Saturday, September 30, 2006
Mi porro me sabe a caña, me sabe a toros, me sabe a fiesta, me sabe a ron (Toto la Momposina - Los Sabores del Porro)
Friday, September 29, 2006
An ti réyon a solèy asi figi an mwen, ka fè mwen sav kè sé lè a révèy (Admiral T - Rev an Mwen)
Si à Bogota c'était "l'été", sur la Côte c'est censé être "l'hiver", c'est-à-dire la saison des pluies. Dans la Caraïbe c'est même l'époque des cyclones, mais la Sierre Nevada de Santa Marta et ses pics de plus de 5000m, au nord-est de Cartagena, protège naturellement la ville. Or pendant mon séjour il n'y a eu que quelques gouttes de pluie à Cartagena et une petite averse à Sincelejo. Le reste du temps il a fait une chaleur à crever et un cagnard pas possible, puisqu'aucune pluie tropicale ne passait par là pour rafraîchir l'atmosphère. Ce qui est très inhabituel à cette période de l'année.
C'est à cause d'El Niño... le retour! Ce phénomène météorologique revient tous les 4 à 6 ans. En Colombie, il se traduit par la sécheresse sur la Côte et le déluge dans l'intérieur du pays, jusqu'au mois de mars à peu près. Apparemment cette année il ne devrait pas être trop fort donc les économistes ne sont pas inquiets: les pertes agricoles seront compensées par la hausse du tourisme - le touriste étant une espèce particulièrement attirée par les climats chauds et secs ;-) .
Mais pas une goutte d'eau en pleine saison des pluies, c'est quand même très perturbant! Même si à Cartagena ce qui est difficile à supporter ce n'est pas la chaleur (il n'a pas fait plus de 32°C, contre 38°C à Paris en juillet dernier), c'est le taux d'humidité: entre 80% et 85% toute l'année! Et dans ces conditions... impossible de discipliner ma chevelure!! Le brushing soigneux de ma tante Rosa tient 2h, et au jour le jour c'est carrément la crinière... D'où mon surnom dans la famille: "Cabeza de leon"... sympa...
Thursday, September 28, 2006
Quiero entregarte el amor de mi Sabana, y dedicarte esta cancion vallenata (Peter Manjarres - El amor de mi Sabana)
Wednesday, September 27, 2006
Que quiere la chica, varon? Que le ponga el cinturon! (Original del Manzanillo - El cinturon del taxi)
Busetas: les busetas de Cartagena ne sont plus ce qu'elles étaient. Finis les bus à la suspension digne du Paris-Dakar, décorés de pompons de toutes les couleurs, tapissés de dictons populaires et de bénédictions et avec le vallenato à fond la caisse. Il en reste quelques uns sur certaines lignes, mais l'essentiel des bus sont modernes (et j'ose espérer moins polluants), avec compteur des passagers par capteur infra-rouge et sièges moins tape-fesses. Ce qu'il y a de bien à Cartagena c'est que tous les chemins mènent à Rome, puisque toutes les lignes de busetas passent par le centre-ville! C'est pour le retour que ça se complique...
Taxis: à Cartagena, par sécurité ou parce que les noms des rues ne sont jamais indiqués, quand tu rentres dans un taxi c'est à toi d'indiquer au chauffeur par où passer! Conclusion: quand on ne connaît pas la ville... on ne prend pas le taxi! C'est bien la première fois que je vois ça! Il n'y a pas de compteur non plus, donc il faut négocier le tarif AVANT de monter dans le taxi, et là encore si tu ne connais pas c'est mal barré... L'avantage du taxi: si on est patient on en trouve des climatisés et on accorde ainsi 15 minutes de répit à nos glandes sudoripares... Et aussi: les taxistes ne sont pas regardants sur le nombre de passagers. Vous croyiez qu'une banale berline ne pouvait prendre que 5 passagers EN TOUT?? Erreur! Un soir on est montés à 6 passagers en plus du chauffeur: 2 mecs sur le siège passager et 3 filles + 1 autre gars à l'arrière!!! Il va sans dire que de toutes façons, les ceintures de sécurité sont bloquées et il est donc impossible de s'attacher dans aucun taxi colombien même quand on est le seul passager...
TransCaribe: c'est l'équivalent du TransMilenio de Bogota: un système de transport massif par bus en voies réservées. Il est en travaux et du coup le centre-ville de Cartagena est sens dessus-dessous. Le système d'égouts du centre-ville a dû être refait pour pouvoir poser les voies et des études ont été menées pour savoir si les travaux menaçaient les murailles, vieilles de 5 siècles et patrimoine de l'Humanité. Du coup, le TransCaribe n'entrera en service que dans 1 an ou 2. Les bus seront-ils climatisés? That is the question...
