Le titre de l'article: une magnifique phrase extraite du JT de la chaîne Caracol, le jour où un boa s'est introduit dans les installations électriques de la ville de Neiva (sud de la Colombie) et a fini grillé sur un transfo. Résultat? Un serpent cuit et... un énorme coupe-circuit qui a plongé la ville et la moitié du département du Huila dans le noir, provoqué la panique de ses habitants qui ont cru à un sabotage de la guérilla puis leur suprise... et nous a fait rire aux larmes
Aujourd'hui comme d'habitude, on décolle à grand peine vers 15h pour se rendre chez un ami. Au programme, une des activités diurnes favorites des Cartageneros: taper la discute dans le patio (qui arrive après "taper la discute à la grille" et devant "taper la discute sur la terrasse"). (photos Meli)
Aujourd'hui comme d'habitude, on décolle à grand peine vers 15h pour se rendre chez un ami. Au programme, une des activités diurnes favorites des Cartageneros: taper la discute dans le patio (qui arrive après "taper la discute à la grille" et devant "taper la discute sur la terrasse"). (photos Meli)
Toutes les maisons à Cartagena, pauvres ou aisées, sont faites de la même manière. Il y a d'abord la grille et son cadenas. Très important, la grille; on pourrait écrire tout une thèse sur l'importance sociale de la grille à Cartagena. La grille sépare les inconnus et les inombrables vendeurs de rue (qui doivent parler à travers la grille), les connaissances (qui saluent obligatoirement depuis la rue chaque fois qu'ils passent devant la maison, même si c'est plusieurs fois par jour), et les amis et la famille, qui ont le droit d'ouvrir la grille. Ne pas avoir de grille, c'est le signe que la maison n'est pas finie. Après la grille, il y a la terrasse. Dès que les moyens le permettent elle est cimentée, et il y a en général un arbre (un manguier ou tout autre arbre au feuillage dru) pour faire de l'ombre et ne pas transformer la terrasse (et la maison) en fournaise. La porte d'entrée est double: une porte grillagée avec 2 ou 3 cadenas et une porte en bois avec 2 ou 3 serrures. Toutes les fenêtres des maisons sont également grillagées, et chaque foyer a sa technique supplémentaire de sécurité la nuit à défaut d'avoir un élevage d'oies: planche en bois ou gros bout de verre qui tombent en grand fracas si quelqu'un rentre en pleine nuit (voleur ou fêtard) ou chaise pour bloquer la poignée de porte... La parano? Connaît pas! Si la famille a un petit commerce de vente de glaçons, d'appels téléphoniques ou d'aliments de base, la grille permet aussi de délimiter l'espace privé de l'espace public, et les transactions se font à travers la grille de la terrasse ou de la porte d'entrée.
Lorsqu'on passe la porte d'entrée on entre dans le salon (plus près de la porte) / salle à manger (au fond), avec la télé au milieu. Les chambres sont toujours sur un côté de la maison, et les toits sont souvent en tôle ondulée, avec un faux-plafond si les finances le permettent. Dans l'enfilade du salon on trouve la cuisine, qui comporte invariablement des crochets pour suspendre les cages des canaris, perruches ou perroquets dès que la nuit tombe (de jour les cages sont accrochées aux arbres à l'avant ou à l'arrière de la maison). Dans la cuisine comme dans les chambres, il y a très peu de rangements. C'est bien sûr parce qu'on a peu d'argent, donc peu de biens à ranger et pas de réserves. On a le nécessaire en vêtements comme en provisions, et on ne rachète que si ce qu'on a s'est abîmé ou a été consommé. Dans les magasins de quartier ou dans la rue on peut donc tout acheter à l'unité ou en dose: bonbons, cigarettes et minutes de téléphone bien sûr, mais aussi rasoir jetable, serviettes higiénique, pansements, couche pour bébé, shampoing, lessive... Bien sûr cela revient moins cher d'acheter en gros, mais cela n'est accessible qu'aux classes aisées. Lorsqu'on n'a pas beaucoup d'argent ce n'est pas la logique du "cela revient moins cher" qui prévaut, mais celle du "cela me coûte moins cher" au moment où j'ai une entrée d'argent. Et bien entendu comme dans tous les pays du Sud, rien ne se perd, tout se transforme, et surtout, tout se répare!
Tout au fond de la maison on trouve la porte arrière - avec sa porte grillagée et son lot de cadenas. Puis enfin le patio, lui aussi garni d'arbres pour l'ombre, et de pots suspendus de fleurs et de plantes décoratives. Le patio renferme presque toujours un lavoir car les machines à laver sont rares et beaucoup de femmes lavent à la main. D'ailleurs, un autre commerce de quartier original c'est la location de machine à laver à l'heure. Car non, on ne porte pas son linge à la laverie; la laverie vient à vous! On appelle le voisin, qui apporte la machine avec un diable, l'installe et vient la rechercher à l'heure convenue. Dans le patio il y a aussi souvent une citerne pour receuillir l'eau de pluie et faire des réserves en cas de coupure d'eau (fréquentes!), des lignes pour étendre le linge, et un ou deux chiens et/ou chats.
