Sunday, October 14, 2007
Don't run so fast, you won't be the last (Rahsaan Patterson - Don't run so fast)
Friday, October 12, 2007
El camino es largo y culebrero (dicho popular colombiano)
Entre Fundación et Ciénaga, dans le département du Magdalena, 4h de sur place pour cause de route à une seule voie en travaux. On repart tout doucement, et on passe les contreforts de la Sierra Nevada de Santa Marta, la plus grande chaîne côtiere du monde, pour arriver enfin à Ciénaga... à l'heure où on devrait arriver à Cartagena!
Enfin, c'est la Côte, et l'embouchure du fleuve Magdalena, qui après un parcours de 1540km se jette enfin dans la mer en formant d'énormes lacs et marécages, dont la Ciénaga Grande de Santa Marta, le plus grand lac de Colombie. La Ciénaga, c'est un paysage étrange, preque inquiétant, où les palétuviers s'emmêlent entre ciel et eau. La route Santa Marta - Barranquilla a été construite sur une fine langue de terre formée par le dépôt de sédiments du fleuve et coupant l'accès à la mer. En perturbant le fragile équilibre de la mangrove, cette construction a tué des milliers d'arbres. Certains trouvent la vision apocalyptique, mais pour ma part c'est un de mes paysages préférés depuis très longtemps par sa beauté irréelle mais aussi parce que, venant de Bogotá comme maintenant ou de Caracas dans mon enfance, c'est le signe qu'on arrive enfin au bout du voyage!
Puis on traverse le Puente Pumarejo (qui apparemment sera bientôt détruit et remplacé par une oeuvre de génie civil plus moderne, parce que la petite hauteur de ses pattes empêche le développement du trafic fluvial sur le fleuve Magdalena). Enfin on entre dans Barranquilla, capitale du département de l'Atlántico, 4e ville de Colombie, centre industriel majeur, ville natale de Shakira ;-) et site du plus grand stade de Colombie, el Estadio Metropolitano (60 000 spectateurs), ente autres bien sûr. 20 minutes d'arrêt au Terminal de Barranquilla, quelques passagers descendent et Mag et moi on en profite pour nous dégourdir les jambes.
Hop on rembarque, et c'est reparti pour les 3 dernières heures de route. A Luruaco, le village des arepas 'e huevo à la limite entre le département de l'Atlántico et de Bolívar, un vendeur monte dans le car avec son panier plein d'arepas fraîchement cuisinées. Les passagers (dont Mag et moi) se chargent de le dévaliser. La nuit commence à tomber vers Bayunca, et au loin on finit par distinguer le Convento de Nuestra Señora de la Candelaria, point blanc immaculé perché au sommet de la colline de la Popa qui domine Cartagena de Indias, capitale du département de Bolívar. A l'arrivée au Terminal, une papayera - groupe folklorique typique de la Côte colombienne - nous acceuille en fanfare, sans qu'on sache vraiment ce qu'ils font là en plein milieu des bus. De toutes façons, après 24h de bus, on n'en est plus à un évènement surréel près! Une demi-heure de taxi climatisé à 5°C avec mon oncle Guillo, et nous voilà enfin arrivés -congelées en pleine Caraïbe- à la maison. Nati nous a préparé un bon plat de riz que l'on expédie en moins de deux, une petite heure d'acte de présence, une douche bienvenue, et hop au lit!!!! Tant d'émotions mérite une bonne nuit de sommeil...
Thursday, October 11, 2007
Ain't no stoppin' us now, we're on the move (McFadden & Whitehead - Ain't no stoppin' us now)
On boucle enfin les valises, et on saute dans un taxi pour le Terminal, pas très en avance pour prendre le car de 15h30 mais c'est jouable... C'était sans compter les embouteillages monstres du jour!!!! Le taxi prend plutôt un bon itinéraire, mais avant même d'arriver sur la Calle 26 (celle qui va du Centre à l'Aéroport), c'est le foutoir automobilistique. Pour couronner le tout, des véhicules de police slalomment toutes sirènes hurlantes... ainsi que des chars anti-émeutes!!! On aperçoit aussi d'étranges colonnes de fumée au loin. On descend la Calle 26 à deux à l'heure, en mettant environ 1h pour aller de la Carrera 5a à la Carrera 30. Et arrivés là, la cerise sur le sunday: la Calle 26 est coupée à la circulation et le flux de voitures est détourné. C'est au moment où le taxi tourne qu'on découvre pourquoi Bogotá est sans dessus dessous: l'Universidad Nacional est à nouveau le théatre d'affrontements entre la Police et les étudiants. Au loin on aperçoit les étudiants qui barrent la route et lancent des pierres sur les Policiers qui envoient en retour jets d'eau et coups de matraque, le tout dans un nuage de gazs lacrymogènes. Ambiance...
