Friday, March 30, 2007

Eres epopeya de un pueblo olvidado forjado en cien años de amor y de historia (Celso Piña - Macondo)

CECI N'EST PAS UN LIVRE...

Ceci est le roman le plus emblématique d'un journaliste-activiste politique colombien devenu écrivain et inspiré par ses souvenirs d'enfance, ainé d'une famille de 12 enfants d'Aracataca, village bananier endormi par la chaleur tropicale dans la province du Magdalena, né il y a quatre-vingt ans exactement;

Ceci est un monstre de la littérature colombienne et hispanophone en général, traduit en plus de 35 langues, vendu à plus de 30 millions d'exemplaires depuis sa parution il y a quarante ans exactement;

Ceci est le chef d'oeuvre du plus grand auteur colombien, qui pour l'ensemble de son oeuvre et son influence sur tout un courant littéraire connu sous le nom de realismo mágico, a reçu le prix Nobel de Littérature il y a vingt-cinq ans exactement;

Ceci est une publication de la Real Academia Española et de l'Asociación de Academias de la Lengua Española du monde entier, éditée à l'occasion du XIII Congreso de la Asociación de Academias de la Lengua Española qui s'est tenu du 21 au 24 mars 2007 à Medellin et du IV Congreso Internacional de la Lengua Española qui s'est tenu du 26 au 29 mars 2007 à Cartagena de Indias, et alors que Bogotá est à partir du 23 avril la Capitale Mondiale du Livre en plus d'être Capitale IbéroAméricaine de la Culture 2007;

Ceci est le plus grand phénomène de tous les temps dans le domaine de la littérature en langue espagnole, après avoir épuisé en quelques jours (voire quelques heures dans certains endroits) les stocks de cette édition très particulière, publié à bas prix (tellement bas qu'apparemment cela a même découragé les copies pirates) à 650 000 exemplaires dans tout le monde hispanophone, dont 140 000 en Colombie prétenduemment épuisés la semaine dernière;

Ceci est une édition commémorative revue et corrigée par l'auteur lui-même, préfacé par les plus grands auteurs vivants de langue espagnole -Alvaro Mutis, Carlos Fuentes, Mario Vargas Llosa...-, complété par une généalogie de la famille Buendía et un lexique du vocabulaire de l'auteur;

Ceci est le seul livre dont je suis capable de réciter la première page par coeur, entre autres parce que pendant toute mon adolescence je me suis endormie face à un poster en reproduisant l'introduction, édité par l'Instituto Cervantes;

Ceci est mon acquisition du jour pour 23 000 pesos sur les 45 000 qu'il me restait dans mon porte-monnaie pour vivre cette semaine, et j'en suis extrêmement fière même si je vais devoir manger des pâtes pendant quelque temps;

Ceci est Cien Años de Soledad, de Gabriel García Márquez ...

Sunday, March 25, 2007

Cuando yo me esté muriendo que vengan mis compañeros que toquen y beban ron porque eso es lo que quiero, ay Caramba! (Petrona Martínez - El Parrandón)

Ooops attention, n'oubliez pas qu'il faut lire à l'envers pour avoir les vidéos dans l'ordre ;-)

Non hispanophones, j'ai pensé à vous ;-) Voilà un article qui résume bien le fil conducteur du documentaire précédent. Bonne lecture!

Tambour au féminin: Petrona Martínez, la Reine du Bullerengue

Thursday, March 01, 2007

En el barrio Chambacú fui a visitar una familia de origen bantú que con sus pregones alegraba los rincones (Totó La Momposina - Oye Manita)

Après tout ce blabla, un peu de divertissement!

J'innove dans mon blog: j'ai enfin compris comment montrer des vidéos :-D Il n'est jamais trop tard pour innover...

Je vous propose donc ce joli documentaire sur l'histoire musicale de la Côte Caraïbe colombienne, plus précisément Cartagena et la région des Montes de Maria. A 2-3h de route à l'est, à l'ouest ou au Sud, ce n'est déjà plus la même culture! Et il se trouve que c'est exactement la région d'où vient ma famille: Cartagena, Maria La Baja, Turbaco, Mahates, Malagana... Ce qui fait qu'en regardant le documentaire pour la première fois, j'avais l'impression de voir ma cousine danser le mapale, mon père et mes oncles jouer des percussions et mes grands-tantes assises sur leur chaise en plastique sous les manguiers, hahaha...

Plus que la musique et la danse, ce documentaire montre une foule de petits détails qui font la culture de Cartagena et ses environs. Une partie d'échecs devant le Palacio de la Inquisición, les voix nasillardes des Costeños, les bus, le poisson frit, les timbales en métal... Et les deux petits films d'animation sont une merveille.

Non hispanophones, désolée il n'y a pas de sous-titres. Mais la musique n'a de frontières et la danse non plus, alors ouvrez grand les yeux et les oreilles! Hispanophones ne vous réjouissez pas trop vite et préparez vous à l'accent costeño! Accrochez-vous et vous entendrez toute la musicalité et la poésie du parler de Cartagena de Indias.

Le documentaire est en 5 parties. Je vous conseille de laisser télécharger jusqu'au bout avant de regarder chaque partie: ça évite les coupures. Bonne séance...

