Jeudi on est partis tôt pour le Terminal de bus de Cartagena. Direction: Santa Marta, à 80km de distance au Nord-Est. Santa Marta, c'est une "petite ville" de 400.000 habitants, capitale du département du Magdalena. Ce fut la première ville fondée dans ce qui est aujourd'hui la Colombie, et la deuxième d'Amérique du Sud, en 1525. En fait, nous n'allons pas dans la ville même mais au Parque Natural Nacional Tayrona, au Nord de Santa Marta.
Et c’est parti pour le voyage : taxi jusqu’au Terminal de bus de Cartagena, bus de Cartagena à Santa Marta, taxi du Terminal de bus de Santa Marta à… un carrefour à 10 minutes de là. On a l’impression d’être au milieu de nulle part, mais en fait on est au bord de la route où passent les bus pour le Parque Tayrona ! Il y a d’ailleurs 2 ou 3 cars garés sur le bas côté en attendant de faire le plein de voyageurs pour démarrer. Ces cars vont pour la plupart en direction de la Guajira, voire au Venezuela, et ils passent donc forcément devant l’entrée du parc. Les chauffeurs cherchent donc à faire monter des touristes en cours de trajet histoire de mettre du beurre dans les épinards. Ce n’est évidemment pas tout à fait autorisé, et les compagnies vraiment sérieuses ne le font pas. Mais là, au bord de la route, on a le choix entre attendre le bus (bus bus, pas car) qui passe une fois toutes les demi-heures dans le meilleur des cas, ou négocier un bon prix avec un des chauffeurs présents. 5 minutes de marchandage et c’est réglé : en route !
Une demi-heure plus tard, le car s’arrête en plein milieu de nulle part, et on nous invite à descendre. Un coup d’œil à gauche : route. Un coup d’œil à droite : route. Le car repart et ouf ! De l’autre côté de la route apparaît une petite route qui s’enfonce dans la forêt, et une pancarte signale : Parque Nacional Natural Tayrona - Acceso El Zaino. A l’entrée de la route, on paye notre entrée dans une cahute. C’est $7.100 pour les colombiens et $21.000 pour les étrangers. C’est le genre de moments où je dégaine ma cédula plus vite que mon ombre, ha !! Une pancarte jalousement gardée par un iguane recommande très fortement aux touristes d’être vaccinés contre la Fièvre Jaune. Alex ? Non, pas vacciné. Mag ? Non plus ! Bon ben y’a que moi qui suis vaccinée, mais ça a pas l’air de les déranger plus que ça, hihihi. Il faut dire qu’on ne va pas passer la nuit sur place, donc a priori on ne se fera pas bouffer par les moustiques. (ps: ne pas imiter!!).
On grimpe dans un colectivo qui nous épargne 45 minutes de marche et nous amène directement à la véritable entrée du parc, à mi-chemin entre la route et la plage. La route termine là, et Mag et moi déployons tous un éventail d’arguments pour convaincre Alex de continuer le chemin… à cheval ! On arrive à un compromis : on fera le parcours le plus court à cheval, jusqu’à la plage, et on continuera les 2 pieds sur la terre ferme. Idem au retour. De toutes façons, les finances ne nous permettent pas vraiment plus. Et c’est parti pour une demi-heure de chevauchée. On s’enfonce dans la forêt/ jungle sur des sentiers étroits et boueux. Heureusement qu’on a pas fait le chemin à pied : par endroits on aurait eu de la boue jusqu’aux genoux à cette époque de l’année !
Et on débouche enfin à Cañaveral, à quelques mètres de la plage. On laisse les chevaux : on a jusqu’à 16h pour les retrouver là et repartir à cheval vers la sortie. Il faut pas traîner pour vraiment profiter du Parc. Quelques pas et un panneau nous avertit : Bienvenue au Paradis !!!