On arrive au Terminal de bus à 15h30 passées, soit juste à temps pour acheter tranquillement notre billet pour le bus de 18h, hahaha! Du coup on a le temps de visiter le Terminal de bus en long, en large et en travers; on mange léger; j'achète quelques comprimés contre le mal des transports et enfin à 18h on prend place dans le bus. Arrivée prévue à Cartagena: 14h le lendemain vendredi. On est bien placées car on a acheté nos billets tôt, et Mag s'asseoit près de la fenêtre pour profiter du paysage demain. Sauf qu'elle profitera surtout... des gentils cafards qui se baladent le long de la fenêtre, la pauvre!!!!
Wednesday, October 10, 2007
Sometimes, no matter what you do, hamsters just die (Everwood)
Comme par hasard, je reçois une demande de traduction pile à mon arrivée à Bogota. Je suis donc clouée à la maison devant l'ordi pour finir le plus vite possible et qu'on puisse partir à Cartagena. Je confie Mag à mes amis, qui lui font visiter le centre et la Candelaria pendant que je trime à la maison.
(photos Mag)
Monday, October 08, 2007
Your eyes won't believe what your mind can't conceive (Jones Girls - Nights over Egypt)
(photos Mag)
Sunday, October 07, 2007
Stepping on my boots, going back to my roots (Odyssey - Going back to my roots)
Lorsque les valises sont enfin prêtes, on a chacune au moins le double du poids autorisé. Hahaha! Mais vu comme je me suis faite avoir la dernière fois, on ne me reprendra plus à respecter la limite des 20kg par personne! Kawaï s'est proposé de nous accompagner à l'aéroport; trop gentil!! il vient nous chercher en pleine nuit et on charge la voiture, direction Orly!
Arrivés à l'enregistrement, nos coeurs s'arrêtent de battre quelques secondes... Notre vol pour Madrid est... annulé!
Sunday, September 30, 2007
Nunca jamás lloró y en su alma siempre un llanto se escuchó (Juanes - Rosario Tijeras)
Tout d'abord la B.O. du film Rosario Tijeras par Juanes, tiré du roman dont je vous ai déjà parlé de Jorge Franco. Très belle chanson, très beau film, très beau roman... et un clip de B.O. plutôt original pour le genre. Et c'est le même tiercé gagnant qui s'annonce pour l'adaptation d'un autre roman de Jorge Franco: Paraíso Travel, qui vient de sortir sur les écrans colombiens et fait partie de la sélection 2008 du Sundance Festival .
Puis la B.O. du film Love in the Time of Cholera, adapté du roman de Gabriel García Márquez. Là par contre, très belle chanson, très beau roman... mais flop cinématographique. C'était bien la peine de tourner en grande pompe à Cartagena et Mompox, dans les décors du roman, et de donner des cours d'espagnol costeño aux acteurs si c'était pour qu'à la fin ils parlent anglais... avec l'accent colombien!!!!!!! N'importe quoi franchement... Javier Bardem (Mar adentro, Jamón Jamón...), je t'aime beaucoup mais là tu t'es fait avoir, idem pour la brésilienne Fernanda Montenegro (Central do Brasil) et la colombienne Catalina Sandino (María Llena eres de Gracia). La chanson en revanche me paraît digne du roman, bien que le rythme soit plus chilien que colombien.
Tuesday, September 25, 2007
Pero no quiero dormir, de pronto despierto y tu amor lo soñé y si eso es así me moriría de pena (Son de Cali - No quiero dormir)
Un clip horriblement pas original, mais qui me fait toujours sourire parce qu'il a été tourné dans une boîte qui a ouvert l'année dernière presque en face de là où j'ai habité à mon arrivée. Et les mouvements d'épaules des chanteurs sont à mourir de rire... ou de jalousie, hahaha.