Mototaxis et cyclotaxis: ça c'est la différence avec la capitale. Vu le climat et aussi parce que Cartagena est une ville où la majorité des habitants sont pauvres, les motos sont partout. Pas les mégabolides, non: les petites japonaises qui résistent à tout. Ici c'est le royaume de Suzuki, Honda, Kawasaki... On reconnaît les mototaxistes parce qu'ils ont un second casque à la main. Et aussi, il faut le dire, parce que ce sont pratiquement les seuls motards de Cartagena à porter le gilet fluo avec l'immatriculation du deux-roues, pourtant obligatoire!!! D'ailleurs, la moitié des motards de Cartagena ne portent pas de casque, et là encore le nombre de passagers est flexible. Expérience personnelle: à 3 sur une petite moto, le conducteur lisant un texto sur son portable tout en filant à travers la circulation... Si on n'est vraiment pas pressés on peut aussi prendre le cyclotaxi, l'équivalent du rickshaw indien, et on s'épargne la crise cardiaque...
Eh oui, j'insiste encore sur les transports, mais c'est que monter dans un transport public ou traverser la rue en Colombie est une expérience culturelle à part entière, et surtout un risque majeur et bien plus fréquent que l'enlèvement par la guerrilla!!
Tuesday, September 26, 2006
Vamos pa la playa, a pasarla bien con los friends! (Kafu Banton - Vamos pa la playa)
Cori vient d'avoir 27 ans. C'est la benjamine dans sa famille. Elle a fait des études d'anglais et cherche du boulot mais à Cartagena malgré l'industrie du tourisme, il y a peu d'opportunités. Elle espère pouvoir se marier à la fin de l'année si les moyens le permettent. Son copain travaille tout en terminant ses études, et est en plus joueur professionnel de base-ball et membre de la sélection nationale colombienne de base-ball. Le base-ball est un sport très populaire sur toute la côte caraïbe de la Colombie, comme dans toute la Caraïbe d'ailleurs (mais est pratiquement inexistant à l'intérieur du pays!). Cori passe donc religieusement ses dimanches après-midi et quelques soirées de la semaine à griller dans un stade pendant au moins 3h. C'est beau l'amour!
Meli a bientôt 22 ans et c'est l'ainée dans sa famille. Meli, c'est la tornade, la grande gueule, la fêtarde, la fofolle de la famille. Avec elle, impossible de s'ennuyer! Meli a commencé des études à l'université mais ça ne lui a pas plu donc elle a arrêté. Elle vient de commencer une formation professionnelle dans l'évènementiel, ce qui est judicieux à Cartagena, première ville de congrès et de conventions en Colombie. Elle compte aussi se marier, courant 2007, avec son copain qui est videur dans une boîte de Cartagena.
Yei a bientôt 28 ans et est enfant unique (le seul de notre pléthorique famille!!). Il est informaticien... et cherche job désespérément lui aussi. Footballeur amateur et prof d'aérobic quelques heures par semaine le temps de trouver un VRAI travail... et toujours célibataire bien que pas mal courtisé, et ce malgré les pressions de la famille ("Alors l'héritier c'est pour quand? Et le mariage, il faudrait y penser!" etc...). Mais il gère...
Sans oublier Daniela qui espionne les grands cousins par la fenêtre, hehehe...
Premier et dernier jour de plage de mon séjour, d'ailleurs... Eh oui, comme tous les gens qui vivent au bord de l'eau, ce n'est pas pour autant qu'ils y passent des journées à griller! Ici, on va à la plage le samedi en famille, et en semaine c'est pour les touristes.. comme moi! Mes cousins me font donc une concession pour m'accompagner en plein mardi après-midi. Quant à aller se baigner... pas question! Ca, c'est vraiment QUE pour les touristes! Bon, je me baignerai donc toute seule et tant pis si un requin s'approche...
Monday, September 25, 2006
Feel the love generation (Bob Sinclar - Love Generation)
Petit aparté: En 1995, Antanas Mockus, maire de Bogota, a imposé la "Ley Zanahoria". "Zanahoria" est un mot d'argot qui désigne, en gros, celui qui tue l'ambiance parce qu'il ne boit pas. Le décret obligeait les boîtes de nuit et autres lieux de vente d'alcool à fermer à 1h du matin, afin de réduire les accidents et les morts liés à l'alcool. Depuis les conditions ont été progressivement assouplies à Bogota, d'autant que de nombreuses boîtes se sont transformées en clubs privés pour contourner le décret. Mais l'idée a été reprise par de nombreuses villes colombiennes... sauf Cartagena! Donc en plus de fantasmer sur la ville coloniale au bord de la mer des Caraïbes, les jeunes de l'intérieur du pays fantasment depuis sur ses boîtes ouvertes jusqu'au bout de la nuit... Alors en résumé du week-end:
Vendredi soir: Green Moon, derrière le Paseo de la Castellana dans les faubourgs de Cartagena.
