Tuesday, July 10, 2007

Les employeurs mélangent travail et esclavage (Sinik - Le Monde est à Vous)

A peu près à partir de cette date jusque fin juillet, j'ai travaillé au minimum 10h par jour, 7 jours sur 7. Les 35h chères aux français, je les faisais en 2 jours et demi...

La semaine de la Conférence - du 16 au 21 juillet - j'étais opérationnelle dans l'hotel de 7h30 du matin à 2h du matin, non stop, vague repas vers 15h, maigre collation vers 22h, stress intense, brimades de ma chef, harcelée par les participants

En hommage à ces semaines d'esclavage, je décrète une "minute" de silence sur mon blog jusque fin juillet...

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Thursday, July 05, 2007

A Dios le pido que mi pueblo no derrame tanta sangre y se levante mi gente (Juanes - A Dios le pido)

Le 5 juillet dernier a eu lieu une journée de manifestation dans tout le pays.

A l'origine de cette journée d'action, l'assassinat par les FARC de 11 des 12 députés départementaux qu'ils retenaient en otage depuis plus de 5 ans. Les députés avaient été enlevés en plein jour, en pleine Assemblée du département du Valle, dans le centre ville de Cali (2e ville du pays) le 11 avril 2002. Selon le communiqué des FARC, ils auraient été tués lors d'échanges de tirs entre le groupe de guerrilleros et un "groupe armé non identifié". Cependant cette version a soulevé de nombreuses questions. Le gouvernement a immédiatement annoncé qu'aucune action militaire n'était en cours dans cette région. Bien que les combats entre les FARC et l'ELN soient de plus en plus fréquents alors que traditionnellement ces deux guerrillas maintenaient entre eux une trêve "fraternelle", l'ELN a également démenti avoir attaqué le campement des FARC. Restent les groupes paramilitaires, qui selon le gouvernement colombien "n'existent plus" -sic- depuis le début de leur démobilisation en 2005 (gouvernement qui affirme par ailleurs qu'en Colombie "il n'y a pas de conflit armé", re-sic). D'autres questions concernent le regroupement soudain des députés alors qu'on pensait qu'ils étaient retenus par groupes de 3 ou 4, la façon inhabituelle dont les FARC ont communiqué la nouvelle, et l'intérêt pour eux d'éliminer des otages "échangeables" à l'heure où se mettent en place de difficiles négociations de paix avec le gouvernement.

En tout état de cause, l'assassinat des députés a remis en cause autant qu'il a justifié la nécessité d'un "accord humanitaire" avec la guerrilla, c'est-à-dire l'échange d'otages contre des guerrilleros emprisonnés. Remis en cause par le gouvernement, qui a sauté sur l'occasion pour affirmer que seule l'intervention armée était justifiée face à un ennemi impitoyable. Justifié de la façon la plus crue pour les familles d'otages, qui n'ont de cesse de clamer que l'intervention armée met en danger de mort leurs parents -la guerrilla ayant toujours affirmé (et déjà mis en application) qu'ils tueraient les otages s'ils sentaient un campement menacé.

Etrangement, la nouvelle de l'assassinat des députés n'a suscité de réactions qu'au niveau régional et parmi les familles d'otages et les défenseurs des droits de l'Homme. Au niveau du grand public, c'est l'accablement qui a prévalu dans les premiers jours. Puis le gouvernement, les parlementaires et les élus locaux ont lancé un appel à manifester le 5 juillet "contre les enlèvements et pour la liberté", appel qui a été entendu de façon différente par des millions de colombiens. Le résultat: une mobilisation sans précédent, un pays totalement paralysé pendant près de 2h, et des manifestants unis sur le but (pour la paix, contre les enlèvements) mais divisés sur les moyens, certains manifestant leur soutien au président, d'autres leur opposition, certains l'intervention armée pour libérer les otages, d'autres l'échange humanitaire... une belle pagaille et une dangereuse polarisation du pays...