Thursday, September 20, 2007
Yo soy de Ciudad Nueva y ella es de San Pedro de Macorís, you know (Juan Luis Guerra - la llave de mi corazón)
Le génie du genre, c'est le dominicain Juan Luis Guerra, qui aligne les méga tubes depuis les années 80. Après une absence de quelques années et sa conversion au protestantisme, il est revenu sur le devant de la scène en 2004 avec un album de merengue évangélique absolument génial (et venant de moi c'est un méga compliment, parce que la musique chrétienne c'est pas franchement ma tasse de thé!). L'année dernière, en plus d'être couvert d'éloges et de prix pour l'ensemble de sa carrière, Juan Luis Guerra a décroché chacun des 6 Latin Grammy pour lesquels il était nominé - une première. Voilà donc La llave de mi corazón, le premier single du nouvel album avec lequel Juan Luis Guerra est revenu en force sur les ondes en 2007, un mambo-rap délirant et décalé que lui seul peut se permettre de présenter aux Latinos sans paraître ringard...
Saturday, September 15, 2007
Te vuelves aire si de noche hay luna llena, si siento frío en la mañana tu recuerdo me calienta (Fonseca - Te mando flores)
Fonseca - Te Mando Flores (2006)
Monday, September 10, 2007
No voy a llorar y decir, que no merezco esto porque, es probable que lo merezco pero no lo quiero, por eso me voy (Julieta Venegas - Me voy)
De l'Argentine au Mexique, le sous-continent regorge d'excellents artistes pop. Il y a bien sûr le "couple royal" de la Colombie, Shakira et Juanes, mais aussi des groupes légendaires comme Soda Stereo et Maná. Il y a bien sûr quantité de starlettes et de boys/ girls bands, mais aussi de vrais personnalités, comme Julieta Venegas, la mexicaine de Tijuana. Pianiste, guitarriste, accordéoniste, auteur compositeur interprète, elle a du talent à revendre et un univers et un son bien à elle. A votre tour de la découvrir:
Wednesday, September 05, 2007
Porque Colombia es más que coca, marihuana y café... (Choc Quib Town - Somos Pacífico)
Choc Quib Town a acceuilli un des rappeurs français les plus talentueux, Oxmo Puccino, en résidence pendant 15 jours à Bogotá en octobre dernier, et ils ont terminé par un concert conjoint dans le cadre du festival Hip-Hop al Parque.
Clip très joli et soigné, c'est assez rare pour être souligné. Eaaa!!
Choc Quib Town - Somos Pacífico (2006)
Somos Pacífico, estamos unidos
Nos une la región, la pinta, la raza y el don del sabor
Ok! Por si acaso usted no conoce, en el Pacífico hay de todo para que goce
Cantaores, colores, buenos sabores y muchos santos para que adores
Es toda una conexión, con un corrillo Chocó, Valle, Cauca y mis paisanos de Nariño
Todo este repertorio me produce orgullo y si somos tantos 'porque estamos tan al cucho
Bueno, dejemos ese punto a un lado, hay gente trabajando pero son contados
Allá rastrillan, hablan jerguiados, te preguntan si no has janguiado, si estas queda’o
Si lo has copiado, lo has vacilado, si dejaste al que está malo o te lo has rumbeado
Hay mucha calentura en Buenaventura y si sos chocoano sos arrecho por cultura, ea!
Unidos por siempre, por la sangre, el color y hasta por la tierra, no hay quien se me pierda
Con un vínculo familiar que aterra, característico en muchos de nosotros
Que nos reconozcan por la mamá y hasta por los rostros
Étnicos, estilos que entre todos se ven, la forma de caminar, el cabello y hasta por la piel
Y dime quién me va a decir que no escucho hablar de San Pacho, mi patrono allá en Quibdo, ea!
Donde se ven un pico y juran que fue un beso, donde el manjar al desayuno es el plátano con queso
Y eso que no te he hablado de Buenaventura, donde se baila el currulao, salsa poco pega’o
Puerto fiel al pescado, negras grandes con gran tumba’o
Donde se baila aguabajo y pasillo, en el lado del río, con mis prietillos
Es del Pacífico, Guapi, Timbiquí, Tumaco, el bordo Cauca
Seguimos aquí con la herencia africana más fuerte que antes
Llevando el legado a todas partes de forma constante
Expresándonos a través de lo cultural, música, artes plástica, danza en general
Acento golpia’o al hablar, el 1,2,3 al bailar, después de eso seguro hay muchísimo más
Este es el Pacífico colombiano, una raza, un sector lleno de hermanas y hermanos
Con nuestra bámbara y con el caché
Venga y lo ve usted mismo pa vé como es, y eh!
Piense en lo que se puede perder, y eh!
Pura calentura y yenyeré, y eh!