Le public est plutôt jeune et du quartier. Pendant la première moitié de la soirée la musique est variée: salsa, reggaeton, vallenato, champeta, électronique... tout ce qui s'écoute à Cartagena. Le Ron Medellin tourne et tourne et tourne... Vers 2h a débarqué un groupe de reggae de San Andres pour chanter quelques chansons en live. Ensuite ça a été ambiance reggae/ragga tout le reste de la soirée, pour le plus grand plaisir de la vingtaine de jeunes de San Andres. Les Cartageneros, par contre, ont commencé à s'ennuyer profondément... Pas assez latino pour eux! Une bonne soirée quand même.
Samedi soir: Joy Slava, nichée contre la muraille dans le centre historique de Cartagena.
C'est une des boîtes les plus chics de Cartagena, avec Tu Candela, Mister Babilla et le Café del Mar. L'entrée vaut 10 000 pesos (3,3€) et ne donne droit à aucune consommation, ce qui est extrêmement cher et sélectif pour la Colombie. Mais... on n'a rien payé vu qu'on est rentrés avec un pote de ma cousine Meliza qui est un habitué de la boîte.
A l'intérieur de la boîte: trois salles pour trois ambiances. Une salle qui passe plutôt du rock et de l'alternatif, une salle spécialisée musique électronique et une salle qui passe de tout mais en majorité de la musique latina. On a préféré cette dernière salle vu qu'elle passait de tout. Mais même après 1h ou 2h du matin la salle s'est à peine remplie. Bizarre que la boîte reste à moitié vide un samedi soir... On décide donc de faire un tour et là on découvre que la salle électronique est remplie à ras bord!!!!
En fait, le public de ce genre de boîte, c'est en gros: la jeunesse dorée colombienne, les touristes ou hommes d'affaires européens et américains, les mannequins et starlettes venues faire des shootings sur les plages de Cartagena, et tout les parasites qui vont avec... C'est-à-dire un public qui n'a pas grand chose à faire de la musique qui passe à la radio, bien trop populaire, et qui préfère se croire à Ibiza qu'à Cartagena... enfin, sauf pour la disponibilité de la poudre blanche... La moitié de l'assistance a l'air bien partie sur ce chemin, l'autre bien imbibée à l'alcool d'importation (bien plus chic que le Ron Medellin). L'ensemble semble sorti de la revue Jet-Set -voire de la série Sin tetas no hay paraiso, et pour vous en convaincre, allez voir les photos de la soirée sur Pegateya.com, le site des soirées branchées de Cartagena... Bon, évidemment, on ne nous a pas proposé d'être sur le site. Et quelque part c'est assez amusant d'être regardée de haut parce que pas assez bien habillée et les cheveux trop frisés, alors que je viens justement de cette culture occidentale qu'ils cherchent tous à copier (très mal!)... Une soirée pleine d'ironie...
Dimanche soir: Lagartija tija tija, dans les quartiers de Cartagena.
A 23h la boîte est pleine à craquer, et pourtant c'est le Jour du Seigneur... Il va falloir se lever pour aller travailler demain? Pas de problème, on partira juste un peu plus tôt que d'habitude! A peu près le même public, la même musique et la même bonne ambiance qu'au Green Moon. Là, l'entrée vaut 10 000 pesos "convertibles" en boisson au bar. Mais on n'a pas payé non plus vu que le gérant est un ami de mon cousin, hehehe... A minuit-1h, arrivée du groupe de reggaeton Sin Fin:
Au total, j'ai jamais bu autant d'alcool de ma vie, ce qui pour moi signifie: 2-3 shoots de rhum le vendredi, un Cuba Libre le samedi -définitivement plus libre que cubain- et la moitié d'un autre le dimanche. Pas vraiment zanahoria mais presque!!
Sunday, September 24, 2006
Anytime you see me come around, don't take bad man fi clown (Beenie Man - Bossman)
Mon cousin est un peu déçu car finalement il ne défilera pas; il sera de garde, immobile sous le cagnard. La famille renonce donc à se déplacer: ce sera pour quand il défilera vraiment.
De retour à la maison, le petit frère n'en croit pas ses yeux de voir l'ainé en uniforme, et il ne le quitte pas d'une semelle. L'occasion de prendre quelques jolies photos...
Saturday, September 23, 2006
Who's that lady? Beautiful lady, lovely lady, real fine lady (The Isley Brothers - Who's that lady)
Je suis donc devenue photographe officielle de la soirée. Préparatifs des photos souvenirs: Daniela rajuste son diadème, ma tante Sady l'aide à enfiler ses gants, Meliza apporte son bouquet de fleurs à la dernière minute...
Tout le monde est prêt? C'est parti! Mademoiselle avec ses invitéES:
Puis avec ses invitéS:
Pendant qu'à la cuisine, la voisine, le cousin Jair et Tia Sady s'activent pour faire les hot-dogs pour la marmaille... les parents de la princesse rentrent du travail (Tia Rosa au milieu en bleu, et le papa).