Au bureau, tous mes collègues sont des aficionados de la méditation et de la "guérison pranique". Ils ont donc répondu à l'invitation de différentes organisations de la société civile et d'organisations religieuses à prier ensemble pour la paix en Colombie le 5 Juillet de 11h à 12h. A 10h55, les collègues ont donc carrément éteint les lignes téléphoniques et fermé les locaux, et on s'est tous regroupés dans la salle de réunion pour 1h de méditation! Un peu étrange pour moi, mais très émouvant... Alors que l'on remettait nos chaussures vers midi, une clameur impressionnante a commencé à monter de la rue. Les organisateurs de la manifestation avaient en effet appelé à tout arrêter et à faire le plus de bruit possible entre 12h et 12h05. Dans notre quartier, la circulation s'est totalement paralysée pendant plus d'une demi-heure (taxis, bus, TransMilenios remplis de passagers compris!), et c'est pendant près d'une heure que des sifflets, des klaxons, des casseroles et autres ont résonné sans discontinuer. Des bureaux et appartements alentour, dans la rue, partout, les gens s'étaient habillés de blanc et agitaient tous les mouchoirs et tissus blancs qu'ils avaient pu trouver. Mes collègues étaient euphoriques devant la première mobilisation pour la paix de cette ampleur en Colombie. A la télé, les journalistes montraient en direct les images identiques dans toutes les villes du pays, et égrenaient la réalité des enlèvements en Colombie: plus de 3000 otages retenus par la guerrilla, dont un nombre effrayant d'enfants (près de 10%, il semble)...

Saturday, June 30, 2007

Sabroso suena el Joropo cuando lo bailas hermano, entre golpe y zapateo, talón y escobillado (Iván José Rodríguez Díaz - Folcloreando)

Ca y est! J'ai réussi à mettre en ligne mes propres vidéos. Eh oui, je m'améliore!

Voici donc en live 'n direct le Coleo à la Feria de las Colonias. Allez aussi faire un petit tour sur le site web du Mundial del Coleo, en bas de la page, pour de magnifiques images des Llaneros et d'impressionantes manches de Coleo.



Et je vous présente un petit couple de danseurs de Joropo haut comme trois pommes mais qui assure! Voyez aussi ces excellents danseurs et musiciens pour voir ce que donne un morceau en entier.



Upa Llano!

Monday, June 25, 2007

Va cabalgando el llanero oliendo a sudor de vaca y al cafecito negro que bebió en la madrugada (Ali Primera - Cunaviche adentro)

Durant tous ces mois de travail acharné, il y a quand même eu quelques très jolies sorties, comme celle de la Feria de las Colonias. C'est un festival annuel où les régions viennent présenter leurs produits typiques: artisanat, gastronomie, musique et danse etc...

J'ai fait le plein d'épices odorantes et de confitures de fruits étranges de la région de l'Amazonie, je me suis offert un petit mobile en terre cuite, un magnifique chapeau à ajouter à ma collection (c'est Môman qui va être contente ;-) ) et une ruana version moderne rose et violette avec un énorme col roulé pour pouvoir mettre le nez dehors par les froides soirées de Bogotá.

Petite précision de vocabulaire: la ruana en Colombie c'est une "cape/couverture" avec une encolure pour passer la tête en laine très épaisse, ce qu'on appelle toujours en France un "poncho". Alors qu'en Colombie, le poncho est l'équivalent beaucoup plus court en coton ou en laine très fine, de couleur blanche avec des traits de couleur (un peu comme les torchons de cuisine de grand-mère en France). Les Colombiens du centre du pays -les Paisas- le portent souvent plié sur l'épaule dans les champs, mais le poncho n'est pas assez chaud pour la capitale.

Chaque année un département est à l'honneur, et cette année c'était le département du Meta. Le Meta se situe au Sud-Est de Bogotá, dans la région des Llanos (littéralement: "les Plaines"). Les Llanos c'est une immense région qui couvre plusieurs départments du Sud-Est de la Colombie ainsi qu'une bonne partie du Venezuela, dédiée principalement à l'élevage extensif. C'est donc la région des cowboys au vrai sens du terme (en Colombie, Lucky Luke le Cowboy solitaire s'appelle "El Llanero solitario" ;-) ), où l'on apprend à monter à cheval avant de savoir marcher, l'on se réunit autour d'un feu de bois pour jouer de la guitare et griller de la viande et où les codes d'honneur sont très stricts.


A la Feria de las Colonias, démonstration de la danse typique de la région: le joropo.



