Pendant les travaux, les ouvriers étaient très étonnés que je puisse survivre sans télé. Effectivement, il n' y a pas de télé dans l'appartement, ce qui ne m'empêche pas d'être au courant du dernier phénomène télévisuel colombien: la série "Sin tetas no hay paraiso" (traduction libre: "sans nichons, pas de paradis!".
Cette telenovela est tirée du roman du même nom de Gustavo Bolivar Moreno, basé sur des faits réels et paru l'année dernière. Voici l'histoire (explications linguistico-sociologiques plus bas). Accrochez-vous, c'est "Amour, Gloire et Beauté" version trash:
Catalina est une jeune femme fascinée par l'argent et le luxe. Pour accéder à son rêve, elle tente d'approcher les "traquetos". Or, sa petite poitrine constitue un frein à ses ambitions. Pour obtenir l'argent pour se faire opérer, elle devient une "chica prepago". Finalement, elle trouve un chirurgien plastique qui accepte de lui poser les faux seins dont elle rêve ... en échange de faveurs sexuelles... Grâce à sa nouvelle paire de seins, elle est introduite dans le milieu des narcotrafiquants et réussi même à en épouser un. Mais le passé la rattrape et des problèmes avec ses implants mamaires mettent sa vie en danger...
Les "chicas prepago" sont des filles qui se font entretenir en échange de faveurs sexuelles. "Prepago" vient des recharges de téléphone portable prépayées. Il y en a de 10 000, 20 000 pesos ou plus, tout comme les tarifs de ces demoiselles, qui cependant n'accepteraient jamais d'être qualifiées de prostituées... Parfois elles sont aussi appelées "CDT", c'est-à-dire "carne de traqueto" (chair à traquetos).
Selon les termes d'un collègue bloggeur: "Traquetos se les dice en nuestro país esos oscuros personajes, que gracias al negocio de la droga salen de la nada y despilfarran el dinero en lujos, ostentaciones y hermosas niñas de diminutas cinturas y pechos grandes" (Lucas por dentro y por fuera). En français: les traquetos sont des narcotrafiquants qui grâce à l'argent de la drogue vivent dans le luxe et s'entourent de jolies filles dotées d'une taille fine et d'une forte poitrine.
Cette série a déclenché un phénomène de société en Colombie. Tout le monde en parle, dans la rue, dans les familles, dans tous les médias... C'est analyse et contre-analyse, sondage et contre-sondage... Selon la revue Cambio, les seins ne sont pas importants pour 80% des hommes. Une chroniqueuse de la revue Semana a décrit une trentaine de mots pour dire "seins" ainsi que leurs usages sociologiques... Une chaîne de télé a fait une émission spéciale de... 7h sur le thème des seins!!!!
D'un autre côté un radio surfe sur la vague, mais pas vraiment celle de l'indignation... Grâce à son jeu "Sin tetas no hay gozadera", elle offrira à deux auditrices une nouvelle paire de seins! Je ne résiste pas à la tentation de vous transcrire la pub pour le jeu. La première fois que je l'ai entendue j'ai cru que c'était une parodie, mais non...
Un groupe chante:
"Son muy pequeñas! Son muy pequeñas!"
Une voix masculine enchaîne:
"Si estas cansada que te repitan esto todo los dias... Si estas cansada que te digan que... sacaste las de tu papa!..."
Une voix féminine genre "La Minute Blonde" répond:
"Papito, yo ya le estoy amando muuuuuuuucho..."
homme: "Olimpica 105.9 te pone a gozar, porque sin tetas no hay gozadera!"
femme: "Olimpica me va a poner muy liiiiiiiiinda"
homme: "Regalaremos las tetas que tanto has deseado; 2 oyentes dejaran de tener doble espalda!"
femme: "Cumplame ese deseito papi, siiiiiiiiiii"
homme: "Si quieres ganar, solo tienes que estar pendiente de Olimpica 105.9. Olimpica te pone a gozar..."
femme: "Porque sin tetas, no hay gozadeeeeeera"
Difficile de traduire en français, mais en gros, pour deux auditrices qui auraient hérité des seins de leur père (sic) la radio offrira la paire de seins dont elles ont toujours rêvé et qui leur permettra de ne plus avoir deux dos (re-sic), parce que sans nichons, c'est pas la fête (re-re-sic!!!!!).