Ouuaaahhhh, on est prévenus !!! On débouche sur une immense plage déserte, face à une mer déchaînée. Les plages du Parque Tayrona, ce n’est pas l’image d’une plage paradisiaque des Caraïbes telles qu’on se les imagine en général. Ce sont bien des plages paradisiaques des Caraïbes, mais d’une beauté bien particulière. Il est interdit de s’y baigner car ici la mer est traître : remous, ressacs… et requins. Et on n’a pas particulièrement envie de s’allonger sur le sable car le vent souffle et il caille.
La région du Parque Tayrona est un micro-climat pas très engageant en comparaison avec la région, mais qui du coup protège un écosystème unique: 100 espèces de mamifères, 200 espèces d'oiseaux et 50 de reptiles (euh... on préfère pas savoir le nombre d'espèces d'insectes!!!), 350 espèces d'algues et près de 800 espèces de plantes. Le parc fait pas moins de 15.000 hectares, dont 3.000 hectares de zone marine.
Le paysage est d’une beauté incroyable. La marée en se retirant a formé des lacs au pied des arbres, et de l’autre côté la mer rugit. La montagne est à deux pas: ce sont les contreforts du sommet le plus haut de la Colombie, le Pico Cristóbal Colón (5775m). Ce sommet est plutôt original: en effet il doit son titre à une différence de seulement 1m avec son frère jumeau, le Pico Simón Bolívar. Les deux se situent dans la Sierra Nevada, le plus haut massif côtier du monde, totalement indépendant de la Cordillère des Andes bien que la Cordillère finisse en 3 chaînes de montagnes qui traversent presque tout le territoire de la Colombie. Rien que pour nous remettre de ce premier paysage, il nous faut presque trois quart d’heure.
Une petite marche et on se retrouve dans une crique. Mag repère une noix de coco et, intriguée, propose de l’ouvrir. Ha ! Elle est bonne celle-là ! On a faim, on a soif, mais je préviens Mag : ouvrir une noix de coco, même équipé d’une machette, ça n’est pas une mince affaire !! Alex se met à la tâche : lancers de la noix de coco contre une pierre pour rompre l’enveloppe externe (5min d’efforts), bataille avec un pauvre petit couteau de poche pour enlever complètement l’enveloppe (10min de lutte et miraculeusement aucun doigt coupé…), forage de la noix avec le même petit couteau qui crie au secours (5min pendant qu’on prépare la bouteille à recevoir le lait de coco), et opération chirurgicale pour détacher la chair de la noix (encore 5min de totale impatience) et pouvoir enfin… manger la noix de coco !!!!!! Tout ça pour s’apercevoir après avoir fait deux pas… qu’on est à 5m d’un stand de casse-croûtes et boissons !!!!!!!!
L’estomac plus tranquille, on continue le parcours vers le secteur d'Arrecifes. Le chemin part de la plage, s’enfonce dans la forêt dense, zigzague entre les lianes, monte, descend, revient vers la plage…
Puis le chemin change; c’est plutôt une allée entre des arbres et des palmiers gigantesques, jusqu’à arriver au Cabo de San Juan de Guía.
Là, j'assiste pétrifiée au travail d'une colonie de fourmis. L'organisation est militaire, d'une redoutable efficacité. A nos pieds, des petits morceaux de feuilles ondulent en file indienne, tandis que les fourmis s'étant débarrassées de leur fardeau retournent au boulot au pas de course. L'arbuste est littéralement dépecé à vue d'oeil. On ne s'attarde pas sur place car les chevaux nous attendent: demi-tour. Lorsqu'on repasse sous les grands arbres, la lumière a commencé à diminuer. C'est l'heure où les crabes sortent de leurs trous. Au début on ne se rend compte de rien, puis quelque part dans la vision périphérique on voit quelque chose bouger par terre. On s'aperçoit alors que tout autour de nous la terre est truffée de trous. On s'arrête sans faire de bruit et petit à petit on les voit sortir. Il y en a des tous petits et d'autres dont le corps fait largement un poing, avec la carapace bleutée et les pattes roses.