Puis démonstration de Coleo, ce savoir-faire de gardien de troupeaux qui est devenu presque un sport. En quoi cela consiste? Dans les champs le cowboy a souvent besoin de maîtriser le bétail, par exemple pour marquer les veaux. Mais quand on a un troupeau d'une centaine de vaches en semi-liberté, bonne chance pour arriver à en coucher un. Si le lasso peut être utile dans ce cas là, c'est encore plus "simple" de la faire à la main... non? D'où le principe du Coleo: l'un des cavaliers excite la vache pour qu'elle se mette à courir, et alors l'autre cavalier la poursuit et l'attrape par la queue (à la main, sur son cheval au galop dans une position acrobatique digne d'un cavalier Mongol) et la retourne en plein vol.





Oui, vous avez bien lu! L'équipe de 2 cavaliers a 5 minutes pour réussir son coup, et marque des points si la vache se couche au sol, plus si elle fait un tour complet sur elle-même, encore plus si elle fait plusieurs tours sur elle-même! C'est pas la corrida, mais au moins c'est pas du tout sanglant et c'est très drôle. Evidemment, la vache, elle, doit pas trouver ça très marrant, mais au moins elle repart sur ses 4 fers... sauf quand le cavalier indélicat s'y prend mal et lui casse une patte :-(

Wednesday, June 20, 2007

If education is the key, then tell me why the people have to make it so expensive for we (Richie Spice - Youths are so cold)

En Colombie, la plupart des universités sont privées. Il faut savoir qu'une fois leur programme reconnu par l'Etat, les universités privées ont toute liberté pour fixer leurs prix... et ne se gênent pas. Le tarif par semestre d'une université privée en Colombie tourne autour de 2,5 à 3,5 millions de pesos (entre 900€ et 1300€), ce qui correspond à 6 à 8 salaires minimums en vigueur. Mais dans certaines universités et pour certains cursus, il peut monter jusqu'à 8,7 millions de pesos le semestre (plus de 3000€), soit 20 salaires minimums en vigueur! Les bourses sont pratiquement inexistantes, en revanche les universités privées mettent bien sûr à disposition des étudiants des "facilités de paiement" (sic). Pour bien comprendre ce que signifie ces montants pour la Colombie, il faut savoir que le salaire d'un jeune diplômé à la sortie de l'université tourne autour de 4 salaires minimums (un peu plus de 600€). Dès lors si ce ne sont pas les parents qui ont payé, on réalise combien de temps il faudra au jeune pour finir de rembourser des études qui ont duré 8 à 10 semestres... Aberrant...

Pour des milliers de jeunes, l'université publique est donc leur seule chance de mener des études supérieures, avec le SENA (Servicio Nacional de Aprendizaje, l'institut national de formation professionnelle). A Bogotá, il y a trois universités publiques: la Universidad Distrital Francisco José de Caldas, la Universidad Pedagógica Nacional, et surtout l'immense Universidad Nacional (20.000 étudiants), une des meilleures de Colombie.

Durant tout le mois de Mai et de Juin, toutes les semaines voire plusieurs fois par semaine les étudiants et professeurs des 3 universités publiques de Bogotá ont manifesté, ainsi que les universités publiques dans d'autres villes. Ils se sont unis pour protester contre le Plan Nacional de Desarrollo 2006-2010, qui devrait générer des coupes budgétaires pour l'éducation supérieure publique. De nombreuses universités publiques ont été en occupées par les étudiants, puis évacuées de force et mises en lock-out par les recteurs pendant plusieurs semaines. Les collégiens et lycéens d'écoles publiques et leurs professeurs ont dans le même temps bloqué les grands axes de circulation dans plusieurs villes du pays pour protester contre la Ley de Transferencias, qui aurait le même effet que le PND.

Au mois de Mai et Juin, c'était donc la pagaille dans Bogotá... et au bureau aussi! Des quartiers bloqués, des slogans tagués sur tout le parcours des manifs, des hurlements de sirènes tous les jours... Par la Carrera 13 arrivait le cortège des étudiants de la Pedagógica, et par la Calle 53 celui de la Universidad Nacional; un peu plus loin sur la Carrera Séptima tout ce petit monde rejoignait le cortège de la Universidad Distrital. Chaque mercredi pendant 3 semaines c'étaient donc 1h30 de défilé au pied du bureau. Travail suspendu, tous les collègues aux fenêtres pour encourager les manifestants, l'une se rappelant sa jeunesse militante, l'autre heureuse que "les gens se bougent enfin dans ce pays!!", et d'autres lançant des petits bouts de papiers par les fenêtres pour exprimer leur soutien, sous les vivas de la foule. Au début et à la fin des manifs très largement pacifiques, chars d'assaut et policiers anti-émeutes façon Robocop... Ambiance...