Sunday, February 18, 2007

Voilà, c'est fini... (Jean-Louis Aubert - Voilà, c'est fini)

Vous savez donc toute l’histoire. Désolée, ça a été bien long à raconter (et encore plus à écrire). Mais c’est une grosse partie de la réalité de mon quotidien en Colombie depuis mon arrivée il y a 7 mois et demi. La nationalité colombienne ne « sert à rien », quand on a un passeport européen et qu’on peut voyager partout. Pour mon projet professionnel ça me facilite quand même beaucoup la vie de pouvoir être embauchée comme « locale ». Je me sens aussi plus colombienne maintenant que je vis ici donc c’est important sur le plan personnel. Et puis, après 11 ans de démarches, c’est une question de principe et d’amour-propre…

Friday, February 16, 2007

La conclusion que je donne à cette analyse... (MC Solaar - La Devise)

Les circonstances ont fait que je n’ai pu retourner voir Mme Gloria avec mon ancienne logeuse que fin mars, car j’ai été malade, puis elle n’était pas disponible… J’ai donc enfin ma résolution en main, et Mme Gloria l’a envoyé immédiatement au Consulat en me recommandant de la tenir au courant. Le hasard a fait que ce jour-là j’ai re-croisé Loren dans les couloirs. Elle est revenue des Etats-Unis et réintègre son bureau au Service de « Cedulación en el Exterior » début avril. Elle se souvient parfaitement de mon cas et était très étonnée d’apprendre la suite des aventures. Surtout, elle me conseille de la tenir au courant et de venir la voir quand toutes les démarches du Registro Civil seront terminées, pour pouvoir faire un processus express de cédula et ne pas avoir à attendre 2 ans. 2 alliées à la Registraduría :-)

Par ailleurs, mon amie Cata continue à explorer son carnet d’adresses pour me recommander à des gens pouvant m’aider. Prochainement je rencontrerai une Magistrat de la Registraduría qui essaiera de voir si on ne peux pas faire un recours administratif à un moment ou à un autre. Cette procédure obligerait la Registraduría à me délivrer ma cédula dans un délai de… 48h ! Le problème est que je ne peux le faire que dans le cas où l’administration est hors-délai, et je dois réagir très vite. Comme je ne suis pas juriste et qu’il m’est pratiquement impossible de détecter ce genre d’opportunités, je cherche également à prendre enfin un avocat, sans doute l’un des amis de Cata. Plusieurs personnes me disent que je devrais également rendre mon histoire publique, dans les médias, pour ne pas laisser passer ce genre d’inepties administratives à défaut de réussir à faire condamner les fonctionnaires incompétents qui ont jalonné ce parcours. Depuis, j’ai pu m’inscrire à l’assurance médicale obligatoire avec ma contremarque sans plus de problème. J’ai également pu louer un appartement (signature du bail devant Notaire), et éviter d’avoir trop de contrats à mon nom grâce au fait qu’en Colombie les factures restent au nom du propriétaire. Toutes choses qui ont confirmé la possibilité de passer entre les mailles du filet d’ici à ce que ma situation se résolve, au moins tant que j’ai ma contremarque signée. Au travail, les circonstances font que mon contrat sera sûrement prolongé quelques mois, ce qui recule d’autant le moment où je devrais chercher à nouveau du boulot (et donc courir le risque qu’ils n’acceptent pas ma nouvelle contremarque non signée).

Mon billet de retour en France est pour l’instant fixé au 9 juin. Au pire je peux encore le déplacer jusqu’au 14 août (billet valable 1 an). Mais si ma situation ne se résout pas d’ici là, je n’aurai pas de passeport colombien. Soit je déciderai d’utiliser mon billet d’avion quand même, et je devrai payer une belle amende du DAS pour visa expiré (effraction que le DAS garde en mémoire, donc pas terrible pour l’avenir…). Soit je resterai en Colombie en perdant mon billet de retour, jusqu’à avoir un passeport colombien et ainsi prouver qu’ayant la double nationalité je peux séjourner autant que je veux dans chaque pays. Conclusion : famille et amis en France, vous êtes les bienvenus ici car que je ne sais absolument pas si et quand je pourrai rentrer vous voir ;-)

Wednesday, February 14, 2007

Demain, c'est loin, on n'est pas pressé, au fur et à mesure (IAM - Demain c'est loin)

A nouveau, je rappelle régulièrement pour savoir où ça en est. Début mars, l’Assistante m’annonce enfin que la nouvelle résolution est prête, et que je dois aller au Service de Notification du Registro Civil du lundi au vendredi de 8h à 9h pour l’obtenir. Je m’y rends dès que je peux. C’est maintenant beaucoup plus difficile pour moi, car depuis la mi-janvier je suis passée à plein temps, mais ça fait partie des choses importantes à résoudre donc je me lève aux aurores pour faire ça avant d’aller travailler. J’y vais avec une amie d’origine colombienne qui a été adoptée aux Etats-Unis et souhaite demander sa cédula colombienne, afin de faire l’interprète pour elle.