La plupart des maisons à Cartagena sont construites sur ce modèle, que la famille soit aisée ou pauvre. Si la famille a un peu de sous, elle fait construire un ou deux étages pour faire des appartements pour loger les enfants et leur famille ou pour la location.
Lorsqu'on passe la porte d'entrée on entre dans le salon (plus près de la porte) / salle à manger (au fond), avec la télé au milieu. Les chambres sont toujours sur un côté de la maison, et les toits sont souvent en tôle ondulée, avec un faux-plafond si les finances le permettent. Dans l'enfilade du salon on trouve la cuisine, qui comporte invariablement des crochets pour suspendre les cages des canaris, perruches ou perroquets dès que la nuit tombe (de jour les cages sont accrochées aux arbres à l'avant ou à l'arrière de la maison). Dans la cuisine comme dans les chambres, il y a très peu de rangements. C'est bien sûr parce qu'on a peu d'argent, donc peu de biens à ranger et pas de réserves. On a le nécessaire en vêtements comme en provisions, et on ne rachète que si ce qu'on a s'est abîmé ou a été consommé. Dans les magasins de quartier ou dans la rue on peut donc tout acheter à l'unité ou en dose: bonbons, cigarettes et minutes de téléphone bien sûr, mais aussi rasoir jetable, serviettes higiénique, pansements, couche pour bébé, shampoing, lessive... Bien sûr cela revient moins cher d'acheter en gros, mais cela n'est accessible qu'aux classes aisées. Lorsqu'on n'a pas beaucoup d'argent ce n'est pas la logique du "cela revient moins cher" qui prévaut, mais celle du "cela me coûte moins cher" au moment où j'ai une entrée d'argent. Et bien entendu comme dans tous les pays du Sud, rien ne se perd, tout se transforme, et surtout, tout se répare!
Tout au fond de la maison on trouve la porte arrière - avec sa porte grillagée et son lot de cadenas. Puis enfin le patio, lui aussi garni d'arbres pour l'ombre, et de pots suspendus de fleurs et de plantes décoratives. Le patio renferme presque toujours un lavoir car les machines à laver sont rares et beaucoup de femmes lavent à la main. D'ailleurs, un autre commerce de quartier original c'est la location de machine à laver à l'heure. Car non, on ne porte pas son linge à la laverie; la laverie vient à vous! On appelle le voisin, qui apporte la machine avec un diable, l'installe et vient la rechercher à l'heure convenue. Dans le patio il y a aussi souvent une citerne pour receuillir l'eau de pluie et faire des réserves en cas de coupure d'eau (fréquentes!), des lignes pour étendre le linge, et un ou deux chiens et/ou chats.
La plupart des maisons à Cartagena sont construites sur ce modèle, que la famille soit aisée ou pauvre. Si la famille a un peu de sous, elle fait construire un ou deux étages pour faire des appartements pour loger les enfants et leur famille ou pour la location.
1 comment:
Hola, Amelie Meli Tina.
Ça m'évoque la différence entre les régions de France. En Normandie, dans les campagnes la maison et ses dépendances sont isolées, entourées de hauts murs, une grosse porte en fer forgé, presque une barrière. On approche : le chien gueule, si on rentre, il tire de toutes ses forces pour te dévorer. Une minute après, un rideau s'écarte ou une porte s'entrouvre et une mine renfrognée te montre clairement que tu es un intrus gênant voir dangereux. C'est qu'il y a du bien à protéger. Après, si tu montre patte blanche, on prendra le temps de te dire que, pas de problème, ce que tu cherches, tu pourras le trouver trois kilomètres plus loin, dans la ferme d'à côté.
Dans le Jura, les villages sont formés de gros pâtés de maisons, des fermes mitoyennes. Souvent trois fermes dont les lieux de vie sont séparés par l'étable la remise et la grange. Pas de mur autour, l'accès se fait sur la rue. Tout est ouvert. On doit pouvoir accéder facilement partout en cas d'incendie par exemple. La confiance est une question de survie. Si tu approche, un bon gros chien vient t'accueillir en remuant la queue. Et la personne qui vient te parler prend le temps de te demander ce dont tu as besoin pour y répondre au mieux. Si tu as le temps de parler, tu t'aperçois au bout de quelques minutes que le fermier qui te parle est en réalité un des meilleurs philosophes que tu aies rencontrés dans ta vie.
Evidemment, Meli, je ne suis pas objectif ! La vérité est plus nuancée.
Muchas gracias por los regalos de fotos. Sigues, sigues, has creado una addiction en mi. Un mes sin Melitina : esta la vida sin color.
Un grandisimo abrazo.
Tengo buenas noticias del señor Bastounet y de su hermana Lena. Estan en los Alpas haciendo una estación. Estan a 50 km de distancia en dos valles vecinas.
Hasta luego.
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