Friday, June 15, 2007

J'ai pas toujours été grand et fort et tout... Lorsque le doute plane: quelques mots, une écoute et tout repart (Oxmo Puccino - Avoir des potes)

Y todos los que estuvieron ahí siempre que me convertía en "Mujer al borde de un ataque de nervios", sobre todo

Sunday, June 10, 2007

Que un amigo es una luz brillando en la oscuridad; Siempre seras mi amigo, No importa nada mas (Enanitos Verdes - Amigos)

Calú la Paisa, mi colega de desayunos.

Le gusta: La Javeriana su universidad querida, los juegos de mesa complicados, la Comercial Papelera a las 2 de la madrugada ;-)

No le gusta: desayunar con "tartines à la confiture", que le arañen sus cortinas, lavar la loza

Tuesday, June 05, 2007

Somos amigos en malas y buenas, de hacer castillos en la arena y juntos contar gaviotas tal vez (Juan Luis Guerra - Amigos)

Doctor H. el Rolo, mi colega de lucha.

Le gustan: los desafíos profesionales, la cafetería de la Registraduría Nacional del Estado Civil, las palabras de más de 4 sílabas (pero supongo que a todos sus colegas tambien, jejeje)

No le gustan: la tramitología, quejarse, y... por lo anterior no logro encontrar una tercera cosa que lo saque de quicio ;-)

Wednesday, May 30, 2007

Me sentía triste, decidí buscar amigos, tomar algunas copas. Y vine hablar contigo (Rey Ruiz - Amiga)

Cata la Tolimense, mi colega de nostalgia.

Le gusta: Le Père Noël est une ordure, sus amigos, el Presidente

No le gusta: no estar haciendo nada, les chambres de bonne parisiennes, lo imposible

Friday, May 25, 2007

When you're through with life and all hope is lost, Hold out your hand cos friends will be friends right till the end (Queen -Friends will be friends)

Betty la Cachaca, mi colega de debates.

Le gustan: su Diosito santo, su hermanita querida, su Cata

No le gustan: el pesimismo, sus colegas chismosas maleducadas amargadas, no estar de punta en blanco

Sunday, May 20, 2007

Keep smilin', keep shinin', knowin' you can always count on me; For sure, that's what friends are for (Steevie Wonder - That's what friends are for)

Steph la Gringa, mi colega de desubicación,

Le gustan: el mar, el verdadero buen cine, cambiar de aires

No le gustan: sus ex-coinquilinos, hacer caer sus llaves en el jardin, las estufas que lo electrocutan a uno

Tuesday, May 15, 2007

Because we are your friends, you'll never be alone again (Justice - We are your friends)

Margui la Llanera, mi colega de sufrimientos.

Le gustan: sus 2 chinitos queridos, el Teatro hasta la muerte aunque no pague, nuestro barrio de Chapinero (Chapi-high/ Chapi-gay y Chapi-ñero)

No le gustan: que la apresuren, los bancos que no tienen horario extendido, los novios pegajosos

Thursday, May 10, 2007

Saches avec qui tu bouges et avec qui tu vis (Passi - Famille et amis)

Avant toute chose, j'aimerais vous présenter les personnes qui me sont chères à Bogota et qui m'ont aidé à survivre au cours de ces derniers mois de folie. Dans le sens des aiguilles d'une montre: Margui, Steph, Betty, Cata, Doctor H. et Calú.


Le temps d'obtenir les autorisations nécessaires et je vous les présente un par un ;-)

Saturday, May 05, 2007

Comment on faisait, comment on faisait, comment on faisait avant? (Hocus Pocus - Comment on faisait?)

Avant de reprendre, comment c'est-y qu'on faisait déjà pour laisser un commentaire, hein??

Petit rappel...

Hable ahora o calle para siempre!!!

Tuesday, May 01, 2007

Une fois de plus, me revoilà avec une histoire bizarre (Singuila - Ma conscience)

Eh oui!! Me revoilà enfin!!

Bon, je triche en continuant mon blog ni vu ni connu au 1er Mai, alors qu'on est en fait fin octobre, mais c'est pas grave :-) Ca me permettra de vous raconter plein de choses qui se sont passées au cours des derniers mois.