Allez hop! On se remet en route pour rejoindre le secteur de Cañaveral. On arrive un peu en retard, mais les chevaux sont là et nous attendent. Sur le chemin du retour, Mag entraîne Alex -qui avait soit-disant peur des chevaux- dans un surprenant galop jusqu'à l'arrivée! Je suis tranquillement derrière: mon cheval est paresseux et je profite du paysage. Une fois les chevaux rentrés au bercail, on négocie avec un chauffeur de taxi: il nous conduira directement au Terminal de bus de Santa Marta, comme ça on ne restera pas plantés au bord de la route nationale de nuit... et sous la pluie qui commence à tomber! En attendant, c'est aussi l'heure où les employés du parc finissent leur journée. On monte tous les 3 à l'arrière, une employée et un ouvrier montent à l'avant à côté du chauffeur, et 2 autres ouvriers prennent place... dans le coffre ouvert!!!!! On dépose les " personnes "de trop" à l'entrée du parc et on file vers Santa Marta. Enfin, "filer" est un grand mot. Le véhicule grince de partout, et le chauffeur n'est paaaaassss preeeeessééééééééé... Il salue les militaires comme des vieilles connaissances à tous les barrages, discute avec son pote de la pluie et du beau temps. A l'arrière, on désespère un peu mais on prend notre mal en patience: c'est pas ça qui va nous gâcher la journée. Arrivés au Terminal de Santa Marta, on réalise qu'à cette heure-ci il n'y a plus de bus directs pour Cartagena: on monte donc dans un bus pour Barranquilla, où on fera le changement.
On arrive tard, congelées et crevées à Cartagena. Je ne résisterai pas l'épreuve, et je tombe malade: grippe en pleine Caraïbe, j'adore... Du coup, on repoussera notre retour à Bogota et on sera forcées d'annuler les visites prévues au départ de Cartagena, et de revenir en avion car je ne résisterai pas à nouveau 24h de bus dans cet état-là. Mais Mag ne s'en plaint pas car en attendant elle a la tête pleine de souvenirs :-)
Et c’est parti pour le voyage : taxi jusqu’au Terminal de bus de Cartagena, bus de Cartagena à Santa Marta, taxi du Terminal de bus de Santa Marta à… un carrefour à 10 minutes de là. On a l’impression d’être au milieu de nulle part, mais en fait on est au bord de la route où passent les bus pour le Parque Tayrona ! Il y a d’ailleurs 2 ou 3 cars garés sur le bas côté en attendant de faire le plein de voyageurs pour démarrer. Ces cars vont pour la plupart en direction de la Guajira, voire au Venezuela, et ils passent donc forcément devant l’entrée du parc. Les chauffeurs cherchent donc à faire monter des touristes en cours de trajet histoire de mettre du beurre dans les épinards. Ce n’est évidemment pas tout à fait autorisé, et les compagnies vraiment sérieuses ne le font pas. Mais là, au bord de la route, on a le choix entre attendre le bus (bus bus, pas car) qui passe une fois toutes les demi-heures dans le meilleur des cas, ou négocier un bon prix avec un des chauffeurs présents. 5 minutes de marchandage et c’est réglé : en route !
Une demi-heure plus tard, le car s’arrête en plein milieu de nulle part, et on nous invite à descendre. Un coup d’œil à gauche : route. Un coup d’œil à droite : route. Le car repart et ouf ! De l’autre côté de la route apparaît une petite route qui s’enfonce dans la forêt, et une pancarte signale : Parque Nacional Natural Tayrona - Acceso El Zaino. A l’entrée de la route, on paye notre entrée dans une cahute. C’est $7.100 pour les colombiens et $21.000 pour les étrangers. C’est le genre de moments où je dégaine ma cédula plus vite que mon ombre, ha !! Une pancarte jalousement gardée par un iguane recommande très fortement aux touristes d’être vaccinés contre la Fièvre Jaune. Alex ? Non, pas vacciné. Mag ? Non plus ! Bon ben y’a que moi qui suis vaccinée, mais ça a pas l’air de les déranger plus que ça, hihihi. Il faut dire qu’on ne va pas passer la nuit sur place, donc a priori on ne se fera pas bouffer par les moustiques. (ps: ne pas imiter!!).