On arrive à 8h15 : Gloria, la fonctionnaire, arrive tranquillement à 8h45… J’ai le numéro de résolution 939 mais elle n’a reçu les résolutions du Service Juridique que jusqu’au numéro 850… Bon, elle appelle le Service Juridique et l’Assistante amène les dernières résolutions, 45 minutes après… nis En attendant elle m’a fait raconter toute l’histoire et est scandalisée. Elle fait plusieurs tentatives pour accélérer une partie ou une autre de mes démarches, mais peine perdue : il faut effectivement suivre le processus indiqué par le Service Juridique. Elle me confirme que ma contremarque n’a aucune valeur selon l’Administration, et qu’en théorie je ne peux pas travailler, ni ouvrir de compte en banque, ni prendre l’assurance médicale obligatoire, ni avoir de passeport colombien me permettant de sortir légalement du territoire avant que ma nouvelle cédula arrive, d’ici 2-3 ans. Elle me dit aussi que lorsque je referais ma demande de cédula on me donnera une nouvelle contremarque, mais qu’elle ne sera pas signée (en Colombie c’est la signature du fonctionnaire qui donne valeur de document d’identité à la contremarque, et ce n’est pas automatique). En effet, cela a été une erreur du Vice-Consul de signer la contremarque que j’ai en ce moment car cela lui donne une pseudo-valeur qu’elle n’est pas censée avoir. Elle est désolée, mais elle prend le temps de m’expliquer en long et en large et jusqu’à ce que je comprenne toutes les étapes qui me restent à effectuer… avant de pouvoir faire ma nouvelle demande de cédula.

En gros, elle doit envoyer la résolution au Consulat de Colombie à Paris, afin qu’ils annulent effectivement mon Registro dans leurs archives (délai : 1 mois). De mon côté je dois faire traduire mon Acte de naissance français par un traducteur officiel, faire authentifier la traduction, faire un Acte notarié rectifiant mon nom à l’aide de mon Acte de naissance traduit, puis envoyer l’Acte notarié à ma mère qui le présentera au Consulat. Le Consulat fera donc une nouvelle correction sur le Registro Civil de 1980. Ensuite le Consulat enverra la correction à la Registraduría Nacional à Bogotá (délai : 1 mois). A la suite de quoi je devrais faire un nouveau « derecho de petición » (délai : 15 jours ouvrables) pour qu’on m’autorise à faire les démarches de cédula depuis Bogotá bien que je les ai commencées à Paris. Je pourrai alors… genre en mai… faire ma nouvelle demande de cédula !

Bref, après 2h d’explications, Gloria demande à mon amie sa cédula. Ben tiens, pourquoi donc, elle venait justement se renseigner pour ça… Ah, c’est qu’en fait la fonctionnaire croyait depuis le début que la personne assise à côté de moi était la personne qui avait signé ma demande... Et qui est en fait la seule personne à qui elle peut délivrer la résolution !!!! Il faut donc en fait que je revienne avec mon ancienne logeuse car vu qu’on me considère comme une mineure, je ne peux pas retirer ma propre résolution… Grrrr….

Monday, February 12, 2007

J'connais la baronne du Maine, son fils Absalon, j'vais les voir chez eux un'fois par s'maine (Charles Trenet - Les relations mondaines)

A nouveau, j’ai recours aux relations. Cata me présente un nouveau contact, qui a travaillé à la Registraduría Nacional. La dame me reçoit chez elle pour pouvoir consulter tous les documents que j’apporte et que je lui explique la situation. Pour la énième fois, je fais le récit de mes aventures… Je luis montre la résolution et lui explique le « coup » que m’a fait la Directrice du Service Juridique. Elle lit la résolution avec beaucoup d’étonnement, trouve qu’ils sont vraiment allés chercher la petite bête, puis m’annonce que la fameuse Directrice est l’une de ses très bonnes copines ! Elle me garantit qu’elle tentera de l’appeler, ainsi que le Directeur du Service du Registro Civil, qu’elle connaît aussi, afin qu’ils accélèrent l’annulation du Registro Civil et que je n’ai pas à attendre 3 mois…

De mon côté, j’ai pris une décision ferme : je ne quitterai pas le territoire au 15 février. Sortir du territoire, pour aller où ? Au Venezuela, où je pourrais en profiter pour rendre visite à une partie de la famille, ou bien je dois forcément retourner en France, ce qui me forcerait à racheter un billet d’avion hors de prix ? Par ailleurs, j’ai commencé à travailler, et sortir du territoire ne me garantit pas qu’on m’autorisera à re-rentrer une ou deux semaines plus tard pour une nouvelle période de six mois : le risque est trop grand. Ne pas sortir maintenant implique ne pas pouvoir sortir jusqu’à ce que ma situation soit réglée, mais j’ai encore au moins 4 mois de boulot où je dois rester à Bogotá, de toutes façons… Il suffit de rester discrète, d’éviter de voyager même en car. Seule la Registraduría considère que mon document temporaire n’est pas valide, mais pourtant j’ai bien réussi à décrocher un boulot et ouvrir un compte en banque avec, alors que la Registraduría m’assurait du contraire… Je pourrais donc continuer à me glisser entre les mailles du filet. Et puis après tout… l’administration colombienne est tellement lente pour délivrer les cédulas que des centaines de milliers de colombiens sont obligés d’utiliser leur contremarque en attendant : je ne suis qu’une personne parmi toutes celles-là… Et puis à la fin, pourquoi devoir sortir du territoire : je suis colombienne !

