Sunday, December 09, 2007

La Pascua que se avecina anuncia la Navidad (Diomedes Díaz - Las cuatro fiestas)

Ce week-end, j'ai pris un sacré cours de Colombianitude! La leçon du jour: monter et décorer la crèche. Comment? Facile vous dites?? Que nenni!!!! Monter une crèche de Noël en Colombie est un évènement culturel majeur, et par conséquent, extrêmement codifié. Comment est-ce qu'on se rend compte qu'on est en plein décalage culturel? Lorsque ce qui est évident pour nous rend les autres perplexes, et que ce qui est naturel pour les autres vous laisse bouche bée.

Premier pas: aller à San Victorino, le quartier de Bogotá où l'on vend de tout pas cher, avec Nelvi et Calú les soeurs. J'ai cherché dans au moins 30 boutiques avant de trouver des guirlandes de Noël pour décorer mon chez moi. Des guirlandes!! Toutes banales, toutes simples, juste des guirlandes de Noël, nom de Dieu! Ben non. Et le plus drôle c'est que quand je les ai enfin trouvées, la vendeuse m'a félicité pour mon achat en me disant que c'était super avant-gardiste et que toutes les revues de Déco Intérieure commençaient à peine à se mettre aux guirlandes. Wouah, je pensais pas mais je me révèle être une "trend-setteuse". La classe...

Pendant ce temps là, mes copines faisaient leurs courses de déco de Noël avec le problème inverse: trop de choix! Finalement elles se décident pour plusieurs mètres de rubans assortis pour faire de jolis noeuds au sapin, enfin à la plante tropicale... Avec ça, des accessoires nombreux et variés pour la crèche: feutre vert foncé, ampoules pour guirlandes électriques, mini palmiers en plastique, poulets miniatures, vaches, moutons, girafes, anacondas... Ben oui, c'est une crèche tropicale mais internationale!

Retour chez ma copine. Le matériel est prêt, y'a plus qu'à monter la crèche. "Y'a plus qu'à", oui, mais ce n'est que le début! D'abord, 20 minutes de lutte pour trouver la meilleure façon de construire un plateau et des flancs de montagne avec des boîtes en carton, des coussins et 3 cerveaux. Au vu des difficultés de la chose, j'ose suggérer de laisser la crèche à plat. ¡Eh, Ave María pues!!! Quelle hérésie ne venais-je pas proférer!!! Nelvi et Calú se confondent en explications sur l'importance des collines et des vallées dans la crèche autochtone. Bon, ok... Je dis plus rien et j'observe....

Prochaine étape: installer la guirlande électrique et recouvrir du feutre vert pour faire l'herbe en laissant passer les ampoules. Jusqu'ici, je suis... Nelvi me tend un bout d'aluminium "pour l'eau". Hein? Quelle eau? 5 minutes après, je n'ai toujours pas bougé avec mon bout de papier d'alu dans la main. Nelvi vient à ma rescousse: "Ben alors, la rivière?" Ben qu'est-ce qu'elle a la rivière? Et quelle rivière d'abord? Nelvi prend l'alu, le plie soigneusement pour en faire une sort de vague qu'elle dépose délicatement sur le feutre. Puis elle prend un autre bout d'alu et fait un rond un peu plus loin. Sur le premier bout d'alu elle installe un mini-pont, et sur l'autre elle répartit les canards en plastique. "Tu vois!" Aaaaaaahhhhhhh oookkkkkkkéééééé, le papier d'alu, c'est un code pour représenter l'eau! Elémentaire, mon cher Watson!

Puis on décore. Et pas n'importe comment s'il vous-plaît! Non seulement on répartit une multitude de personnages miniatures, mais en plus on crée des scènes. Il y a les villages avec leurs commères, le troupeaux de moutons harcelés par un loup, la vache qui a peur du serpent... A ce moment-là, je suis pliée en quatre de rire sur la moquette...

Puis pour couronner le tout, on installe la grande crèche. Calú a acheté les personnages de la crèche au Pérou lors d'un précédent voyage, du coup on est équipées. Hop, le boeuf, l'âne, Marie, Joseph, l'étoile, la paille... Calú nous annonce qu'elle ne va pas respecter la tradition. Ben pourquoi? Parce que comme elle part en vacances pour Noël, elle ne pourra pas profiter du petit Jésus dans son berceau, donc elle a décidé de le faire naître prématurément! On m'explique que dans les familles colombiennes, ça ne rigole pas: on garde le petit Jésus à part, et on ne l'installe que le soir du 24 décembre!

Bon, il ne manque plus que les Rois Mages... Je leur fais de la place où je peux dans la déco près de la crèche. Nelvi me tombe dessus comme un rapace sur sa proie: "Nonononononononon!!!!!!! Pas possible ça! Ouh làlà!". Euh, qu'est-ce que j'ai encore fait de pas orthodoxe?? Apparemment les Rois Mages sont pas encore arrivés. Arrivés? Oui, il faut les déposer loin de la crèche et les rapprocher un petit peu tous les jours. Hein? Calú n'est pas convaincue, quant à moi je suis dans la 4e dimension. S'ensuit un débat théologique profond sur le rôle des Rois Mages dans la Bible, avec psaumes et citations à la clé. Une demi-heure plus tard le verdict tombe: ben les Rois Mages, le 9 décembre ils sont largement pas encore arrivés au chevet du petit Jésus, vu qu'ils sont censés apporter les cadeaux et que le petit Jésus il est pas encore né! Je suis rassurée de pas avoir été la seule paumée sur ce coup-là! C'est ça d'avoir jamais réussi à dépasser la page 10 du gros livre tout doré, là...

A dix heures du soir, la crèche est fin prête! Nos abdos nous font mal tellement on a ri: moi devant les découvertes toutes plus insolites les unes que les autres, elles de mes yeux de merlant frit toute l'après-midi. Quelle expérience!!!






1 comment:

Anonymous said...

Aaaaaaahhhhhhh ! ! !
Me hizo miedo. Creí que ya no te leería Meli ! afortunadamente veo que es renacimiento con las navidades. Me ha hecho reir tu historia de Reyes Magos. Mil besos, Al de Cherb.