Friday, December 07, 2007

I swear to God, I feel like everyday is my birthday (The Game - Game's pain)

Aujoud'hui c'est mon annif! Le deuxième que je fête en Colombie... Et encore une fois, je suis spécialiste de trouver un truc bien relou à faire ce jour-là. L'année dernière, c'était carrément un entretien d'embauche (bon, ça m'a porté chance vu que j'ai décroché le boulot!!). Cette année, je suis à nouveau au chômage en décembre, et du coup j'écume les congrès, les conférences et les réunions histoire de me faire des contacts. Ca m'a fonctionné l'année dernière, alors je remet le couvert et histoire de bien fêter mon annif, je m'enferme de 8h à 18h dans un Séminaire sur les Migrations Transnationales (non, pas des baleines, même si ça aurait sûrement été plus gai!!).

Avec une copine, on a décidé d'aller à Usaquén. Le 7 décembre au soir, c'est effectivement la "Noche de las Velitas": tout le pays allume des bougies pour que la Vierge Marie illumine leur foyer et bénisse leur famille. Et le collectif regroupant les familles des otages a organisé une veillée en l'honneur des otages et des diparus. Il a fait beau toute la journée, et pile au moment où je sors pour aller rejoindre Nelvi, il pleut des trombes d'eau. On arrive enfin à se rejoindre, et l'averse passée on part se promener dans Usaquén.

200 personnes se serrent les uns contre les autres sur la place. A cause du froid, mais surtout à cause de l'émotion qui retourne les tripes. Des chanteurs se relaient sur scène pour rendre hommage aux otages. Les familles prennent le micro pour lancer des appels à libérer les otages, dont certains sont dans la jungle depuis près de 10 ans. Les proches portent des T-shirt avec le photo de leur être cher, hissent des pancartes, des banderolles, des photos de famille. Lorsque la cérémonie termine, les participants s'éparpillent à travers la place pour la remplir de bougies multicolores. On essaye de s'émerveiller devant le joli spectacle, histoire de s'accrocher aux choses superficielles pour ne pas fondre en larmes. Mais lorsqu'une famille colle ses bougies juste à côté de nous, tout autour d'un portrait dans un cadre, et prient en se tenant les mains, nos gorges se serrent.

Je n'ai pas mon appareil photo, mais ce n'est pas grave. Il y a des expériences qui se gravent dans le crâne sans qu'on ait besoin de les immortaliser. Et il y a des émotions qu'on ne peut pas communiquer en photo, même si une image vaut mille mots.

Rien de plus pour mon annif, mais je me sens fière d'avoir pensé à mon prochain et à ses souffrances justement le jour où j'aurai pu ne penser qu'à moi. Et puis de toutes façons, 29 c'est vraiment un chiffre qui sert à rien qu'à déprimer parce qu'on n'a toujours ni bon boulot, ni appart à soi, ni copain ni chien... Pas la peine de trop penser à moi, donc...

Et en rentrant à la maison, les élégantissimes bougeoirs fleuris sculptés dans des bouteilles en plastique par mes voisins me font un clin d'oeil en passant. Ca me suffit pour cette année!


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