Fin janvier début février, je relance la Registraduría : toujours 90 jours de délai, et le contact de Cata : malgré tous ses efforts elle n’est pas arrivée à ce que l’Assistance lui communique la Directrice du Service Juridique, qui est apparemment débordée de travail en ce début d’année, mais elle a laissé plusieurs messages sur mon cas… Avant de rentrer dans la semi-illégalité, je souhaite quand même me protéger un peu et je demande au Service Juridique de me rédiger une attestation que la procédure est en cours auprès de leurs services. L’Assistante me l’avait déjà proposé quelque temps auparavant, donc je la prends au mot. Elle me confirme par téléphone qu’il n’y a aucun problème. Le lundi 12 janvier, je me rends donc à la Registraduría pour obtenir cette attestation. Arrivée sur place, les différents filtres à l’entrée ne me croient pas et me disent que l’administration ne délivre pas ces attestations. Après 45 minutes de débat et après m’avoir renvoyée de bureau en bureau (4 allers-retours très exactement), on accepte enfin de me faire rentrer. Il faut dire que depuis 3 mois je viens régulièrement, la plupart du temps en dehors des heures de réception du public, et les agents de sécurité –qui me connaissent maintenant par mon prénom- en ont un peu marre de me voir…

L’Assistante me reçoit et me fait poireauter plus d’une heure dans le bureau du Service Juridique. Je trouve ça gonflé, pour une attestation que j’ai demandée il y a plusieurs jours. Mais bon, je ne proteste pas… Aujourd’hui ni larmes ni scandale : j’ai décidé de rester de toutes façons, donc j’attend l’attestation, stoïquement... Lorsqu’elle arrive enfin, on me demande de la signer pour accuser réception. Je ne signe jamais rien sans lire d’abord, et là je découvre que l’attestation se termine par : « Nous répondrons à votre demande sous 15 jours ouvrables » !! Je demande à l’Assistante si j’ai bien lu et si je ne rêve pas. Non, non, la Directrice du Service Juridique a décidé d’accélérer la procédure ! Ah ? Bon. Ok, euh... merci ! Le jour où je ne « demande rien », ils décident d’accéder à ma demande ! A trois jours de l’expiration définitive de mon visa, et donc du moment où je suis censée partir de Colombie, on m’annonce une décision pour dans 15 jours ouvrables… La logique de l’administration…

Saturday, February 10, 2007

Me siento atrapada, alma engañada... (Paulina Rubio - Enamorada)

Le lundi 22 janvier, je passe à la Registraduría pour avoir des nouvelles. J’en profite pour essayer de voir Loren, mais on m’apprend qu’elle a quitté définitivement la Registraduría… et la Colombie, pour partir s’installer aux Etats-Unis ! Mince, j’ai perdu un contact à la Registraduría…

L’Assistante du Service Juridique constate que ma demande n’a pas encore été traitée. Après quelques recherches supplémentaires, elle m’annonce une nouvelle coup de massue : ma demande n’est pas un « derecho de petición » comme la lettre que m’avait faite Loren en décembre, mais une demande normale. Donc elle n’a pas un délai de réponse de 15 jours ouvrables mais…90 jours ouvrables, soit près de 4 mois !!!!!!!!!!!!!!

J’explique à l’Assistante que j’ai fait exactement ce que m’avait dit de faire la Directrice du Service Juridique, qui m’a assurée que j’aurai une réponse fin janvier !! C’est normal, me dit l’Assistante, la Directrice n’est pas autorisée à conseiller la procédure rapide et ne pouvait que m’expliquer la procédure normale. Il n’y a rien à faire, j’aurai une réponse dans 3 mois et c’est tout. Mon visa va expirer ? Mademoiselle on ne peut rien pour vous, il vous faudra quitter le territoire colombien.

Thursday, February 08, 2007

Hammer of Justice Crushes You (Metallica - ...And Justice For All)

Le jeudi 28 décembre, le Service Juridique du Registro Civil me délivre enfin sa réponse, 1 jour après ma miraculeuse extension de visa. Le comble, c’est que la lettre est datée du 26 décembre… L’assistante me remet 3 pages de résolution juridique absolument incompréhensible, donc j’exige d’être reçue par la Directrice du Service pour qu’elle me les traduise en espagnol courant.

Loin de simplifier la situation, la réponse du Service Juridique empire les démarches. Le Service a conclu que mon Registro de 2005 devait être annulé, afin de revenir à celui de 1980 et corriger ce dernier. La Directrice me dit que l’annulation de mon Registro n’est pas automatique, mais que c’est à moi de faire la demande auprès du même Service !! Et d’ailleurs, même pas, car la Registraduría considère que mon document d’identité temporaire n’a aucune validité (et donc que théoriquement je n’ai pas le droit de travailler). Je suis donc considérée à peu près comme un mineure : un citoyen colombien adulte doit signer pour moi ! La Directrice me donne le formulaire et m’explique comment faire. Cette démarche prendra à nouveau 15 jours ouvrables, à la suite de quoi je pourrai enfin refaire ma demande de cédula. C’est ubuesque…

Tous les gens que je connais autour de moi et à la Registraduría, comme Loren, sont en vacances et je ne peux donc demander conseil à personne. Je fais donc au plus vite ce qu’on m’a dit de faire. L’après-midi même ma logeuse accepte de signer pour moi, je réunis tous les documents et je reviens à la Registraduría. Ah, on m’apprend qu’il manque une photocopie qu’on ne m’avait pas demandée jusqu’alors ! On me dit que je peux faire des photocopies en face, à la Gubernación de Cundinamarca et on m’ assure que c’est encore ouvert. Je traverse l’Avenida El Dorado en courant, mais peine perdue : la Gubernación est fermée, revenez demain… Le lendemain j’arrive à la Registraduría à 12h30 car il m’a fallu travailler le matin : trop tard. C’est le week-end avant le Jour de l’An et l’administration a exceptionnellement fermé à 12h… Lundi c’est férié, rien à faire… Mardi, je dépose enfin ma demande !!