Les petits ventres remplis, on peut enfin danser jusqu'au bout de la nuit!
Enfin... jusqu'à 20h, quoi. C'est pas tout ça mais nous les grands on doit nettoyer et se préparer pour sortir. C'est samedi soir quand même! Ouste! Dehors tout le monde!
Friday, September 22, 2006
Cuando tendremos la democracia? Cuando tumbemos la burocracia. Cuanto desearia yo menos demencia y mas amor! (Mana - Justicia, tierra y libertad)
Il ne s'agit pas de n'importe quelle liste. Une liste qui comportait 6 ou 7 noms et prénoms dans un ordre précis. Une liste noire.
Les gens nommés sont des délinquants notoires résidant dans le quartier, auteurs de braquages, cambriolages, violences contre les habitants. La liste indique à tous les habitants que le quartier sera bientôt "nettoyé" de ces personnes. C'est-à-dire qu'un jour ils disparaîtront et on ne les retrouvera pas, en tous cas pas vivants.
Un voisin tente de dire que l'une des personnes nommées est "propre". Bien sûr on ne sait pas qui a affiché la liste (ou, à mon avis, on préfère prétendre ne pas les connaître, car dans les quartiers tout se sait, tout se voit et tout le monde connaît tout le monde). Mais à l'intérieur des maisons, on ne parle pas trop et on se réconforte en se disant qu'on mène une existence honnête et qu'on n'aura a priori jamais affaire à ces gens-là. A midi, la liste est devenue un non-évènement et on prépare assiduemment la rumba du samedi soir...
Voilà très concrètement comment fonctionne la "Justice" dans un pays qui n'est toujours pas un Etat de droit. Face à un système judiciaire lent, inefficace et corrompu, la triste réalité est que les gens finissent par faire justice eux-mêmes. Ou plutôt, que des groupes bien particuliers jugent être dans une impunité suffisante pour se substituer à la Justice sous prétexte de protéger les honnêtes gens. C'est l'histoire de l'oeuf et de la poule: la Colombie n'est pas un Etat de droit à cause de la violence qui la gangrène, ou alors les acteurs de la violence ont les mains libres parce que l'Etat colombien est pourri de l'intérieur?
Thursday, September 21, 2006
Make money money, go shopping! Take money money, go shopping! (Gang Starr - The Mall)
Tia Rosa a son salon dans le Centro Comercial Getsemani, face au Parque del Centenario. C'est un centre commercial "à l'ancienne", c'est-à-dire une succession de locaux qui abritent surtout des commerces de services: accès internet, salons de coiffure et d'esthétique, tailleurs... Les boutiques sont très petites, sans air conditionné et en enfilade sur un niveau.
Or la révolution à Cartagena et dans toutes les villes colombiennes, c'est l'apparition des centres commerciaux à l'américaine ou à l'européenne. Ceux que je qualifierai d'"européens" ce sont les centres commerciaux qui surgissent autour d'un hypermarché et qui restent à taille humaine. Ceux que je trouve plus "américains", ce sont les malls énormes avec cinéma multiplexe, étage restauration, magasins d'usine... Bien implantés à Bogota, ils arrivent maintenant dans les villes moyennes. A Cartagena le plus impressionnant est le Paseo de la Castellana: immense, climatisé, pourvu de tous les services te permettant d'y passer la journée (parkings, restauration, guichets automatiques...) et en plus architecturalement superbe (Paseo de la Castellana).
L'invasion de ce genre de centres commerciaux est étonnante, mais elle témoigne surtout de la formation d'une classe moyenne beaucoup plus importante et influente que par le passé. Car les courses à l'hypermarché, ce n'est pas le mode de consommation des plus pauvres: magasins éloignés de la maison, produits de marques dont on voit les pubs à la télévision, caddie plein pour le mois... et paiement par carte de crédit! De même pour les boutiques des centres commerciaux, où contrairement aux boutiques traditionnelles les prix sont affichés et non négociables. Idem pour les cinémas, manèges, jeux vidéos et karaokés car la classe moyenne a le temps et les moyens de s'offrir du loisir. Et par leur taille et leur emplacement stratégique, ils attirent aussi les riches qui viennent y faire des affaires et les pauvres qui font du lèche-vitrines.
C'est tout un autre mode de consommation et de divertissement qui émerge, et qui est le reflet des changements de la société et de l'économie colombienne. A côté du Paseo de la Castellana, le Centro Comercial Getsemani, pourtant situé en plein centre-ville, paraît bien passé de mode...