De mon travail qui s'est fini fin juillet, je ne vous raconterai pas grand chose car la pilule n'est toujours pas passée. En résumé, un travail intéressant qui aurait pu être très épanouissant si je n'avais pas été sous l'autorité d'une chef "workaholic control freak" sans amis ni famille travaillant 18h par jour et dormant 3h... et qui attend la même chose de votre part...

Il suffit de préciser que le 1er Mai 2007, Fête du Travail, j'ai dû travailler à peu près 10h dans la journée. Pourquoi? Parce que, ma chef travaillant aux Etats-Unis, où la Fête du Travail se fête le premier lundi de septembre, elle m'a interdit de prendre le jour de congé colombien. Argument? Mon contrat avec une organisation internationale ne m'octroie que les "jours fériés internationaux". Si l'un de vous travaille dans une OI, merci de me donner la liste. Car selon moi, il n'existe AUCUN jour férié véritablement international. Oublions déjà toutes les fêtes nationales. Noël, Ascencion, Pentecôte etc..: Ce sont des fêtes catholiques. Le Jour de l'An peut-être? 1,3 millions de chinois, entre autres, ne le fêtent pas. Moralité, en 8 mois de contrat dans un pays qui compte près de 20 jours fériés dans l'année (contre une dizaine en France) ma chef m'a généreusement octroyé le Jeudi et le Vendredi Saint... c'est tout! Ironie du sort, c'est la première fois que je chôme ces jours-là car en France... ce ne sont pas des jours fériés!!

Re-bienvenue dans mon blog relooké pour l'occasion!

Saturday, April 14, 2007

Enfin j'ai ma maison, mon coin de bleu, mon coin de feu, mon coin d'rivière (Les Compagnons de la Chanson - Enfin j'ai ma maison)

Voilà donc mon immeuble! "El Alcázar II" de son p'tit nom...

Je suis presqu'au coin de la Carrera Séptima, qui est une des avenues principales qui traverse Botogá du Nord au Centre historique. Comme les numéros des "carreras" commencent au pied de la montagne, vous aurez deviné que je ne suis pas loin des "cerros". Dommage, je ne les vois pas de ma fenêtre, par contre.

La Séptima est un axe rouge, très rouge, en semaine. L'avantage c'est que les busetas qui passent par là desservent tous les quartiers de Bogotá, l'inconvénient c'est que l'air y est irrespirable à partir de 16h. Heureusement je n'ai pas de fenêtre sur la rue donc le ronronnement de la Séptima n'arrive pas jusqu'à moi. Et le dimanche, la Séptima devient "ciclovía" de 7h du matin à 14h, c'est-à-dire qu'ils ferment une voie pour la réserver aux vélos, rollers et footeux.

Un bol hebdomadaire d'air frais et de détente sportive et familiale... Ici, un stand de jus de fruits frais, là un réparateur de vélos...

Et une rue plus loin, cette magnifique bâtisse, sûrement classée Patrimoine National. C'est une maison traditionnelle de Bogotá, dont il ne reste presque plus d'exemple. Alors qu'à l'époque presque toutes ces demeures étaient entourées de jardins, le peu de maisons typiques qui restent sont coincées entre immeubles de béton et boutiques... Heureusement celle-ci est en parfait état pour le plus grand bonheur des yeux des habitants du quartier...

Friday, April 13, 2007

Enfin j'ai ma maison, j'ai mon sofa, ma véranda, mon verre de bière (Les Compagnons de la chanson - Enfin j'ai ma maison)

Il est grand temps de vous annoncer la nouvelle: depuis le 10 mars j'ai enfin mon propre appartement! Ca n'a pas été une mince affaire, mais finalement par l'amie d'une amie pas trop exigeante, j'ai pu accéder à un joli chez-moi et enfin défaire mes valises pour la première fois depuis 7 mois!

Je vous présente donc mon "home sweet home", à peine quelques jours après avoir emménagé. Je vous rassure, maintenant il y a un peu plus de meubles... et de vie!

Roulement de tambours... ma chambre! Comme à Montréal, les fenêtres sont grandes mais ne s'ouvrent qu'en partie.

