant! Plus que... 45 minutes de bus avec de la champeta à fond pour sortir des quartiers couverts d'affiches électorales (les élections des conseillers municipaux, maires et gouverneurs sont dans 10 jours)...




...passer le marché, la India Catalina, puis devant le port et La Popa, les murailles, et arriver à Bocagrande.



Puis une demi-heure de marche pour trouver le m² parfait, 10km plus loin du côté du Laguito; encore 10 minutes de négociations avec le gars qui loue les petites tentes et les chaises (un Cartagenero qui se respecte se baigne peu ou alors tout habillé et observe les touristes batifoler dans l'eau depuis sa chaise en plastique à l'ombre). Logiquement à cette heure là la luminosité a déjà beaucoup diminué. On peut enfin s'installer, s'offrir un coctail de crevettes ou une méga salade de fruits, refuser quinze mille fois qu'on nous fasse les tresses, un massage, d'acheter des lunettes de soleil, des bijoux, des paréos, des peintures, de l'huile à bronzer (plutôt à cramer), des glaces, des beignets et tout ce que les produits et services du "rebusque" à la Cartagenera (un mélange de nécessité extrême et de débrouillardise) peuvent bien inventer. Puis hop! C'est le plongeon dans la Mer des Caraïbes d'un coup d'un seul, juste à temps pour...



... admirer le soleil couchant! On a passé la journée à buller, on a cramé que des épaules et du pif à cause de la marche sur la plage, mais c'est pas grave. La vue valait largement l'attente... Ce sont 10 minutes de bonheur...



Au retour il faut marcher plus qu'à l'aller pour aller prendre le bus, et il fait nuit noire. Une fois assis dans le bus, dur de ne pas se laisser bercer, d'autant que le trajet de retour est deux fois plus long que celui de l'aller. On arrive à la maison vers 19h, juste à temps pour le repas du soir, qui nous attend déjà servi dans les assiettes laissées au chaud sur la cuisinière. Une journée bien remplie...

2 comments:

Anonymous said...

Sabes... no hay tan diferancias con la Francia sino como el nivel de vida, claro. Tambien la manera en la que el tiempo fluye es diterente.Me acuerdo de mi "adolescence" y la de mis ninos y los "couchés de soleil". Tambien empezamos en Cherburgo tener grandas lluvias por la fin de primavera y el inicio del verano. Dos vezes fuimos con agua hasta Las pantorrillas en casa. ha durado treinta minutos, la calle estaba como un torente de montana.
En cuande a la temperatura a vezes es insoportable : mira, el año pasado alcanzo los 25 grados !!! Si si si... es terrrrrible.
Un beso. Al

Anonymous said...

Hihihihahahaha!!!