On grimpe dans un colectivo qui nous épargne 45 minutes de marche et nous amène directement à la véritable entrée du parc, à mi-chemin entre la route et la plage. La route termine là, et Mag et moi déployons tous un éventail d’arguments pour convaincre Alex de continuer le chemin… à cheval ! On arrive à un compromis : on fera le parcours le plus court à cheval, jusqu’à la plage, et on continuera les 2 pieds sur la terre ferme. Idem au retour. De toutes façons, les finances ne nous permettent pas vraiment plus. Et c’est parti pour une demi-heure de chevauchée. On s’enfonce dans la forêt/ jungle sur des sentiers étroits et boueux. Heureusement qu’on a pas fait le chemin à pied : par endroits on aurait eu de la boue jusqu’aux genoux à cette époque de l’année !
Et on débouche enfin à Cañaveral, à quelques mètres de la plage. On laisse les chevaux : on a jusqu’à 16h pour les retrouver là et repartir à cheval vers la sortie. Il faut pas traîner pour vraiment profiter du Parc. Quelques pas et un panneau nous avertit : Bienvenue au Paradis !!!
Ouuaaahhhh, on est prévenus !!! On débouche sur une immense plage déserte, face à une mer déchaînée. Les plages du Parque Tayrona, ce n’est pas l’image d’une plage paradisiaque des Caraïbes telles qu’on se les imagine en général. Ce sont bien des plages paradisiaques des Caraïbes, mais d’une beauté bien particulière. Il est interdit de s’y baigner car ici la mer est traître : remous, ressacs… et requins. Et on n’a pas particulièrement envie de s’allonger sur le sable car le vent souffle et il caille.
La région du Parque Tayrona est un micro-climat pas très engageant en comparaison avec la région, mais qui du coup protège un écosystème unique: 100 espèces de mamifères, 200 espèces d'oiseaux et 50 de reptiles (euh... on préfère pas savoir le nombre d'espèces d'insectes!!!), 350 espèces d'algues et près de 800 espèces de plantes. Le parc fait pas moins de 15.000 hectares, dont 3.000 hectares de zone marine.
Le paysage est d’une beauté incroyable. La marée en se retirant a formé des lacs au pied des arbres, et de l’autre côté la mer rugit. La montagne est à deux pas: ce sont les contreforts du sommet le plus haut de la Colombie, le Pico Cristóbal Colón (5775m). Ce sommet est plutôt original: en effet il doit son titre à une différence de seulement 1m avec son frère jumeau, le Pico Simón Bolívar. Les deux se situent dans la Sierra Nevada, le plus haut massif côtier du monde, totalement indépendant de la Cordillère des Andes bien que la Cordillère finisse en 3 chaînes de montagnes qui traversent presque tout le territoire de la Colombie. Rien que pour nous remettre de ce premier paysage, il nous faut presque trois quart d’heure.
Une petite marche et on se retrouve dans une crique. Mag repère une noix de coco et, intriguée, propose de l’ouvrir. Ha ! Elle est bonne celle-là ! On a faim, on a soif, mais je préviens Mag : ouvrir une noix de coco, même équipé d’une machette, ça n’est pas une mince affaire !! Alex se met à la tâche : lancers de la noix de coco contre une pierre pour rompre l’enveloppe externe (5min d’efforts), bataille avec un pauvre petit couteau de poche pour enlever complètement l’enveloppe (10min de lutte et miraculeusement aucun doigt coupé…), forage de la noix avec le même petit couteau qui crie au secours (5min pendant qu’on prépare la bouteille à recevoir le lait de coco), et opération chirurgicale pour détacher la chair de la noix (encore 5min de totale impatience) et pouvoir enfin… manger la noix de coco !!!!!! Tout ça pour s’apercevoir après avoir fait deux pas… qu’on est à 5m d’un stand de casse-croûtes et boissons !!!!!!!!