Y ahora dígame que cree usted
Porque Colombia es más que coca, marihuana y café...
Thursday, August 30, 2007
Atrévete-te-te, salte del closet, destápate, quitate el esmalte, deja de taparte, que nadie va a retratarte (Calle 13 - Atrévete)
Le groupe Calle 13 est un des rares qui se démarquent par son originalité. Ils ont commencé avec ce méga hit l'année dernière, et depuis ils sont partout. "Atrévete", c'est le tube, le vrai, celui que les gamins de 4 à 14 ans chantent du matin au soir dans la cour d'école, dont les adolescentes connaissent la "choré" par coeur, la chanson qui passe 41.153 fois par jour à la radio, qu'on finit par connaître par coeur malgré soi, celle dont les paroles deviennent des expressions courantes (combien de fois depuis mon arrivée en Colombie m'a-t-on dit "Cambia esa cara de seria, esa cara de intelectual, de enciclopedia....", grrr!!!!)! Au-delà de cette chanson, Calle 13 c'est une vraie créativité (un rythme de cumbia colombienne dans cette chanson, de tango dans une autre...), des paroles dérangeantes et un engagement fort. Les deux demi-frères qui composent Calle 13 sont considérés comme les "intellectuels du reggaeton"! On a du mal a le croire en voyant ce clip, qui a remporté le Latin Grammy du meilleur clip vidéo l'année dernière, mais c'est sans doute parce que ce sont les seuls dans ce milieu à ne pas se prendre au sérieux, he oui!
Il va sans dire qu'ils ont remporté plusieurs Latin Grammy Awards cette année, en plus de faire le show principal avec leur chanson Pa'l Norte sur le thème de l'émigration, accompagnés de la troupe américaine Stomp, des cubains Orishas, des papis colombiens les Gaiteros de San Jacinto (qui ont également remporté un Grammy mais n'ont pas pu jouer sur scène n'ayant pu obtenir qu'un visa de tourisme pour se rendre à la cérémonie à Miami), des danseuses et un groupe d'indiens Arhuacos du Nord de la Colombie... Mais d'abord, leur tube Atrevete-te:
Saturday, August 25, 2007
Ay... que bonita es esta vida aunque a veces duela tanto (Jorge Celedón & Jimmy Zambrano - Esta vida)
Pour la période d'Août à début Octobre où je me trouvais en France, je propose donc de vous faire connaître la bande son de l'année 2006/2007 en Colombie.
Et pour commencer sur un bon pied, une chanson qui est presque devenue l'hymne national officieux de la Colombie depuis quelques mois (bien que ce soit une chanson mexicaine à l'origine) et dont je vous reproduit les paroles ci-dessous. Et à ce propos, Jorge "Jorgito" Celedón (chanteur, auteur, compositeur) et Jimmy Zambrano (son accordéoniste) ont remporté un Latin Grammy Award en novembre dernier. Attention clip de blédard, mais joli...
Jorge Celedón & Jimmy Zambrano - Esta vida (2006)
Me gusta el olor que tiene la mañana
Me gusta el primer traguito de café
Sentir como el sol se asoma en mi ventana
Y me llena la mirada de un hermoso amanecer
Me gusta escuchar la paz de las montañas
Mirar los colores del atardecer
Sentir en mis pies la arena de la playa
Y lo dulce de la caña cuando beso a mi mujer
Se que el tiempo lleva prisa
Pa'borrarme de la lista
Pero yo le digo que...
Ay... Que bonita es esta vida
Aunque a veces duela tanto
Y a pesar de los pesares
Siempre hay alguien que nos quiere
Siempre hay alguien que nos cuida
Ay Ay Ay... Que bonita es esta vida
Y aunque no sea para siempre
Si la vivo con mi gente
Es bonita hasta la muerte
Con aguardiente y tequila
Me gusta escuchar la voz de una guitarra
Brindar por aquel amigo que se fue
Sentir el abrazo de la madrugada
Y llenarme la mirada de otro hermoso amanecer
Se que el tiempo lleva prisa
Pa'borrarme de la lista
Pero yo le digo que
Ay... Que bonita es esta vida
Aunque a veces duela tanto
Y a pesar de los pesares
Siempre hay alguien que nos quiere
Siempre hay alguien que nos cuida
Ay Ay Ay... Que bonita es esta vida
Y aunque no sea para siempre
Si la vivo con mi gente
Es bonita hasta la muerte
Con aguardiente y tequila
Monday, August 20, 2007
I'm really a cat, you see, and it's not my last life at all (Shakira - Don't bother)
Quant à moi, j'avais peur que les douaniers me fassent remarquer l'intervalle de 6 mois entre l'expiration de mon autorisation de séjour sur mon passeport français et l'expédition de mon passeport colombien, mais il n'en a rien été. Par contre ça n'a pas raté, mon deuxième nom de famille est différent sur mes papiers français et colombiens et ça intrigue. J'explique avec un grand sourire - maintenant je suis devenue experte pour blaguer avec les douaniers - et au fond de moi je me dis qu'un jour (pas tout de suite!!!) je ferai harmoniser mon nom de famille entre les 2 pays histoire d'éviter les prises de tête, hahaha...