Wednesday, September 20, 2006
Ma mère m'a dit, Antoine, fais-toi couper les cheveux, je lui ai dit, ma mère, dans 20 ans si tu veux (Antoine - Les élucubrations)
Je suis donc arrivée à Cartagena le mercredi 20 septembre après-midi. Une petite heure de vol, une petite demi-heure de taxi et me voilà installée chez mon oncle Gilberto. Tio Gilberto a tois enfants: Jinner le rouquin de la famille (16 ans), Sandra qui me ressemble comme deux gouttes d'eau (13 ans), et le petit dernier José qu'on n'attendait plus mais qui est le bienvenu (11 mois). Mon oncle est jeune retraité de l'armée donc les deux ados étudient dans un collège-lycée militaire. Ils ne sont pas dans la section purement militaire de l'établissement mais dans la section "normale" qui est spécialisée sur les questions environnementales. Sac à dos vert militaire, uniforme encore plus strict que dans les autres écoles, pas une bouclette qui dépasse, et pour Jinner qui est "commandant": sport intensif pendant les 3 premiers mois de l'année scolaire, corvée de nettoyage du lycée le samedi matin et de temps en temps défilé en uniforme d'apparat le dimanche matin. Mais mes cousins ne changeraient de lycée pour rien au monde, d'autant que l'éducation y est meilleure que dans les autres lycées de la ville. Ils ont cours l'après-midi, de 13h à 18h. Le lycée est à l'autre bout de la ville mais un mini-bus scolaire vient les chercher et les ramène. Mon cousin, qui fait une spécialisation technique sur l'environnement, a aussi cours 3 matinées par semaine; il rentre à midi en traversant la ville à pied sous le cagnard pour économiser l'argent du transport et s'acheter bientôt un discman.
L'après-midi de mon arrivée, c'était la première scéance coiffure du petit dernier.
Ma cousine Meliza, qui a travaillé plusieurs mois dans le salon de coiffure de ma tante Rosa, fait office de coiffeuse pour bébés.
Tio Gilberto s'efforce de tenir le petit de façon qu'il bouge le moins possible. Peine perdue! Comme sa grande cousine française, il a bien compris que les coupes de cheveux étaient des séances de torture déguisées! Et c'est la crise de pleurs...
Finalement, le chien en peluche arrive à la rescousse et Meliza peut enfin faire les finitions. Une bonne demi-heure pour trois bouclettes!!
Sea, sex and sun... (Serge Gainsbourg - Sea, sex and sun)
Monday, September 18, 2006
Lord above, how can I love this thing that I abhor? Child of rape is growing in me (Noa - Mark of Cain)
En mai de cette année, la Cour Constitutionnelle a partiellement dépénalisé l'avortement dans les cas spécifiques de viol, de graves malformations du foetus et quand la grossesse présente un risque vital pour la mère. Dans le premier cas, une plainte doit avoir été déposée ou un examen de médecine légale pratiqué, et dans les deux autres un certificat médical complet doit être présenté. En Colombie on estime à 300 000 le nombre d'avortements clandestins pratiqués chaque année, avec des conséquences gravissimes pour les femmes puisque c'est la seconde cause de mortalité chez les colombiennes!
Malgré l'accord de la Cour Constitutionnelle, la loi n'était pas encore réellement mise en application. Or le mois dernier, une grand-mère a porté plainte et demandé l'avortement pour sa petite-fille. La fillette de 11 ans était violée depuis l'âge de 7 ans par son beau-père et a fini par tomber enceinte, très probablement suite à ses premières règles. Devant l'urgence de la situation, les principales instances du pays ont clarifié le cadre de loi en quelques jours et la fillette a pu bénéficier du premier avortement légal du pays le 24 août. La Justice a également considéré que la mère n'était pas apte à s'occuper de son enfant puisqu'elle était au courant des aggressions et avait laissé faire, et la grand-mère s'est vu confier la garde de sa petite-fille.
L'évènement avait déjà réveillé le débat sur l'avortement en Colombie. Mais c'est la réaction de l'Eglise quelques jours après qui a provoqué l'indignation de la majorité de la population. Le Cardinal Alfonso Lopez Trujillo, président du Conseil Pontifical pour la Famille, a excomunié en bloc les médecins et responsables du Centre Hospitalier où a été pratiqué l'avortement, les membres de la Cour Constitutionnelle et la grand-mère de la petite, rien de moins! Il les a également qualifié de "malfaiteurs"... mais pas un mot sur le beau-père!!!
Dans un pays où l'écrasante majorité de la population est catholique (90%), la majorité d'entre eux pratiquants, et de la part d'un cardinal lui même colombien, la sentence a touché l'opinion publique en plein coeur. Il faut dire que le Conseil Pontifical pour la Famille est l'une des institutions les plus réactionnaires du Vatican. Le Cardinal Lopez Trujillo interdit par exemple l'usage du préservatif même pour les malades du SIDA, demande aux divorcés qui reforment un couple de vivre "comme frère et soeur" (sans relations sexuelles), et suggère -mon préféré!!-que les paquets de préservatifs mentionnent un avertissement pour la santé des consommateurs comme les paquets de cigarette. Un journaliste de la revue Semana a récemment écrit un article incisif sur le parcours de ce cardinal (rien que le titre: "El verdadero malhechor", il fallait oser!!), depuis l'époque où en tant qu'évêque de Medellin il aurait persécuté les curés les plus impliqués socialement dans les communautés. Plusieurs voix se sont également élevées qui l'accusent de liens avec le cartel de Medellin dans les années 70 et 80.