L’estomac plus tranquille, on continue le parcours vers le secteur d'Arrecifes. Le chemin part de la plage, s’enfonce dans la forêt dense, zigzague entre les lianes, monte, descend, revient vers la plage…
Puis le chemin change; c’est plutôt une allée entre des arbres et des palmiers gigantesques, jusqu’à arriver au Cabo de San Juan de Guía.
Là, j'assiste pétrifiée au travail d'une colonie de fourmis. L'organisation est militaire, d'une redoutable efficacité. A nos pieds, des petits morceaux de feuilles ondulent en file indienne, tandis que les fourmis s'étant débarrassées de leur fardeau retournent au boulot au pas de course. L'arbuste est littéralement dépecé à vue d'oeil. On ne s'attarde pas sur place car les chevaux nous attendent: demi-tour. Lorsqu'on repasse sous les grands arbres, la lumière a commencé à diminuer. C'est l'heure où les crabes sortent de leurs trous. Au début on ne se rend compte de rien, puis quelque part dans la vision périphérique on voit quelque chose bouger par terre. On s'aperçoit alors que tout autour de nous la terre est truffée de trous. On s'arrête sans faire de bruit et petit à petit on les voit sortir. Il y en a des tous petits et d'autres dont le corps fait largement un poing, avec la carapace bleutée et les pattes roses.
Allez hop! On se remet en route pour rejoindre le secteur de Cañaveral. On arrive un peu en retard, mais les chevaux sont là et nous attendent. Sur le chemin du retour, Mag entraîne Alex -qui avait soit-disant peur des chevaux- dans un surprenant galop jusqu'à l'arrivée! Je suis tranquillement derrière: mon cheval est paresseux et je profite du paysage. Une fois les chevaux rentrés au bercail, on négocie avec un chauffeur de taxi: il nous conduira directement au Terminal de bus de Santa Marta, comme ça on ne restera pas plantés au bord de la route nationale de nuit... et sous la pluie qui commence à tomber! En attendant, c'est aussi l'heure où les employés du parc finissent leur journée. On monte tous les 3 à l'arrière, une employée et un ouvrier montent à l'avant à côté du chauffeur, et 2 autres ouvriers prennent place... dans le coffre ouvert!!!!! On dépose les " personnes "de trop" à l'entrée du parc et on file vers Santa Marta. Enfin, "filer" est un grand mot. Le véhicule grince de partout, et le chauffeur n'est paaaaassss preeeeessééééééééé... Il salue les militaires comme des vieilles connaissances à tous les barrages, discute avec son pote de la pluie et du beau temps. A l'arrière, on désespère un peu mais on prend notre mal en patience: c'est pas ça qui va nous gâcher la journée. Arrivés au Terminal de Santa Marta, on réalise qu'à cette heure-ci il n'y a plus de bus directs pour Cartagena: on monte donc dans un bus pour Barranquilla, où on fera le changement.
On arrive tard, congelées et crevées à Cartagena. Je ne résisterai pas l'épreuve, et je tombe malade: grippe en pleine Caraïbe, j'adore... Du coup, on repoussera notre retour à Bogota et on sera forcées d'annuler les visites prévues au départ de Cartagena, et de revenir en avion car je ne résisterai pas à nouveau 24h de bus dans cet état-là. Mais Mag ne s'en plaint pas car en attendant elle a la tête pleine de souvenirs :-)
No comments:
Post a Comment