Dans la semaine, histoire de pas les laisser s’endormir, j’appelle le Service Juridique. L’assistante n’a toujours pas reçu ma demande. La semaine d’après elle me confirme qu’elle l’a reçue, datée du 10 janvier : je l’ai déposée au Service du Courrier Interne le 2 janvier, et elle mis 8 jours pour grimper 2 étages !!! Elle m’apprend aussi que les avocats sont en vacances jusqu’au 20 janvier, et que ce sont eux qui doivent faire la démarche. Donc, rien à faire jusqu’au 20, de toutes façons ça rentre encore dans le délai de 15 jours ouvrables… Quand même, c’est pas le top car ça ne me laissera que 2-3 semaines pour ma démarche de demande de cédula avant que mon visa arrive définitivement à expiration sans possibilité de le prolonger, cette fois…

Tuesday, February 06, 2007

J'haïs Noël et toutes ses bêtes fêtes (Corneille - Seul au monde)

15 jours ouvrables, ce sont à peu près 3 semaines. Seulement, comme par hasard… d’après mes calculs l’échéance des 15 jours ouvrables tombe à peu près le 24 décembre…Vers le 20, je commence donc à appeler le Service Juridique pour avoir des nouvelles : pas encore, me dit-on… J’ai commencé à travailler le 15 décembre, de 9h à 13h, et Sumi est arrivée quelques jours après. Tous les 2 jours je passe un coup de fil à la Registraduría l’après-midi, après le boulot. Bizarrement j’ai beaucoup de mal à les avoir au téléphone.

Le vendredi avant le week-end de Noël, je débarque donc à la Registraduría pour exiger du nouveau. Le temps de sortir du boulot, manger sur le pouce et sauter dans un taxi avec Sumi, on arrive sur place vers 14h30. Sur place règne une drôle d’ambiance : des fonctionnaires accompagnés de leur famille entière rentrent peu à peu dans le bâtiment et se dirigent vers la Cour intérieur où a été érigée une énorme estrade, on entend des musiciens accorder leurs instruments et des techniciens régler le son… Et là je réalise qu’on est en pleine période des Novenas, c’est-à-dire qu’à partir de 14h30 / 15h il n’y a plus personne dans les bureaux et tout le monde se réunit dans pour prier et chanter!

Nooooooooooooonnnnn, pas maintenant ! Pourquoi !! J’ai une affaire urgente à régler !!! Mon visa arrive à expiration !!!! Je vais devenir illégale ou devoir quitter le pays, alors que je viens de trouver un boulot !!!!! Je croise dans un couloir les fonctionnaires du Service Juridique, qui me disent de revenir mardi matin, lors de l’horaire d’ouverture au public. Je leur rappelle l’urgence de la situation, leur demande s’il y a du nouveau, les supplie… Rien à faire. Elles sont pressées d’aller à la Novena et me laissent là, plantée dans le couloir…

Le vendredi soir je pars pour Cartagena… je laisse Sumi continuer son séjour là-bas et je reviens le lundi de Noël au soir : bien que je n’ai pratiquement rien à faire au travail je dois rester « de garde » à Bogota pour le boulot, et pour m’occuper de toutes ces démarches administratives qui doivent justement aboutir ces jours-ci. Le mardi matin, 26 décembre, à la première heure, je suis dans les bureaux du Service Juridique avant d’aller travailler. Ah non, me dit l’assistante de la Directrice, le document n’est pas encore prêt, revenez demain ou jeudi… J’insiste, je gueule, je supplie, je pleure, rien à faire…

Le lendemain 27 décembre, toujours sans nouvelles de la Registraduría, je vais au DAS demander mon extension de visa. La situation est plus délicate qu’en octobre, car j’ai commencé à travailler et donc mon statut de touriste est devenu purement virtuel. Théoriquement, le DAS est tout puissant et peut me détenir et me reconduire à la frontière sans plus de procès. Mais mon document temporaire colombien rend ma situation d’ « étrangère » ambiguë. Je me présente donc au DAS : pas par l’entrée principale mais pour expliquer ma situation à un contact par mon amie Cata qui travaille là. Relations, toujours relations… Grâce à l’intervention de ce contact, le chef du bureau des visas accepte de prolonger mon visa jusqu’à la date maximale (15 février, 6 mois après mon entrée sur le territoire), le temps de résoudre ma situation avec la Registraduría. Son assistant me confirme que lorsque j’aurai mes papiers colombiens en règle, je n’aurai pas de démarche spéciale à faire, notamment pas à sortir du territoire ni à faire des démarches spéciales pour être enregistrée comme colombienne et non française, comme on m’avait dit au départ. Ouf…

Sunday, February 04, 2007

J'ai des relations mondaines, j'ai des relations... (Charles Trenet - Les relations mondaines)

Suite à cette première aventure au CAN, et vu que la voie normale ne semble pas donner de fruits (ou plutôt, des fruits pourris…), je change de méthode et je commence à solliciter de l’aide autour de moi. Ma logeuse me présente à un de ses amis, Jaime, retraité de la Registraduría Nacional. Plus précisément du bureau de « Cédulación en el Exterior », c’est-à-dire des Colombiens enregistrés en dehors de la Colombie… comme moi ! Ca tombe pile poil.