Arrivée à Orly, je me dis que je vais enfin pouvoir décompresser et revoir des visages familiers. J'attend une demi-heure, une heure... je bouge un peu, on sait jamais que j'attende pas au bon endroit... Au bour d'une heure et demi je suis quand même inquiète: j'appelle Môman qui est en province avec mes grands-parents. Et j'apprends que, parce que mon départ s'est confirmé à la dernière minute, personne n'a pu être prévenu à temps pour aller me chercher. Je n'ai pas de clés de la maison, et je n'ai sur moi qu'un carnet d'adresse datant de 3 ans auparavant, donc contenant les coordonnées des parents de mes amis qui bien sûr n'habitent plus là depuis. Une hôtesse d'Air France a pitié de moi et me laisse utiliser le téléphone de son comptoir gratuitement. 45 minutes et 150 coups de fil plus tard en ce début de week-end du 15 Août, je trouve enfin une copine chez sa maman, qui se propose tout de suite pour m'héberger. Elle habite à 40km d'Orly, et par un samedi matin en plein mois d'Août sans personne sur la route, ça me coûtera... 70€!!!!! Et dire que si j'ai vraiment pas de chance, le taxi de mon appartement à l'aéroport à Bogota me coûte 8€... Bienvenue en France!!
Le lendemain j'arriverai à récupérer mes clés et à rentrer au bercail... vide! Tout le monde est en vacances un peu partout. Bonjour l'acceuil... Enfin bref, après quelques jours j'ai rejoint Môman en Savoie, puis j'ai rendu visite à Mag à Grenoble et A2 est rentrée de vacances. Début septembre je suis allée voir Naouelita, Pirate et Loustic et ma copine Mel à Bruxelles, puis mon amie colombienne Nati a fait un passage éclair par Paname, et fin septembre j'ai fait un petit tour en Corse pour voir Bast' et ma très chère Flo.
Le retour a été étrange parce que tout s'est fait si vite. J'ai eu l'impression d'être catapultée en France du jour au lendemain. J'ai bien mis 2 semaines avant de regarder le JT sans avoir l'impression d'être dans une autre dimension!
La maudite Conférence ne m'a pas lâché les baskets avant la mi-septembre, parce que ma chef m'a fait refaire les comptes une douzaine de fois, en tableaux horizontaux, verticaux et de différentes couleurs. Comme j'avais un contrat sur résultats, c'était à elle d'approuver régulièrement mon travail pour que la BID fasse les déboursements intermédiaires. En refusant de valider les rapports finaux de la Conférence elle croyait repousser mon paiement final et me faire un horrible chantage financier... sans savoir que la BID m'avait déjà fait le virement dès la fin de la Conférence, hahaha! Quelle sorcière! Du coup, mon petit message de remerciements de fin de contrat, elle a pu se le mettre où je pense... Et bien entendu, malgré la façon dont elle nous a traité tout au long de la préparation de cette Conférence, et le fait que même les participants s'en sont aperçus, la sorcière a depuis décroché un poste de très haut niveau au sein du système des Nations Unies. Ces gens là ont une face pour leurs subalternes et une face pour leurs collègues et supérieurs; ça donne envie de vomir... Mais moi aussi je suis un chat à neuf vies et ce n'est pas cette sorcière qui va m'arrêter...
Wednesday, August 15, 2007
Aujourd'hui c'est l'premier jour du reste de ma vie (Youssoupha - Les apparences nous mentent)
J’ai mon amie Cata au téléphone : « Comment ça c’est toujours pas réglé ton histoire de papiers ? Non mais c’est quand même pas croyable ça !! Je vais appeler le Directeur National de l’Etat Civil, je le connais ! » Cata, elle rigole pas. Elle est conseillère juridique de la Présidente du Sénat, les relations haut-placées c’est son métier. Histoire de penser à autre chose je vais dire bonjour aux ex-collègues. Devant mon état de loque, une collègue me fait une séance de « guérison pranique » pour éloigner les ondes négatives.