Mais la Colombie et les colombiens ne sont plus tout à fait sous la botte du Vatican, et la condamnation par le Cardinal d'un acte pratiqué en toute légalité a écoeuré l'opinion publique. La réaction de l'Eglise a été ressentie par beaucoup comme une ingérence dans les affaires séculaires du pays: considérations morales et éthiques mises à part, les médecins ont tout simplement appliqué la loi. Sur le plan religieux, elle a été vécue par beaucoup comme un abus de pouvoir sur les Catholiques, dans la mesure où la condamnation serait discutable sur le plan théologique (l'excommunication se justifiant peu d'après les spécialistes pour les médecins et membres de la Cour Constitutionnelle qui n'ont pas participé directement à l'acte). Beaucoup rappellent également l'omerta de l'Eglise à propos des prêtres pédophiles, surtout dans un pays comme la Colombie où les enfants subissent déjà de plein fouet la violence intra-familiale et celle de la guerre.
Les colombiennes ne sont pas sorties de l'auberge, mais elles donnent des coups de pied dans la porte...
Sunday, September 17, 2006
It's just me, myself and I (De la Soul - Me, myself and I)
Friday, September 15, 2006
She's got the kind of look that defies gravity (Shakira - Don't bother)
Cette telenovela est tirée du roman du même nom de Gustavo Bolivar Moreno, basé sur des faits réels et paru l'année dernière. Voici l'histoire (explications linguistico-sociologiques plus bas). Accrochez-vous, c'est "Amour, Gloire et Beauté" version trash:
Catalina est une jeune femme fascinée par l'argent et le luxe. Pour accéder à son rêve, elle tente d'approcher les "traquetos". Or, sa petite poitrine constitue un frein à ses ambitions. Pour obtenir l'argent pour se faire opérer, elle devient une "chica prepago". Finalement, elle trouve un chirurgien plastique qui accepte de lui poser les faux seins dont elle rêve ... en échange de faveurs sexuelles... Grâce à sa nouvelle paire de seins, elle est introduite dans le milieu des narcotrafiquants et réussi même à en épouser un. Mais le passé la rattrape et des problèmes avec ses implants mamaires mettent sa vie en danger...
Les "chicas prepago" sont des filles qui se font entretenir en échange de faveurs sexuelles. "Prepago" vient des recharges de téléphone portable prépayées. Il y en a de 10 000, 20 000 pesos ou plus, tout comme les tarifs de ces demoiselles, qui cependant n'accepteraient jamais d'être qualifiées de prostituées... Parfois elles sont aussi appelées "CDT", c'est-à-dire "carne de traqueto" (chair à traquetos).
Selon les termes d'un collègue bloggeur: "Traquetos se les dice en nuestro país esos oscuros personajes, que gracias al negocio de la droga salen de la nada y despilfarran el dinero en lujos, ostentaciones y hermosas niñas de diminutas cinturas y pechos grandes" (Lucas por dentro y por fuera). En français: les traquetos sont des narcotrafiquants qui grâce à l'argent de la drogue vivent dans le luxe et s'entourent de jolies filles dotées d'une taille fine et d'une forte poitrine.
Cette série a déclenché un phénomène de société en Colombie. Tout le monde en parle, dans la rue, dans les familles, dans tous les médias... C'est analyse et contre-analyse, sondage et contre-sondage... Selon la revue Cambio, les seins ne sont pas importants pour 80% des hommes. Une chroniqueuse de la revue Semana a décrit une trentaine de mots pour dire "seins" ainsi que leurs usages sociologiques... Une chaîne de télé a fait une émission spéciale de... 7h sur le thème des seins!!!!
D'un autre côté un radio surfe sur la vague, mais pas vraiment celle de l'indignation... Grâce à son jeu "Sin tetas no hay gozadera", elle offrira à deux auditrices une nouvelle paire de seins! Je ne résiste pas à la tentation de vous transcrire la pub pour le jeu. La première fois que je l'ai entendue j'ai cru que c'était une parodie, mais non...
Un groupe chante:
"Son muy pequeñas! Son muy pequeñas!"
Une voix masculine enchaîne:
"Si estas cansada que te repitan esto todo los dias... Si estas cansada que te digan que... sacaste las de tu papa!..."
