Saturday, December 22, 2007

Allons z'à la campagne et oublions Paris; cherchons à la campagne le vrai sens de la vie (Kent - Allons z'à la campagne)

Noël approche, il est temps d'aller à la finca. La "finca", en Colombie, ça veut dire plein de choses. Au départ c'est une ferme, avec des terrains autour, l'équivalent de la "hacienda". Selon les régions, ce genre de ferme porte des noms différents: par exemple "el hato" dans les Llanos Orientales. Le sens qui m'a le plus interloqué, c'est "finca raíz", qui n'a rien d'une ferme avec des racines, hahaha, mais qui est tout simplement un bien immobilier, quel qu'il soit.

Mais pour la plupart des colombiens, la finca, c'est un terme générique pour désigner la maison de campagne, et on y accède après quelques heures de route en "tierra caliente". Attention, j'ai bien dit générique. Car cela va de la petite maison de campagne sans eau ni électricité... à la finca façon narcotrafiquant à son apogée, avec piscine et jacuzzi, sols en marbre, écuries, piste d'hélicoptère voire hippopotames, en passant par la maison de campagne plus ou moins cossue... Les "mauvaises" langues disent qu'en instaurant la politique de "sécurité démocratique", qui a considérablement sécurisé le transport terrestre en Colombie, le président Uribe s'est surtout assuré le soutien de tous les nantis peuvent maintenant profiter tranquillement de leurs week-ends prolongés; en tout état de cause, des milliers de colombiens se ruent sur les routes à chacun des (nombreux) ponts, pour aller se détendre à la finca. Quelques belles fincas "maisons de campagne", et une agricole:




Nous voilà donc en route pour la finca des parents de mes amis, aussi humble et sympathique que ses occupants. La route est magnifique; la région du café, c'est la Suisse de la Colombie. Parce que c'est une région beaucoup plus riche, industrielle, moderne, tranquille et bien entretenue que le reste de la Colombie, mais aussi par ses paysages vallonés entre les Cordillères Occidentale et Centrale.




Ici et là, au milieu des cultures de café à perte de vue, des fincas cafeteras traditionnelles, avec leur porche peint de couleurs vives et fleuri d'orchidées suspendues. Au fond des vallées, on remarque de temps en temps d'énormes bambous les pieds dans un ruisseau. C'est la "guadua", qui sert à toutes sortes de constructions dans la région, et même à faire des meubles ou toute sorte d'objets.


A peine un peu plus d'une heure et demi de route et on arrive. Dans l'Eje Cafetero, les distances sont courtes, et c'est vraiment un plaisir dans un pays où 100km n'est jamais égal à 1h de trajet. Comme je vous le disais, la finca de mes amis est toute simple et bien tenue. Elle s'appelle "El Establo" parce que c'était, et c'est encore une étable, avec des barraquements attenants transformés en petite maison. Le chemin n'est qu'en partie empierré, et on manque de s'embourber dans l'allée, mais Clemen a l'habitude et elle nous sort de là avec une maneouvre de pilote de F1. L'intérieur de la maison est d'un confort simple, avec peu de décorations hormis la machette, le chapeau et le poncho paisa (attention, le "poncho" en Colombie n'est pas ce qu'on appelle un "poncho" en France, souvenez-vous de Juan Valdez...). Comme dans beaucoup de foyers en Colombie, c'est la chaleur humaine qui fait tout. Et puis chez les paisas, on travaille dur et on ne flambe pas... sauf qu'en on passe du côté obscur de la Force....



Et puis je ne résiste pas au plaisir de vous faire partager ma passion photographique pour l'arbre tutélaire de l'Establo, que j'ai passé des heures à regarder pendant mon séjour, hehehe...

1 comment:

Anonymous said...

Super de pouvoir de nouveau lire le blog. Tu racontes tes voyages comme moi je n'ai jamais su le faire. Petite précision sur l'arbre en photo : c'est le seul de Colombie qui perde toutes ses feuilles en ^même temps comme chez nous en automne, ce qui est plutôt curieux là-bas.
Sympa le clin d'oeil à la chorale de Môman. Tu m'apprends que ce morceau fétiche était chanté par Kent.
Bisous, Môman