Vers 15h, mon portable sonne : Doctor H. vient d’être prévenu que ma cédula est prête et que je peux aller la chercher . Ce sont les coups de fil bien placés de Cata qui ont fait aboutir la procédure. La Registraduría ferme à 16h, je saute dans un taxi. Antibelly me remet ma cédula toute belle toute neuve. Je fonds en larmes d’émotion. Antibelly et ses collègues ont aussi les larmes aux yeux. 11 ans après ma première demande, après 2 ans de démarches en France et en Colombie, après 6 mois sans papiers… et très exactement 25h avant mon vol pour Paris, je suis enfin officiellement une citoyenne colombienne. C’est trop tard pour le service des passeports alors je retourne au bureau en larmes pour montrer ma cédula. Tout le monde me félicite… et ils me renvoient à la maison coups de pied aux fesses pour que je fasse ma valise ! J’y passerai toute la nuit ! A 5h alors que le soleil se lève, je tombe d’épuisement.
A 7h, après une longue sieste/ courte nuit, je me lève comme un ressort, je saute dans la douche puis dans un taxi, direction le Service des Passeports. J’y arrive à 8h, à l’ouverture. Je fais des photos d’identité (sur lesquelles on ne voit absolument pas que je n’ai dormi que 2h, merci l’adrénaline!!), je paye, je donne mes papiers. Il reste 9h avant le décollage. A 10h je ressors, mon premier passeport colombien en main (petite note au passage : il y a à peine 2 ans j’ai attendu mon passeport plus d’un mois à Boulogne-Billancourt, l’une des communes les plus riches de France d’un des départements les plus riches de France…). Le temps de boucler mes valises et hop, je pars pour l’aéroport. J’arrive dans les derniers, il est presque 15h ; le vol décolle à 17h. Je me fais engueuler par l’hôtesse au sol :
- « Comment ça se fait que vous arrivez si tard à l’aéroport pour un vol transatlantique, Mademoiselle ??!!! »
- « Madame, si vous saviez… »
Friday, August 10, 2007
Don't push it, don't force, let it happen naturally, it will surely happen if it was meant to be (Leon Haywood - Don't push it, don't force it)
Le personnel du bureau des recours fait m’impossible pour moi ce jour là. Mme Antibelly (ça sonne bizarre mais c’est bien son prénom, d’origine italienne apparemment !) court dans tous les couloirs pour choper les chefs et leur faire signer les différents papiers. Elle nous raconte que c’est tous les jours comme ça : les fonctionnaires traînent la patte, les chefs font de l’obstruction sans raison apparente, et Antibelly doit leur courir après pour les obliger à faire leur devoir. C’est la 4e dimension… Une fois tous les papiers dûment signés, j’ai enfin l’autorisation de faire ma demande de cédula à Bogotá et non à Paris où j’avais déposé ma demande à l’origine. Il ne reste plus qu’à constituer un dossier et à lui faire suivre un parcours accéléré. Problème, je fonctionne depuis 1an avec mon numéro de contremarque. Emploi, assurance sociale etc.. tout est enregistré avec mon numéro de contremarque. Or, si Antibelly fait un dossier sur informatique – comme c’est le cas habituellement - le système génèrera automatiquement un nouveau numéro. Seule solution pour garder le même numéro : faire le dossier à la main. Et le seul bureau où c’est possible, c’est celui des personnes handicapées !! En effet, pour pallier à tous les handicaps physiques ou mentaux, les personnes handicapées sont enregistrées à la main dans un bureau spécial qui leur accorde une attention particulière et personnalisée…
On nous reçoit très chaleureusement. Une fonctionnaire remplit mon dossier à la machine à écrire, à l’ancienne. Noms, prénoms, jusqu’ici tout va bien… noms, dates et lieux de naissance des parents (5 minutes pour épeler « Marie-Noëlle », 5 autres pour épeler « Suresnes », la fonctionnaire est pliée de rire devant ces mots étranges…). Elle inscrit mon ancien numéro de contremarque puis me demande : « Handicap ? » Euh… comment vous dire… NEANT !!! On me fait passer pour prendre mes empreintes avec une autre fonctionnaire : « Avez-vous besoin d’aide pour poser vos empreintes ou avez vous une quelconque difficulté ou particularité quant à l’usage de vos doigts ? » Euh… on pourra pas dire qu’ils ne sont pas prévenants dans ce service !! Devant mon air ébahi, Antibelly vient à la rescousse pour confirmer que je ne suis pas handicapée et que je possède bien mes 10 doigts. Pffioouu… Le dossier est enfin prêt, et au final mon impression d’il y a quelques mois est confirmée : être française en Colombie relève d’une certaine forme de handicap !!!