Dans la famille on n'a pas ce problème! Une de mes tantes vient de se faire REDUIRE la poitrine et apparemment ça lui a changé la vie. Parece que con tetas tampoco hay paraiso...
Cette telenovela est tirée du roman du même nom de Gustavo Bolivar Moreno, basé sur des faits réels et paru l'année dernière. Voici l'histoire (explications linguistico-sociologiques plus bas). Accrochez-vous, c'est "Amour, Gloire et Beauté" version trash:
Catalina est une jeune femme fascinée par l'argent et le luxe. Pour accéder à son rêve, elle tente d'approcher les "traquetos". Or, sa petite poitrine constitue un frein à ses ambitions. Pour obtenir l'argent pour se faire opérer, elle devient une "chica prepago". Finalement, elle trouve un chirurgien plastique qui accepte de lui poser les faux seins dont elle rêve ... en échange de faveurs sexuelles... Grâce à sa nouvelle paire de seins, elle est introduite dans le milieu des narcotrafiquants et réussi même à en épouser un. Mais le passé la rattrape et des problèmes avec ses implants mamaires mettent sa vie en danger...
Les "chicas prepago" sont des filles qui se font entretenir en échange de faveurs sexuelles. "Prepago" vient des recharges de téléphone portable prépayées. Il y en a de 10 000, 20 000 pesos ou plus, tout comme les tarifs de ces demoiselles, qui cependant n'accepteraient jamais d'être qualifiées de prostituées... Parfois elles sont aussi appelées "CDT", c'est-à-dire "carne de traqueto" (chair à traquetos).
Selon les termes d'un collègue bloggeur: "Traquetos se les dice en nuestro país esos oscuros personajes, que gracias al negocio de la droga salen de la nada y despilfarran el dinero en lujos, ostentaciones y hermosas niñas de diminutas cinturas y pechos grandes" (Lucas por dentro y por fuera). En français: les traquetos sont des narcotrafiquants qui grâce à l'argent de la drogue vivent dans le luxe et s'entourent de jolies filles dotées d'une taille fine et d'une forte poitrine.
Cette série a déclenché un phénomène de société en Colombie. Tout le monde en parle, dans la rue, dans les familles, dans tous les médias... C'est analyse et contre-analyse, sondage et contre-sondage... Selon la revue Cambio, les seins ne sont pas importants pour 80% des hommes. Une chroniqueuse de la revue Semana a décrit une trentaine de mots pour dire "seins" ainsi que leurs usages sociologiques... Une chaîne de télé a fait une émission spéciale de... 7h sur le thème des seins!!!!
D'un autre côté un radio surfe sur la vague, mais pas vraiment celle de l'indignation... Grâce à son jeu "Sin tetas no hay gozadera", elle offrira à deux auditrices une nouvelle paire de seins! Je ne résiste pas à la tentation de vous transcrire la pub pour le jeu. La première fois que je l'ai entendue j'ai cru que c'était une parodie, mais non...
Un groupe chante:
"Son muy pequeñas! Son muy pequeñas!"
Une voix masculine enchaîne:
"Si estas cansada que te repitan esto todo los dias... Si estas cansada que te digan que... sacaste las de tu papa!..."
Une voix féminine genre "La Minute Blonde" répond:
"Papito, yo ya le estoy amando muuuuuuuucho..."
homme: "Olimpica 105.9 te pone a gozar, porque sin tetas no hay gozadera!"
femme: "Olimpica me va a poner muy liiiiiiiiinda"
homme: "Regalaremos las tetas que tanto has deseado; 2 oyentes dejaran de tener doble espalda!"
femme: "Cumplame ese deseito papi, siiiiiiiiiii"
homme: "Si quieres ganar, solo tienes que estar pendiente de Olimpica 105.9. Olimpica te pone a gozar..."
femme: "Porque sin tetas, no hay gozadeeeeeera"
Difficile de traduire en français, mais en gros, pour deux auditrices qui auraient hérité des seins de leur père (sic) la radio offrira la paire de seins dont elles ont toujours rêvé et qui leur permettra de ne plus avoir deux dos (re-sic), parce que sans nichons, c'est pas la fête (re-re-sic!!!!!).
Dans la famille on n'a pas ce problème! Une de mes tantes vient de se faire REDUIRE la poitrine et apparemment ça lui a changé la vie. Parece que con tetas tampoco hay paraiso...
No comments:
Post a Comment