Une voix féminine genre "La Minute Blonde" répond:
"Papito, yo ya le estoy amando muuuuuuuucho..."
homme: "Olimpica 105.9 te pone a gozar, porque sin tetas no hay gozadera!"
femme: "Olimpica me va a poner muy liiiiiiiiinda"
homme: "Regalaremos las tetas que tanto has deseado; 2 oyentes dejaran de tener doble espalda!"
femme: "Cumplame ese deseito papi, siiiiiiiiiii"
homme: "Si quieres ganar, solo tienes que estar pendiente de Olimpica 105.9. Olimpica te pone a gozar..."
femme: "Porque sin tetas, no hay gozadeeeeeera"
Difficile de traduire en français, mais en gros, pour deux auditrices qui auraient hérité des seins de leur père (sic) la radio offrira la paire de seins dont elles ont toujours rêvé et qui leur permettra de ne plus avoir deux dos (re-sic), parce que sans nichons, c'est pas la fête (re-re-sic!!!!!).
Dans la famille on n'a pas ce problème! Une de mes tantes vient de se faire REDUIRE la poitrine et apparemment ça lui a changé la vie. Parece que con tetas tampoco hay paraiso...
Thursday, September 14, 2006
La p'tite abeille a travaille fort (Daniel Boucher - La désise)
Don Luis a entre 55 et 60 ans environ. Il vient d'un village dans le département du Santander (à mi-chemin entre Bogota et la côte Caraïbe). Il est devenu orphelin étant encore enfant et il a grandi en se débrouillant plus ou moins seul. Il a finit par être recueuilli par un orphelinat, mais c'était déjà trop tard pour qu'il puisse aller à l'école primaire et il a donc commencé à travailler. Jeune garçon, avec son frère, il a défriché des terres dans sa région natale. Après quelques années, l'Etat leur a octroyé des titres de propriété pour ces terrains: 100 hectares pour lui, 150 pour son frère.
Don Luis s'est marié très jeune. Il a eu une première fille, mais son épouse est morte en donnant naissance à leur deuxième fille. A cette époque, les mouvements de guerrilla prenaient leur essor en Colombie. L'ELN (Ejercito de Liberacion Nacional), un mouvement de guerrilla essentiellement paysan a justement été créé en 1964 dans le département du Santander. Dans les années 70 la région a été le théatre d'affrontements très violents entre la guerrilla et l'armée régulière, poussant la population locale à la fuite. Don Luis dit que s'il avait attendu quelques semaines de plus, il ne serait plus là pour raconter. Il est parti avec quelques affaires et sans ses filles, qui sont restées avec sa belle famille. Il a perdu toutes ses terres et même aujourd'hui il n'y a apparemment aucun moyen de les récupérer.
Don Luis est arrivé à Bogota en 1976. Il s'est spécialisé dans le travail du bois. Dans les années quatre-vingt il a eu un grave accident de travail: une machine lui a pratiquement sectionné la main gauche. Il a accouru à l'hôpital, où les chirurgiens ont d'abord voulu l'amputer. Don Luis a refusé. Les médecins l'ont recousu mais il n'a pas eu tous les soins nécessaires non plus. Du coup il n'a pas récupéré toute la mobilité de sa main et de ses doigts: sa main gauche est tordue vers l'intérieur et ses doigts se peuvent pas se refermer pour saisir les petits objets. Il peut quand même s'aider de sa main gauche pour travailler, mais elle se fatigue beaucoup plus vite que la droite.
Don Luis a refait sa vie à Bogota. Il a deux filles et deux garçons entre 4 et 19 ans avec Doña Belén, qui doit avoir une dizaine d'années de moins que lui. L'aînée est déjà partie du foyer, vit en union maritale et a un bébé. Doña Belén est cantinière pour l'école du quartier. La semaine, elle fait la cuisine pour 300 enfants, et le week-end elle vient aider Don Luis sur ses chantiers. Ils vivent dans une petite maison qu'ils ont acheté à Soacha, au sud de Bogota. Pour arriver jusqu'à l'appartement ils ont entre 1h30 et 2h30 de transport. Bientôt ils vont élever un étage pour agrandir la maison.
Don Luis est payé à la tâche, donc il ne compte pas ses heures. Pour la pose et le ponçage du plancher, il est payé 9000 pesos (3€) le mètre carré. Pour l'appartement cela lui a donc fait une trentaine de mètres carrés, et il y a passé plusieurs journées de 9h de travail non stop en moyenne. Il travaille tous les jours que Dieu fait et n'a pas pris de jour de congé depuis 6 mois. Il dit qu'à la maison il tourne en rond: il préfère aller travailler et gagner de l'argent. Don Luis peut gagner jusqu'à 4 millions de pesos (1 300€) certains mois, ce qui est un très bon salaire en Colombie. Un jeune diplômé universitaire, par exemple, commence à 1,5 - 2 millions de pesos mensuels.