Un matin, on repart donc, Jaime et moi, à la Registraduría. Il est aux anges car il en profite pour faire le tour de l’institution et revoir tous ses anciens collègues. Et en passant il me présente à l’une de ses amies, Loren, devenue responsable du bureau à sa place. J’explique mon cas depuis le début : tout le bureau est abasourdi d’apprendre que ça fait 10 ans que j’essaye d’obtenir ma cédula.

Loren explore ses archives et retrouve une lettre envoyée par son service au Consulat de Colombie à Paris. Datant de mai 2006, soit bien avant que je ne parte en Colombie, la lettre stipule que ma cédula ne peut être émise car, au lieu d’envoyer une demande d’expédition de cédula, le Consulat a envoyé… une demande de duplicata !!! En toute logique, l’administration nationale a dû répondre qu’elle ne pouvait faire de duplicata d’un document qui n’a jamais existé !!! Tout d’un coup beaucoup de choses s’éclairent : pourquoi la fille du Consulat me disait qu’il y avait un problème avec ma demande, pourquoi ma demande de cédula était introuvable, pourquoi j’ai une contremarque correspondant à une cédula n’arrivera jamais… Je suis en état de choc dans le bureau de Loren… Je n’arrive pas à retenir une crise de larmes… Ca provoque la panique de tous les employés du bureau de Cédulación en el Exterior, qui viennent me consoler et me jurent qu’ils feront leur possible pour m’aider.

Loren me dit alors qu’il faut refaire une demande de cédula, mais que cela peut se faire directement dans les bureaux de la Registraduría Nacional et que ça ne prendra pas beaucoup de temps. Elle me demande si j’ai des photos d’identité sur moi : oui j’en ai. Mon Registro Civil ? Euh… oui je l’ai mais apparemment il y a un problème avec mon Registro Civil… Loren n’en croit pas ses oreilles : pour elle mon Registro est parfaitement valable. Elle va elle-même au bureau de Registro Civil demander à ses collègues (ceux qui m’ont reçu la semaine précédente) et se fait confirmer la non-validitéé du Registro de 2005 et le problème de nom sur le Registro de 1980. C’est un gros problème : le Registro Civil est le document sur lequel se base la demande de cédula, et donc on doit vérifier que j’ai un Registro Civil en ordre.

Elle m’aide donc à rédiger une lettre pour le Service Juridique du bureau de Registro Civil, afin qu’ils statuent rapidement sur la validité ou invalidité de l’un ou l’autre des Registros. Loren me fait les photocopies nécessaires et fait enregistrer elle-même ma lettre auprès du Service Juridique, qui me garantit une réponse dans les 15 jours ouvrables. Donc en théorie, dans 3 semaines je peux refaire une demande de cédula et l’obtenir rapidement… On est dans les premiers jours de décembre et mon extension de visa court jusqu’au 27 décembre…

Friday, February 02, 2007

Zen, restons Zen, du sang froid dans les veines, Zen (Zazie - Zen)

Je fais donc ma première visite d'une longue série à la Registraduria Nacional, dans le CAN, le Centro Administrativo Nacional. Le CAN, c'est un énorme quartier entier de Bogota consacré exclusivement aux bureaux des administrations provinciales et nationales. Tous les quartiers généraux des Forces Armées, de la Police Nationale, le Ministère de la Défense, l'Etat Civil etc... sont réparties le lond de la Avenida El Dorado.

Je me présente donc à l'acceuil de la Registraduria Nacional avec mon document temporaire. La fonctionnaire ne retrouve pas mon numéro dans les fichiers. Les numéros de document temporaire précédents et suivants apparaissent, et ont effectivement été délivrés par le Consulat de Colombie en France, mais pas de trace du mien. Pendant une demi-heure, elle cherche par tous les moyens à retrouver mon dossier avec ses collègues et sa chef. Sans succès. Elle m'annonce alors qu'avec le document temporaire qu'on m'a délivré, je ne recevrai jamais mon document définitif (!!!) car le dossier n'apparaît pas. Ca ne sert à rien d'attendre, me dit-elle, il faut relancer une demande de carte d'identité à l'aide de mon registre d'état civil.

Registre? Mais justement on ne le retrouve pas non plus et c'est pour ça qu'on m'a envoyé là! La fonctionnaire m'envoie alors directement au bureau national de l'Etat Civil, dans un autre bâtiment. Là, avec mon numéro de série, les fonctionnaires épluchent tous les registres informatiques sans me trouver. Puis ils demandent à voir la copie de mon registre et arrivent à la conclusion suivante:

- Votre registre n'a pas été enregistré sur informatique lorsqu'on l'a reçu, tout simplement (sic) parce qu'il a été mal rédigé.
- Mal rédigé???!!! Encore???!!! Mais c'est justement la nouvelle version, qui corrigeait l'erreur de nom sur l'ancien!
- Oui, il n'y a pas de problème par rapport au nom, mais le registre n'est pas valide car il n'a pas été fait en présence des deux témoins obligatoires.
- Mais la dame du Consulat l'a fait devant moi sans jamais me dire qu'il fallait des témoins! Et lorsqu'il y en a besoin elle demande à des gens dans la salle d'attente de bien vouloir faire office de témoins pour la circonstance, même pour des inconnus! La preuve, on m'a déjà demandé d'être témoin pour enregistrer un bébé sur les registres du Consulat, et finalement je n'ai pas pu parce qu'il fallait être détenteur de sa cedula!!! Si j'avais eu besoin de témoins, ça n'aurait pas été un problème donc pourquoi j'apprends aujourd'hui que mon registre n'est pas valable pour absence de témoins???!!!!
- Voyez avec le Consulat, Mademoiselle.
- Comment voulez-vous que je voie avec le Consulat à Paris si je suis devant vous à Bogota, avec l'intention de rester en Colombie?? Et alors que le Consulat m'a justement dit de voir avec l'administration nationale à Bogota!!!
- Votre registre n'est pas valable, Mademoiselle, il faut le faire annuler auprès du Consulat.
- ....

On est déjà en novembre. Après trois mois en Colombie j'apprends donc que mon 2e registre est lui aussi invalide, et que ma 3e demande de carte d'identité s'est à nouveau terminée en queue de poisson...

Wednesday, January 31, 2007

J'tourne en rond, j'cours toujours, et je tourne autour... (Zazie - Je tourne)

Dans les semaines suivantes j'ai appelé le Consulat chaque semaine pour savoir s'ils avaient des nouvelles de Bogota: rien. Au moment d'acheter mon billet d'avion, le gars de l'agence m'a prévenu que si je partais avec mon passeport français je ne pouvais pas avoir un billet d'avion de plus de 3 mois et m'a conseillé d'appeler la compagnie pour être sûre. La compagnie, elle, m'a dit de voir avec le Consulat. Le Consulat m'a dit de voir avec la Compagnie. Donc j'ai fini par prendre un billet d'avion valable un an, tout en fixant le retour à une date de moins de 3 mois que je savais que j'allais repousser, perdant d'office ma possibilité gratuite unique de changer ma date de retour parce que personne n'avait été capable de me répondre... Et je suis finalement partie avec mon passeport français et j'ai donc reçu à nouveau le fameux tampon "TV" une nouvelle fois, valable 2 mois par contre.

Arrivée en Colombie, je commence à me renseigner pour savoir où en est ma demande de carte d'identité. La première étape, me conseillent d'autres bi-nationaux, c'est d'aller à la Notaria Primera demander mon registre d'Etat Civil. A la Notaria Primera, la dame me dit qu'elle a besoin du "numéro de série" inscrit en haut de mon registre pour le retrouver dans les archives. Pas de chance, ma photocopie est coupée pile à cet endroit! J'appelle Môman en France à la rescousse, pour qu'elle demande au Consulat une nouvelle copie de mon registre. Le Consulat accepte en traînant les pieds car ils affirment que la Notaria n'a pas besoin de ce numéro...

Je retourne à la Notaria quelques semaines après avec le fameux numéro: la dame ne trouve pas mon registre... Elle me fait passer dans la salle d'à-côté pour que je cherche moi-même parmi les archives. La salle est tapissée d'énormes classeurs avec les noms des pays sur la tranche. Venezuela et Etats-Unis occupent la moitié de la salle. Elle me donne le classeur "Francia" qui correspond à mon numéro de série, et repart au guichet assailli par une foule impresionnante. Je cherche minutieusement parmi les registres qui, effectivement, sont classés par un numéro de série qui ne correspond pas à l'ordre chronologique (!). Rien.

La dame revient toutes les dix minutes pour me donner un nouveau classeur. Au bout d'une heure, j'ai épluché tous les classeurs receuillant les registres des colombiens nés en France au cours des 5 dernières années. Je peux alors faire une étude sociologique de l'immigration colombienne en France (nombre d'enfants franco-colombiens Vs enfants de 2 parents colombiens, le parent colombien est-il plus souvent la mère ou le père, le prénom le plus courant parmi les colombiens de 2e génération, etc...). En revanche, pas de trace de mon registre... La dame est désolée pour moi et me dit de m'adresser à la Registraduria Nacional, qui est l'administration centrale de l'Etat Civil Colombien, pour savoir ce qui se passe.

Avec toutes ces démarches, mon visa arrive presque à échéance, et je vais au bureau du DAS pour demander à le faire renouveler. A nouveau, les fonctionnaires ont du mal à me voir comme une touriste et me regardent bizarrement, d'autant plus qu'on se rend compte qu'on m'a encore mis un tampon "TV" au lieu de "TU"! Bon, j'arrive finalement à convaincre et on me fait mon extension de visa jusqu'au 27 décembre, date de mon retour sur mon billet d'avion. Ca, c'est cool parce qu'en général le DAS ne délivre que des extensions d'1 mois et il faut se retaper la même démarche tous les mois même si on sait d'entrée qu'on va rester 6 mois. Comme souvent dans mes démarches en Colombie, les bonnes comme les mauvaises nouvelles tombent sans explication ni raison apparente... J'ai donc 3 mois de plus pour démêler l'affaire avec la Registraduria Nacional.

Monday, January 29, 2007

Vlan! Prends ma douce main dans ta face... (Zazie - La Zizanie)

Vers le printemps 2006, je commence à réfléchir sérieusement à chercher du travail en Colombie; j'ai déjà quelques contacts... Je commence à me renseigner sur les billets d'avion, sans savoir comment je rentrerai en Colombie...