Tous les appartments de ce standing ont des placards intégrés et une cuisine aménagée avec des plaques et un four. Pour s'installer il n'y a donc plus qu'à acheter un frigo et un lit... Pas besoin d'acheter une machine à laver car il y en a une au dernier étage à disposition des habitants, ainsi qu'une sécheuse, un espace pour étendre le linge et 2 bacs / lavoirs (ici beaucoup de gens ont l'habitude de laver leur linge à la main).
La plupart des immeubles à Bogotá ont une partie des appartements avec 1 fenêtre sur rue et l'autre partie avec 1 fenêtre sur cour, mais tous les appartements ont leur autre fenêtre donnant sur un patio intérieur, ce qui fait que presque toujours, une partie des appartements est sombre. Heureusement je suis au 3e étage (sur 5) donc ça rend pas trop claustrophobe...

Et dans mon immeuble comme dans beaucoup d'autres à Bogotá, les parties communes regorgent de plantes vertes. Moi j'ai hérité d'une sorte de salade géante devant ma fenêtre, mais bon... J'ai le même genre de balcon sur mon autre fenêtre pour exprimer mes talents de pouce vert, hum hum...

Saturday, April 07, 2007

Un trago pa'Don Facunfo, esto si esta bueno, lechona pa'todo el mundo (Gloria Estefan - La Parranda)

Samedi après-midi, c'est déjà l'heure du départ. Nos espions au Terminal de Transports d'Ibagué nous on prévenues que tous les billets pour Bogotá sont vendus pour les départs entre dimanche et mardi. C'est donc maintenant ou jamais...

On fait tranquillement nos sacs et on se dirige vers le Terminal. Enfin, en faisant un détour par le marché. Ibagué est la capitale de la "Lechona", le cochon de lait. En ce Samedi de Semana Santa, on arrive à trouver un stand ouvert sur la douzaine de stands côte à côte normalement en fonctionement, car impossible de repartir d'Ibagué sans avoir goûté à la Lechona, même si j'entraîne mes amies dans le péché, hahaha!
Les "tamales" du Tolima sont aussi très réputés, et je fait le plein d'"achiras" de toutes les sortes (des biscuits salés) pour le voyage.



Et c'est le départ. Cette fois-ci, on voyage de jour et on peut profiter du paysage. Enfin presque, car Betty et moi on s'endort instantanément et on se réveille lorsque le bus passe Melgar. On a donc raté tout le paysage du Tolima, hahaha. Après Melgar, la route longe le magnifique fleuve Sumapaz et ses jolies falaises.



Puis on grimpe et on profite de la vue sur la cordillère. Arrivés à Fusagasugá, on redescend sur la Sabana de Bogotá, et le traffic n'est plus autorisé que dans la direction de la capitale, pour faciliter les retours de week-ends.



Ca y est, on est à Bogotá! On traîne un peu dans le centre commercial Salitre Plaza, à côté du Terminal, et on en profite pour voir le but de Millionarios contre le Deportes Tolima: Betty exulte, Cata grogne... Et on rentre chacune dans nos pénates...

Friday, April 06, 2007

Dans la flemme absolue, n'importe où mais doux (Jean-Jacques Goldman - Doux)

Le jeudi, c'est farniente toute la journée... Le soir on sacrifie à la coutume colombienne de la Semana Santa en allant faire le tour des églises du quartier. Cata et Betty prennent soin de moi et de mon ignorance presque totale en matière de religion (catholique a fortiori). C'est là où je me dis qu'un cours de religion(s) ne serait pas de trop dans l'éducation française, même si je risque de faire se dresser les cheveux sur la tête de plus d'un républicain...

La ferveur est impressionnante dans les Eglises pleines à craquer. Cata et Betty m'expliquent toutes les traditions et aussi les coutumes locales, identifient toutes les sculptures et peintures de saints pour moi. Elles me proposent de me confesser (??!!) mais après quelques minutes de débat elles concluent qu'en fait je n'ai pas le droit car je n'ai pas fait ma première communion. Ouf...

Le Vendredi Saint, c'est le jour des processions. En fait, la paresse aura raison de nous... On travaille toutes les 3 dans des boulots très exigeants, sans horaires, avec un stress impressionnant à gérer. La preuve, Cata devra s'enfermer dans un café internet pendant plusieurs heures jeudi et vendredi matin pour envoyer à sa chef un travail urgent, Betty et moi l'accompagnant patiemment. Quant Cata termine enfin, c'est la paresse collective la plus totale... On enchaîne les DVD et les discussions... La soeur de Cata, masseuse professionelle, nous offre à chacune un massage de près d'1 heure. La randonnée du Nevado del Tolima, ça sera pour une prochaine invitation!