Don Luis a commencé à apprendre à lire, écrire et calculer il y a 3 mois. Il lit bien les chiffres car c'est ce dont il se sert le plus pour travailler (pour lire le mètre ruban par exemple). Il sait additionner et un peu soustraire, mais pas multiplier ou diviser. Pour ça, il se sert de sa calculette. Pour les lettres, il reconnaît les mots, ce qui lui permet de vérifier qu'il ne signe pas n'importe quel contrat, mais pour l'instant il est plus à l'aise si on lui lit. Il sait écrire son nom et son numéro de carte d'identité (essentiel en Colombie, on te le demande 10 fois par jour).
Voilà! Don Luis a terminé le parquet ce soir à 20h et a reçu le solde de tout compte. Il avait déjà deux autres chantiers en cours. Chômage? Connais pas! Repos non plus... La p'tite abeille a travaille fort... bzzz bzzz bzzz....
Wednesday, September 13, 2006
This is the end, my only friend, the end (The Doors - The end)
Un dernier coup de ponçage...
Multiprise à la colombienne!!!!!
Don Luis applique un produit qui fixe le bois: dernière finition!
Ca y est!!! Tout le matériel est rangé et prêt à partir devant la porte!!!
Plus de bruit, d'ouvriers, d'air saturé de poussière... Mais 70m² de sols et murs à nettoyer! Juste fais-le!
Monday, September 11, 2006
It's been a long time, we shouldn't have left you without a dope beat to step to (Aaliyah - Try again)
Sunday, September 10, 2006
The roof, the roof, the roof is on fire! (The Soca Boys - Follow the leader)
Vue plongeante sur le petit patio couvert d'un immeuble voisin. Dans le quartier, beaucoup d'immeubles ou de résidences ont des cours intérieures, des patios ou des jardins d'hiver. On ne voit rien de la rue, mais de l'appartement on en distingue plusieurs.
Une résidence voisine de style colonial, magnifique. L'entrée est fermée par une arche avec un gardien, donc l'espace entre les immeubles est pratiquement une rue intérieure. Balcons en bois, toits en tuiles, petit jardin sous les arches... un bijou!
Le toit de la Faculté des Beaux Arts de l'Universidad Pedagogica Nacional. Les étudiants viennent sur le toit pour s'isoler et répéter ou tout simplement pour prendre une pause café au soleil... Toute la journée on entend des quatuors à vent, des gammes de divers instruments, du chant lyrique, parfois des rythmes plus locaux comme la cumbia... Sympa!
Voilà! Après l'intérieur vous avez donc eu l'extérieur!
Friday, September 08, 2006
J'ai rien prévu pour demain mais c'est déjà bien d'y penser; je pense que demain matin j'aurai du mal à me lever (Tryo - j'ai rien prévu pour demain)
Dernier épisode en date: aujourd'hui je me lève à 6h du mat' pour tout préparer pour les travaux du jour (ponçage du parquet accompagné d'un doux bruit de moteur rugissant de 8h à 18h, avec sa délicate poussière et son asphixie garantie...). Résultat: à midi toujours pas d'ouvriers. Verdict: après avoir posé le plancher il faut attendre au minimum 24h pour que ça sèche donc ils ne prévoyaient pas de venir avant 14h (alors que l'ouvrier m'avait assuré de sa présence à 8h). Hier j'ai dû annuler un rendez-vous pour pouvoir rester à la maison tout le vendredi... pour rien! Pour compenser ma matinée bloquée à la maison (et sûrement aussi parce qu'ils n'ont pas envie d'affronter ma colère) on convient qu'ils viennent demain matin à 8h pour poncer. We'll see...
Le temps d'un coup de fil à Môman sinon après avec le décalage horaire c'est trop tard, je file à la banque. Et... j'arrive trop tard! Plus de change après 14h; on est vendredi et c'est pareil dans toutes les banques. Oh joie: 300 pesos (0,1€) jusqu'à lundi! J'ai de quoi m'acheter une sucette pour me consoler...
Thursday, September 07, 2006
I've got the Midas Touch, everything I touch turns to gold (Midnight Star - Midas Touch)
A la décharge des ouvriers, ce parquet n'est pas de tout repos!
Ils ont des caisses avec des morceaux de différents bois de différentes tailles, et ils reproduisent le motif au fur et à mesure.
Certaines pièces sont mal découpées donc ils les mettent de côté et en prennent un autre, comme un puzzle.
Arrivés aux bords, il faut redécouper les pièces unes par une à la bonne taille, à la main et sans gants, aïe aïe aïe, on a mal aux doigts rien que de les regarder faire!
Mais le résultat est là. C'est déjà très beau, et ça sera magnifique quand ça sera terminé. Dommage, c'est pas chez moi ;-)
Wednesday, September 06, 2006
Passe em casa, tô te esperando (Tribalistas - Passe em casa)
La cuisine, transformée en entrepôt de matériel...
Le dernier salon où l'on cause, ou plutôt où l'on dort...
Bon c'est un très bel appart' mais c'est sûr que pour l'instant ça se voit pas trop! J'oublierai pas de vous montrer l'appart fini.