Antibelly me jure que ma cédula sera prête d’ici 2 ou 3 jours. Elle a déclenché la procédure express, et comme le prochain lundi est férié, les fonctionnaires vont travailler exceptionnellement ce samedi. J’aurai donc ma cédula mercredi sans faute. Nous sommes à 1 semaine pile de ma date de retour….
Mardi, toujours rien… Antibelly me jure qu’elle fait tout ce qu’elle peut, les filles du bureau sont aux petits soins. Une sans papiers qui travaille pour la Banque InterAméricaine de Développement, ça en jette ! Avec Doctor H., on décide de faire appel de la décision du juge quant à la tutela, puisque visiblement ma situation n’est pas réglée et passé le 14 août les dommages seront extrêmement graves. C’est le dernier jour pour faire appel, et c’est la dernière possibilité de pousser juridiquement l’Etat à respecter mes droits. Si la situation se résout entre temps, on retirera l’appel… Je me rends au service des passeports pour tenter ma chance, mais rien à faire : pour les plus de 25 ans, seule la cédula est acceptée, pas la contremarque. Je vais ensuite à Iberia pour demander comment grappiller quelques jours de plus. Mon retour est prévu le 10 Août et mon billet n’est valable que jusqu’au 14 (arrivée à Paris le 15) dernière limite, soit 1 an après mon arrivée. Problème : à quelques jours du départ en plein saison haute, il n’y a évidemment pas de place disponible. Tout ce qu’Iberia peut faire, c’est me mettre sur la liste d’attente pour un départ le lundi 13 ou le mardi 14. Autre solution désespérée : me rendre à l’aéroport avec mes bagages à ces dates là et espérer que quelqu'un rate son vol. Dans tous les cas je devrai payer pour la 2e fois la modification du billet : 50€.
Mercredi, pas de cédula…Mon vol est prévu pour le vendredi. J’oscille entre les périodes d’euphorie et de déprime. Mes amis m’encouragent à faire mes valises car ici en Colombie, c’est bien connu, les miracles existent…
Sunday, August 05, 2007
J'aurais pu être ce clandestin renvoyé au pays (El Matador - L'espoir fait vivre)
Fin juillet je reçois un coup de fil de la Registraduría. Ils me demandent de venir les voir car ils ont besoin de ma contremarque. Pire, la dame me dit que mon numéro de téléphone ne figurait pas dans mon dossier –mais mon contrat de travail si – donc elle a appelé la Banque InterAméricaine de Développement pour obtenir mon numéro. Or j’ai été embauchée par le siège de la BID à Washington, donc à la représentation de Bogotá, personne ne me connaît ! Apparemment, ils ont donc remué ciel et terre, m’ont enfin retrouvée et ont communiqué mon numéro à la Registraduría. Je manque de faire un arrêt cardiaque en pensant que mon employeur a peut-être eu vent de mon illégalité… J’appelle mon avocat sur le champ : « Non !! Ne va pas à la Registraduría!! Surtout ne fais pas ça !!!! » Ouh là… que se passe-t-il ? Mon avocat m’apprend que l’administration pourrait en profiter pour me confisquer ma contremarque et me renvoyer en France par la même occasion. Bon, je l’ai échappée belle. Il me conseille plutôt de vérifier su Internet où en est le processus juridique. OK, j’inscris le code de procédure en pensant que des fois la Colombie est un pays étonnamment moderne, ça m’en bouche un coin…
Pas autant que lorsque apparaît sur mon écran : « Rechazado por procedimiento ».
Mon cœur s’arrête de battre, je deviens blanc cadavre. Mon procès contre l’Etat colombien vient d’être rejeté par le juge.
Plus de problème, mais toujours pas de cédula, et comme le recours a été rejeté l’administration n’a pas été contrainte d’émettre ma cédula sous 48h… Il reste 10 jours avant ma date de retour.
