On est déjà à la mi-juin, 2 mois à peine avant l’expiration de mon billet d’avion. Avec mon avocat, on décide alors que le foutage de gueule commence à bien faire et qu’il est temps de recourir à une solution radicale mais nécessaire : faire un procès à l’Etat colombien. Plusieurs heures de rédaction à 4 mains plus tard, le texte est fin prêt, description des dommages moraux et financiers inclus, ainsi qu’articles de la Constitution bafoués par l’Etat. En matière de droits fondamentaux, c’est presque garanti que le plaignant remporte son procès, et dans mon cas cela obligerait l’administration a me délivrer ma cédula sous 48h… Début juillet on dépose la demande au Tribunal. L’Etat a 10 jours ouvrables pour répondre… en théorie ! On apprend que ça prend plus de temps que prévu car il faut coordonner avec le Consulat à l’étranger. Ben voyons… En pleine Conférence, ce n’est qu’un motif de stress parmi d’autres pour moi…
Fin juillet je reçois un coup de fil de la Registraduría. Ils me demandent de venir les voir car ils ont besoin de ma contremarque. Pire, la dame me dit que mon numéro de téléphone ne figurait pas dans mon dossier –mais mon contrat de travail si – donc elle a appelé la Banque InterAméricaine de Développement pour obtenir mon numéro. Or j’ai été embauchée par le siège de la BID à Washington, donc à la représentation de Bogotá, personne ne me connaît ! Apparemment, ils ont donc remué ciel et terre, m’ont enfin retrouvée et ont communiqué mon numéro à la Registraduría. Je manque de faire un arrêt cardiaque en pensant que mon employeur a peut-être eu vent de mon illégalité… J’appelle mon avocat sur le champ : « Non !! Ne va pas à la Registraduría!! Surtout ne fais pas ça !!!! » Ouh là… que se passe-t-il ? Mon avocat m’apprend que l’administration pourrait en profiter pour me confisquer ma contremarque et me renvoyer en France par la même occasion. Bon, je l’ai échappée belle. Il me conseille plutôt de vérifier su Internet où en est le processus juridique. OK, j’inscris le code de procédure en pensant que des fois la Colombie est un pays étonnamment moderne, ça m’en bouche un coin…
Pas autant que lorsque apparaît sur mon écran : « Rechazado por procedimiento ».
Mon cœur s’arrête de battre, je deviens blanc cadavre. Mon procès contre l’Etat colombien vient d’être rejeté par le juge.
Fin juillet je reçois un coup de fil de la Registraduría. Ils me demandent de venir les voir car ils ont besoin de ma contremarque. Pire, la dame me dit que mon numéro de téléphone ne figurait pas dans mon dossier –mais mon contrat de travail si – donc elle a appelé la Banque InterAméricaine de Développement pour obtenir mon numéro. Or j’ai été embauchée par le siège de la BID à Washington, donc à la représentation de Bogotá, personne ne me connaît ! Apparemment, ils ont donc remué ciel et terre, m’ont enfin retrouvée et ont communiqué mon numéro à la Registraduría. Je manque de faire un arrêt cardiaque en pensant que mon employeur a peut-être eu vent de mon illégalité… J’appelle mon avocat sur le champ : « Non !! Ne va pas à la Registraduría!! Surtout ne fais pas ça !!!! » Ouh là… que se passe-t-il ? Mon avocat m’apprend que l’administration pourrait en profiter pour me confisquer ma contremarque et me renvoyer en France par la même occasion. Bon, je l’ai échappée belle. Il me conseille plutôt de vérifier su Internet où en est le processus juridique. OK, j’inscris le code de procédure en pensant que des fois la Colombie est un pays étonnamment moderne, ça m’en bouche un coin…
Pas autant que lorsque apparaît sur mon écran : « Rechazado por procedimiento ».
Mon cœur s’arrête de battre, je deviens blanc cadavre. Mon procès contre l’Etat colombien vient d’être rejeté par le juge.
Doctor H. part sur le champ au Tribunal pour avoir des explications; on apprend alors le fin mot de l’histoire. Les recours administratifs (« tutelas ») sont bien entendus des procédures exceptionnelles, surtout en matière de droits fondamentaux, puisqu’ils mettent directement en cause la responsabilité de l’administration. Quand la Registraduría a exigé des explications au Consulat, les fonctionnaires ont paniqué : j’avais mis le pied dans la fourmilière. Devant la gravité de l’accusation et l’urgence de la situation, le Consul a lui-même corrigé le Registro Civil et apposé sa signature. Il a également renoncé au délai légal de 8 jours qui s’applique dans ce genre de corrections, afin que la Registraduría puisse finir de résoudre la situation au plus vite. Résultat : lorsque le recours administratif est enfin arrivé sur le bureau du juge, la Registraduría et le Consulat avaient déjà corrigé leurs erreurs. Bien que la cédula en tant que telle n’ait toujours pas été remise, le juge a donc conclu en toute logique : « Le procès de Melle est sans objet, puisque sa situation administrative est résolue ». Ubuesque, mon cher Watson…
Plus de problème, mais toujours pas de cédula, et comme le recours a été rejeté l’administration n’a pas été contrainte d’émettre ma cédula sous 48h… Il reste 10 jours avant ma date de retour.
Plus de problème, mais toujours pas de cédula, et comme le recours a été rejeté l’administration n’a pas été contrainte d’émettre ma cédula sous 48h… Il reste 10 jours avant ma date de retour.
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