Pour les touristes français, il n'y a pas besoin de visa donc c'est un souci en moins. Seulement, si je rentre comme touriste, je n'aurai pas le droit de travailler. Il faudrait donc entrer en Colombie avec un visa de travail, mais ils ne sont délivrés qu'avec une preuve d'embauche. Or je me rends compte qu'il est pratiquement impossible de trouver un travail en Colombie tout en étant en France, et qu'il faut au contraire que je puisse me rendre sur place pour pouvoir démarcher, prendre des contacts etc...

Une solution plus osée serait de me rendre en Colombie comme touriste avec mon passeport français. Mais alors, je serai officiellement française en Colombie, et je devrai demander un visa de travail sur place une fois que je trouve du boulot, dans tous les cas. Problème, les touristes ont le droit de rester 6 mois en Colombie, donc que se passera-t-il si je n'ai pas trouvé de boulot dans les 6 mois?

Je retourne donc au Consulat avec toutes mes questions, et je demande à revoir le Consul. Le Consul ne peut pas me recevoir, mais la Vice-Consul si. Bon, je recommence mon histoire depuis le début pour la Vice-Consul. Atterrée elle aussi, mais surtout elle a pitié de moi. Drôle de sentiment pour une fonctionnaire censée être en position de pouvoir pour faire avancer ce genre de situation...

Elle fait le tour des solutions qui s'offrent à moi:
- Passeport colombien: "Il n'y a rien à faire; on ne peut pas vous délivrer de passeport tant que vous n'avez pas votre carte d'identité définitive, et pour cela il vous faut encore attendre 1 an."
- Passeport colombien temporaire: "Impossible; on est obligés d'attendre le résultat de la recherche d'empreintes et on ne peut pas accélérer le processus."
- Visa de travail: "Il n'en est pas question Mademoiselle, vous êtes colombienne." (sic)
- Visa de résident en tant que parent d'un citoyen colombien: "Ah oui, ça pourrait être la solution pour vous Mademoiselle. Ce statut vous permet de travailler; le visa est valable 2 ans. En fait pour obtenir ce statut, il faudrait juste que vous renonciez à la nationalité colombienne. Ca serait le plus simple pour vous..."


La Vice-Consul de Colombie en France, alors que je lui demande de m'aider à obtenir les documents d'identité colombiens auxquels j'ai droit de par la loi colombienne, ne trouve donc rien de mieux à me dire que de renoncer à la nationalité colombienne. C'est à mon tour d'être atterée...

Je lui dit que c'est hors de question et que là n'est pas la question. D'après elle, si je veux faire avancer ma situation, c'est directement à Bogota qu'il faut que je le fasse. Je lui demande si ce qu'elle est en train de me dire c'est de rentrer en Colombie en tant que touriste avec mon passeport français pour y chercher du travail. Du bout des lèvres et en tournant autour du pot, elle répond par l'affirmative. Puis elle met le dernier coup de marteau pour bien enfoncer le clou de son incompétence dans mon dossier, en me disant qu'elle ne peut pas faire plus pour moi:
- "En arrivant à Bogota, prenez un avocat, c'est tout ce que je peux vous conseiller. Que pena con usted."

Le vrai gâchis de la conversation avec la Vice-Consul, c'est de ne pas l'avoir enregistrée...

Saturday, January 27, 2007

Pour que je les ouvres un jour, dis-moi que j'ai toujours la vie devant moi (Zazie - La vie devant moi)

Comme mon projet de partir en Colombie se précise, je ne m'avoue pas vaincue. Quelques semaines plus tard, je suis de nouveau au Consulat et je demande à parler à Monsieur le Consul. Je lui raconte mon histoire depuis le début. Il est attéré. Il demande à la fonctionnaire en charge des documents d'identité d'envoyer d'urgence un mail à l'administration centrale à Bogota, pour savoir s'ils ont déjà reçu le résultat de la recherche d'empreintes. Si le résultat est arrivé, et même si la carte d'identité définitive met encore plusieurs mois à arriver, on peut faire un passeport temporaire valable pour un seul voyage, me dit-il. Cela permettrait de débloquer la situation effectivement. Pas de problèmes, la fonctionnaire le rédige de suite et me dit que son interlocutrice répond rapidement en général.

Quelques jours plus tard j'appelle la fonctionnaire: pas de nouvelles de Bogota. Je rappelle la semaine d'après: pas de réponse. J'insiste encore: rien. Entre temps je suis passée à temps plein pour économiser pour mon départ, ce qui ne facilite pas les choses sachant que le Consulat n'ouvre que de 9h à 13h pours les sollicitudes en personne et ne répond jamais au téléphone l'après-midi quand ils sont censés justement répondre aux demandes téléphoniques. Je me demande encore comment font les pauvres provinciaux pour ce genre de démarches...

Bref... un jour j'arrive à trouver le temps d'aller au Consulat. La fonctionnaire me dit qu'elle a reçu une réponse de sa collègue. Euréka! La réponse, c'est qu'elle ne retrouve pas ma demande de carte d'identité... Je jette un coup d'oeil suspect dans le bureau... Non, il n'y a pas de caméra cachée pour me faire une blague, c'est bien la réalité... Je n'en crois pas mes oreilles.