Wednesday, August 01, 2007
Perdido en el corazón de la grande Babylon, me dicen el clandestino por no llevar papel (Manu Chao - Clandestino)
- Soit j’obtenais ma cédula dans les 10 prochains jours, puis sur présentation de ma cédula je pouvais enfin obtenir mon passeport et en finir avec l’illégalité, et au passage rentrer en France pour me reposer de cette année rocambolesque…
- Soit je n’obtenais pas ma cédula, donc mon passeport, ce qui m’aurait empêché de sortir du pays à moins de payer une amende sévère du DAS -l’administration des douanes et de la sécurité intérieure- et de rester dans leurs fichiers à vie (pas cool)…
- Soit, dans la même situation, je décidais de ne pas prendre ce risque, et donc de perdre mon billet d’avion arrivé au terme de sa validité. Bloquée en Colombie, je devrais attendre les bras croisés que ma situation se débloque, puisque toujours sans papiers je ne pourrais pas trouver de nouveau boulot.
Même après la fin de la maudite Conférence (et mon contrat) je me trouvais donc dans un stress extrême puisque rien n’était réglé sur le plan officiel. Impossible de savoir où je serais 10 jours plus tard, si je devais faire mes valises ou pas… Après 1 an de démarches, 8 mois à bosser comme une tarée, 6 mois sans papiers, des péripéties diverses et variées et un stress insupportable, je faisais face à une plus grande incertitude qu’à mon arrivée.
Résumé des épisodes précédents :
D’après les dernières démarches que je vous ai racontées, vous m’aviez donc laissée au moment où la Registraduría avait enfin fait le nécessaire pour annuler mon Registro Civil mal rédigé dans les archives du Consulat. Après 8 mois de procédures, j’ai donc réussi à… effacer l’erreur que le Consulat a faite en 2005, pas plus… Eh oui, car cette décision administrative ne permettait pas par elle-même au Consulat de créer un nouveau Registro Civil correct – ça aurait été trop facile ;-) Avec l’annulation du Registro de 2005, c’est celui de 1981 qui reprenait vigueur – avec l’erreur initiale dans mon nom de famille qu’il me fallait corriger. Pour cela, un acte notarié demandant officiellement à l’Etat colombien de changer de nom. Pour éviter les abus, cette procédure est autorisée pour tout citoyen 1 seule fois dans sa vie. Pour le cas où je voudrais changer de sexe dans 5 ans, c’est râpé, hahahahaha !!! Vu qu’il était impératif de ne pas rater mon coup, j’ai donc pris un avocat, un ami de Cata, le fameux « Doctor H. ». Après des mois de démarches à pas d’escargot et en solitaire, il était temps de recourir à un professionnel.
Et il n’a pas été de trop ! Bien évidemment, le premier acte notarié est arrivé avec la même faute dans mon nom ! C’était bien la peine d’expliquer mon cas pendant 1/2h à la préposée… Je refuse de signer l’acte et après moult négociations on arrive à voir l’assistant du Notaire pour lui expliquer. Une demi-journée de plus et il émet un nouvel acte enfin correct. Je le signe et me dis que ça tombe pile poil pour qu’une amie qui part en Europe 2 jours après puisse le remettre à ma mère en évitant les frais postaux prohibitifs. Erreur ! Une fois émis par l’assistant notaire et signé par moi-même, l’acte doit passer au Notaire en chef pour que Môsieur donne officiellement son blanc-seing… d’ici 1 semaine si on a de la chance !! Mon avocat fait donc le siège de la Notaría, exige, demande, supplie, pousse une gueulante… Il obtient le document 1h avant que mon amie ne parte pour l’aéroport. Hop, sa secrétaire saute dans un taxi, mon amie me confirme réception, bon voyage ! Pffiiouuu…
Quelques jours après ma mère reçoit l’acte notarié original et c’est parti pour les démarches au Consulat pour faire avancer le schmilblick. Oui, le Consulat a reçu l’avis de la Registraduría et oui ils comprennent qu’avec l’acte notarié ils peuvent faire le nouveau Registro. Enfin ils comprennent… pas tout à fait du premier coup… Môman demande plusieurs exemplaires du nouveau Registro au cas où, et me renvoie le tout par courrier express. A réception je relis le tout et constate avec soulagement que le nom est correct. Quelques secondes plus tard, je réalise que les références croisées (« Ce Registro n°… remplace le Registro n°… de 1981 ») sont fausses parce que la fonctionnaire s’y est reprise à 2 fois pour le faire mais sans changer le numéro de la feuille !!!! Panique à bord : mon Registro Civil est mal rédigé pour la 3e fois !!!!