Thursday, April 05, 2007

Every day I get in the queue / Too much, the Magic Bus (The Who - The Magic Bus)

Mercredi 4 Avril, mon amie Cata m'a invitée à passer le long week-end de Semana Santa chez ses parents, ainsi qu'une autre amie - Betty. Ici, ce sont le Jeudi et le Vendredi Saint qui sont fériés, mais pas le Lundi de Pâques. On peut enfin échapper à la pollution de Bogotá et aller se reposer à Ibagué, capitale du département du Tolima.

On se rejoint donc, chacune avec notre petit sac à dos, des vêtements et des chaussures confortables, et en route pour le Terminal de Transportes. Au Terminal, c'est l'hystérie collective. Il faut se frayer un chemin à travers l'entrée "Sud", où sont situées les compagnies de bus desservant les régions au Sud de Bogotá. Puis trouver les compagnies qui desservent Ibagué et commencer à faire la queue, en se répartissant sur 3 files d'attente... Après quelques temps on se regroupe sur la compagnie Velotax, car Cata connaît le gérant et c'est une compagnie de confiance.

Le Terminal est plein à craquer, et bien que la Police Nationale et l'Armée soient là pour canaliser et protéger la foule, les compagnies pirates font leurs choux gras. Des "pirates" passent à travers la foule à la recherche des desespérés, ceux qui ne trouvent plus de place de bus pour leur destination. En criant le nom des destinations, ils rallient les gens à leurs véhicules. Or c'est totalement interdit et extrêmement dangereux: leurs bus ne sont pas forcément en état, les chauffeurs ne sont pas contrôlés, pas de tickets de bus donc pas de preuve etc... Il vaut donc mieux prendre son mal en patience et faire la queue pour voyager avec une compagnie disposant de toutes les autorisations et de tous les contrôles nécessaires.

On arrive presque au guichet et là, Velotax est à court de bus et on doit attendre qu'un bus de la compagnie arrive. La compagnie d'à côté a soudain un bus de retour, qui repartira à Cali. En 3 secondes, c'est pratiquement l'émeute! Les gens qui faisaient sagement la queue se ruent sur le guichet, débordant les pauvres policiers qui tentent en vain de faire respecter la ligne de convivialité au sol. En 2 minutes presque tous les tickets sont vendus. Il reste des familles nombreuses dépitées devant le guichet, et 3 places libres dans le bus. La compagnie fait donc appel aux jeunes recrues de la Police pour aller haranguer les passagers seuls à destination de Cali et les rabattre - légalement cette fois - sur eux pour compléter le bus. Une demi-seconde suffit pour trouver un monsieur âgé qui doit être escorté par la Police à travers la foule pour rejoindre le guichet, et une femme et sa fille. Complet!

Un mini bus de Velotax arrive enfin, et on est les premières dans la queue pour acheter nos billets. On passe dans la salle d'attente et un quart d'heure après on peut monter dans le bus. La plupart des colombiens voyagent par route, car le transport aérien est horriblement cher en Colombie: un billet d'avion pour un trajet national coûte presque aussi cher qu'un billet d'avion pou une des capitales voisines. Le transport routier est donc très réglementé et la sécurité est une priorité. Alors qu'en France les chauffeurs s'endorment au volant et on en conclut qu'il faut renforcer les toits des cars, en Colombie cela fait longtemps qu'ils ont compris la dimension humaine. Il y a toujours 2 chauffeurs par car, et le deuxième en profite pour se reposer, ou pour parler au chauffeur pour lui éviter de s'endormir, ou pour s'occuper des passagers. En plus de celui du tableau de bord, il y a un compteur de vitesse géant à l'intérieur du car, et chaque passager peut donc contrôler la vitesse du véhicule. Si le véhicule dépasse la vitesse autorisée, c'est carrément une alarme qui se déclenche. A part ça les cars sont très confortables, les sièges s'inclinent d'une demi-douzaine de façons différentes. Bref, c'est parti pour 4h de route entre Bogotá et Ibagué...

Euh... en fait ça sera 7h de route, car tout Bogotá part en week-end prolongé et ça roule au pas. Jamais plus de 30 km/h au compteur!! C'est un peu désespérant mais finalement on arrive... à 3h du matin! Aaaahh... c'est les vacances...